Marcelle Cordelier

Jeanne Jouvenceau* était propriétaire d’une petite maison à Saint-Bonnet-en-Bresse (Saône et Loire), où vivaient sa mère, Reine Bernarde Cordelier née Vion le 09/04/1961 à Villegaudin. Le frère de Jeanne Jouvenceau*, Eugène Cordelier* et son épouse Marcelle*, ainsi que son fils Francis Jouvenceau avec son épouse Jeanne* habitaient également Saint-Bonnet-en-Bresse.
Jeanne Jouvenceau*, née Cordelier, avait épousé François Jouvenceau, boulanger, en 1905. Elle avait 19 ans. Ils n'eurent qu'un fils, Francis.

Veuve, Jeanne Jouvenceau* travaillait à Paris, depuis fort longtemps, comme employée de maison chez Madeleine et Robert Weill.

Au début de l’Occupation, toute la famille Weill, soit 21 personnes, quitta la capitale pour se réfugier en Savoie, à Challes-les-Eaux. Jeanne Jouvenceau* suivit ses employeurs.

En septembre 1943, la région passa sous occupation allemande. Aussi les Weill s’équipèrent tous de faux papiers, mais les habitants de la petite station savoyarde connaissaient ces réfugiés juifs et leur sécurité devenait de plus en plus précaire. Jeanne Jouvenceau* proposa spontanément d’emmener chez elle les deux filles de Robert Weill, Micheline, 15 ans, et Françoise, 12 ans, et de chercher dans le village des abris sûrs pour les autres membres de la famille.
La maisonnette de Jeanne Jouvenceau*, qui comptait deux pièces, se trouvait à l’écart de Saint-Bonnet-en-Bresse, mais sur la route nationale, et sa mère y demeurait. Celle-ci déménagea chez son fils, Eugène Cordelier* et son épouse Marcelle*, pour laisser la place aux réfugiés.

En l’espace de quelques jours, les Weill quittèrent Challes-les-Eaux et gagnèrent les "planques" que Jeanne Jouvenceau* leur avait préparées, dans le village même et ses environs.
Sa belle-fille Jeanne*, dont le mari Francis était prisonnier de guerre, accueillit elle aussi gracieusement des proches de Robert Weill.

De nombreux sabotages eurent lieu dans la région faisant des victimes parmi les Allemands. Ceux-ci brûlèrent un village voisin de Saint-Bonnet-en-Bresse, après y avoir fusillé une dizaine d’hommes, dont deux neveux de Jeanne Jouvenceau*.
La maisonnette située en bordure de la route nationale était désormais dangereusement exposée et ses occupants furent alors accueillis par Marcelle* et Eugène Cordelier* qui habitaient au centre du village.
Malgré les risques et en dépit des charges, ils n’acceptèrent aucune contrepartie, exactement comme leur nièce, épouse de Francis Jouvenceau qui elle aussi s’appelait Jeanne*.

Le 28 novembre 1989, Yad Vashem a décerné à Jeanne Jouvenceau*, à son frère Eugène Cordelier* et son épouse Marcelle*, ainsi qu'à sa belle-fille Jeanne* le titre de Juste des Nations.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem

Rescue Story

Yad Vashem