Marcelle Fachaux

	Marcel et Marcelle Fachaux source photo : Arch. fam. crédit photo : D.R.

Marcel Fachaux* dit "Maurin", sous-brigadier de police, et sa femme Marcelle*, employée au service des télécommunications, informent leur réseau, aident et protègent les maquisards, les réfractaires au STO (Service du Travail Obligatoire), les réfugiés juifs en leur fournissant de faux papiers. Ils les préviennent des arrestations, favorisent leur évasion ou leur procurent des lieux d'hébergement.

Maurice Singer est né en Pologne. Diplômé d’une école de commerce, il vit à Paris depuis 1928 où il représente la Société d’export de son père. Agathe Kinsbrenner, sa future épouse, quitte de son côté la Roumanie en 1929 pour faire ses études de médecine en France Tous 2 sont issus de familles juives aisées et peu pratiquantes.
Ils se rencontrent à Paris en 1930. Agathe obtient son diplôme de médecine en 1936.
Ils se marient en 1937 et donnent naissance à leur fille Paulette. Ils mènent une vie agréable, et se sentent en sécurité en France jusqu’à la déclaration de la guerre en Septembre 1939.

Très vite Agathe fuit Paris avec sa fille, tandis que Maurice Singer s’engage comme volontaire dans l’armée française.

En 1940, la famille se retrouve à Clermont Ferrand, alors en zone libre, où Maurice Singer trouve un emploi de chauffeur-livreur chez M Berger.
Mais fin 1942 la chasse aux juifs s’intensifie, les rafles se multiplient et les Singer ne sont plus à l’abri à Clermont-Ferrand. Ils sont fichés par la police dans les dossiers "juifs étrangers".
En novembre 1942, ils partent donc pour le Puy-en-Velay. Là bas, l’employeur de Maurice Singer, M. Berger, les recommande à M. Fontanille qui les aident à trouver un logement. Les Singer, comme l’exige les lois du gouvernement de Vichy, vont s’inscrire auprès des autorités en tant que juifs nouvellement arrivés au Puy.
C’est Agathe qui se charge de cette démarche.
Au commissariat de police, on la conduit auprès de l’officier chargé de la mise à jour des fichiers, le sous-brigadier Marcel Fachaux*, qui lui dit : "Madame vous n’êtes pas juive, rentrez chez vous". Agathe insiste mais le sous brigadier répète : "Vous n’êtes pas juive, rentrez chez vous, j’irai vous voir plus tard".
Le soir même Marcel Fachaux* se présente chez les Singer avec de fausses pièces d’identité et des tickets de rationnement.

Son épouse, Marcelle Fachaux* joue un rôle important dans le sauvetage des juifs.
En effet, employée au Service des Télécommunications, elle parle allemand et intercepte de nombreux messages. Non seulement elle informe la Résistance, mais elle avertit aussi directement et personnellement les familles juives de rafles éventuelles.

Marcel* et Marcelle Fachaux*, résistants de la première heure, appartiennent tous deux au groupe Combat. Marcelle Fachaux* recevra la médaille de la Résistance en 1945 puis la Croix de Chevalier de l’Ordre Nationale du Mérite en 1968.

Et malgré les difficultés de la guerre, Marcel* et Marcelle Fachaux* continuent de protéger et d’aider les Singer jusqu’à la libération, tout comme ils le feront avec la famille Nagel.

Après la guerre les Singer émigrent aux États-Unis où ils retrouvent une partie de leur famille et entament une nouvelle vie. Marcel Fachaux* tombe gravement malade peu après la Libération. Il meurt en 1949 à l’âge de 42 ans laissant sa veuve Marcelle* avec 3 jeunes enfants Marcel, Marie Thérèse et Gisèle.

L’amitié entre les familles a continué de s’exprimer au travers de la correspondance fréquente entre Agathe et Marcelle*, et ce, jusqu’au décès de Marcelle Fachaux* en 1980.

On estime aujourd’hui que Marcel Fachaux* a ainsi secouru des centaines familles juives car comme le disait Agathe Singer : "Tout juif ayant survécu au Puy doit sa vie à Marcel Fachaux*".

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem