Pierre Jousse

	Denise* et Pierre Jousse* source photo : Yad Vashem Photo Collections crédit photo : D.R.
	Pierre Jousse* en 1946 source photo : Yad Vashem Photo Collections crédit photo : D.R.

Pierre Jousse*, sous-directeur à la MGF Accidents, et son épouse Denise née Mortagne* habitent 22 rue Notre-Dame au Mans. Catholiques pratiquants, ils ont 8 enfants, cinq filles et trois fils et gardent leur neveu, Joseph Spick.
Pierre Jousse* occupe un poste important dans une Société d’Assurances (devenue plus tard les Mutuelles du Mans) et travaille sous les ordres de Jean-Marie Lelièvre. C’est un Officier de l’Etat-Major qui s’engage dès la défaite dans la Résistance et anime un réseau de renseignements. Pierre Jousse* le seconde activement, un peu grâce à la situation qu’occupe sa maison. Il parvient particulièrement à fournir des renseignements stratégiques, qui s’avèreront très utiles lors de la Campagne de Normandie et la Libération de la ville du Mans.

Ils vont sauver Fradel Szajewicz, née Singer, en Pologne, le 26 décembre 1929, et son fils Maurice.
Fradel Szajewicz obtiendra la nationalité française en mars 1949.

Immigrés de Pologne, Juda Szajewicz et Fradel née Singer née en 1929, se marient à Paris le 2 mai 1935.
Juda est tailleur pour hommes et Fradel est couturière dans leur logement Boulevard de Sébastopol à Paris.

Au début de l’Occupation, ils se déclarent Juifs et portent l’étoile jaune en juin 1942. Leur fils Félix né en 1936 va à l’école communale de la rue Dussoubs dans le 2e arrondissement.
Leur fils Maurice naît en 1942.

Au début de 1943, suite à une dénonciation de la concierge, la police française se présente au domicile des Szajewics et découvre Juda Szajewicz caché dans une armoire.
Les policiers l’emmènent mais conseillent à la mère d’aller se cacher avec ses deux enfants.
Il sera déporté sans retour de Drancy à Auschwitz le 02/03/1943 par le convoi n° 49. Il avait 44 ans...

Grâce à l’infirmière scolaire de Félix, Fradel est mise en contact avec les Petites Sœurs de Notre Dame de Sion, qui fournissent de nouveaux papiers d’identité et les évacuent en deux temps.
Les deux garçons sont placés chez Marie-Rose* et Auguste Landeau*, agriculteurs à Saint-Ouen-en-Belin dans la Sarthe. Fradel est envoyée chez Denise* et Pierre Jousse* au Mans dans la Sarthe et s’appelle dès lors Fernande.

La maison de Denise* et Pierre Jousse* est située juste en face de la Kommandantur.
En dépit des risques encourus, le couple Jousse n’hésite pas à cacher Fradel Szajewicz dite "Fernande", en dépit des risques supplémentaires entraînés par son fort accent yiddish lorsqu’elle va en ville chez les commerçants.

Denise Jousse* emmène Fradel Szajewicz voir ses fils à Saint-Ouen-en-Belin. Constatant la tristesse des enfants, Denise Jousse* n’hésite pas à ramener au Mans le bébé Maurice qui va rester caché, choyé et traité comme ses propres enfants, jusqu’à la Libération. Félix rejoindra son petit frère avant le retour à Paris des Szajewicz.

Le 22 juillet 2014, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Denise* et Pierre Jousse*.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem