Mathilde Lebas

	Mathilde* et André Lebas* et leurs enfants en 1936 source photo : Arch. fam. Lebas crédit photo : D.R.
	Mathilde* et André Lebas* devant le porche de l'église Notre-Dame source photo : Yad Vashem crédit photo : D.R.
	Mathilde* et André Lebas* source photo : Yad Vashem crédit photo : D.R.

Mathilde*, née Donet en 1900, et André Lebas*, né en 1901, vivaient avec leurs 10 enfants (9 filles et 1 garçons) à Fresnay-sur-Sarthe (72).
André Lebas* était assistant pharmacien et remplaçait souvent le pharmacien de Fresnay. Mathilde Lebas* avait été nommée conseillère municipale par le Préfet à partir du 6 avril 1941. Première femme à occuper cette fonction à Fresnay-sur-Sarthe, elle sera destituée en janvier 1945 parce qu'elle avait été nommée par le régime de Vichy.
De condition modeste, la famille vivait à 12 dans une appartement qui comptait trois chambres et les toilettes se trouvaient à l'extérieur.

Avec l'invasion allemande, Mathilde Lebas* se réfugie avec ses enfants vers le sud.
Originaire de Longwy (54), elle avait fui l'invasion allemande de 1914. Sa maison avait été rasée et ses deux frères avaient été gravement blessés au combat.

En 1940, Mathilde Lebas* trouve refuge à Pleumartin où elle trouve une chambre chez une femme qui lui dit : "Je n'ai qu'une seule chambre disponible car l'autre est occupée par des juifs". C'est ainsi qu'elle rencontra Germaine et Paul Judas et leurs trois fils, Michel, né en 1924, Maurice, né en 1927 et Bernard, né en 1935, qui avaient également fui les Allemands. Les deux familles deviennent amies et restent en contact alors que les Judas rentrent chez eux à Champagne-sur-Oise (95) où Paul Judas était boucher et la famille Lebas* rentre à Fresnay-sur-Sarthe.

Ils entament une correspondance régulière jusqu'en 1942. Cette année là, Paul Judas est arrêté et interné à Drancy, d'où il réussit à sortir grâce à la complaisance de deux officiers allemands à qui il avait sauvé la vie. Il rentre à Champagne-sur-Oise.

En 1943, Elie Baylac résistant et adjoint de Paul Muller, le maire de Champagne-sur-Oise, conseille aux Judas de fuir car il a été informé de leur arrestation imminente.
Il leur a fourni de faux papiers d'identité et des cartes d'alimentation au nom de "Jabert".

Les Judas, qui avaient pris le nom de Jacob demandent alors à Mathilde Lebas* si elle peux les accueillir
Ils ont alors écrit à Mathilde pour lui demander s'ils pouvaient se réfugier chez elle.
Mathilde* et André Lebas* acceptent sans hésiter et les présentent comme des "cousins de Paris".

André Lebas* connaissait beaucoup de monde. Il entre en contact avec trois agriculteurs qui acceptent d'embaucher Paul Judas et ses fils aînés Michel et Maurice.
Michel est hébergé par la famille Péan et Maurice est envoyé dans la famille Agen.
Germaine Judas reste auprès de Mathilde Lebas* pour l'aider.
Bernard est scolarisé à l'école Saint- Joseph.

Mathilde Lebas*, conseillère municipale, obtient des cartes d'alimentation supplémentaires pour nourrir ses protégés.

André Lebas* sera conseiller municipal du 18 mai 1945 au 17 avril 1970 « faisait l’unanimité » dans la population fresnoise.

Michel Judas deviendra le maire de Pontorson (50) de 1971 à 1977 et de 1983 à 1989 et Conseiller général de 1985 à 1992.

A la Libération, la famille Judas quitte ses protecteurs avec beaucoup d'émotion.

Le 20 juin 2005, Yad Vashem a reconnu Mathilde* et André Lebas* Justes parmi les Nations.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem