Léon Guin

	Les Justes de France au Panthéon source photo : YV - FMS crédit photo : D.R.

Yvonne Gély* est née au hameau du Masmin.
L’un de ses frères est mort au cours de la Première Guerre mondiale, les deux autres sont devenus douaniers.
Son père était communiste, un « Jaurès », selon Yvonne*.

Elle épouse dans le hameau voisin du Tronc Léon Guin*, membre du Parti communiste et conseiller municipal à Saint-Maurice-de-Ventalon, Lozère (aujourd'hui Pont-de-Montvert-Sud-Mont-Lozère).
Léon* et Yvonne Guin*, resté sans enfant, sont paysans et habitent une ferme à Tronc où Léon* s’occupe également de coupes de châtaigniers pour l’extraction du tannin.

Dès le début de l’Occupation, les Guin* s'impliquent dans la résistance. Ils accueillent un temps Léon Mauvais, une figure du syndicalisme communiste, évadé de la prison de Chateaubriant, et Mathilde Taurinya, la jeune veuve du militant Gabriel Péri fusillé par les Allemands, sortie, elle, du camp de femmes du Camp de Rieucros, près de Mende.

Ils font la connaissance des frères Juliard, André et Alex Juliard, deux juifs belges qui s'étaient enfuis avec leur famille pour se réfugier en France. Les huit membres de la famille avait loué une ferme tout près de chez les Guin* où ils élevaient des volailles et des moutons et cultivaient des légumes.
Ils hébergeront plus longuement André et Alex Juliard tandis que leur vieille maman, leuss épouses et leuss enfants sont disséminés, pour plus de sécurité, dans d’autres maisons amies de la haute Vallée Longue, y compris le logement de fonction de l’école de l’Herm à Saint-Andéol-de-Clerguemort, dirigée par un cousin, Pierre Guin. Léon Guin* les guide régulièrement les uns vers les autres, pour qu’ils puissent se revoir.

Léon* et Yvonne Guin* hébergèrent également dans leur ferme deux étudiants polonais et deux médecins juifs parisiens, Willy et Lionel Lévy.

Une fois venu le temps des réfractaires au STO et des maquis FTPF (Francs-tireurs et partisans, liés au Parti communiste), leur ferme a été un lieu important de ravitaillement, de repos et d’information.

A la fin de l’été 1943, le commandant Marcel (Roger Torreilles) et le capitaine Jean (René Bibault) s’installent avec leurs hommes au Tronc, avant de gagner le hameau voisin du Crespin. A la Libération, «Marcel» invite les Guin* au restaurant de l’Imperator, le célèbre hôtel de luxe de Nîmes.

Après la guerre, les deux familles Juliard émigrèrent aux États-Unis et restèrent en contact avec leurs amis.

Yvonne Guin*, décédée le 11 septembre 1996 a été la dernière habitante du hameau de Tronc.
Le nom de Léon Guin* a été donné à une rue de Nîmes par Emile Jourdan, maire communiste de la ville.

Le 22 décembre 1987, Yad Vashem a décerné à Léon* et Yvonne Guin* le titre de Juste parmi les Nations.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem