Roger Lanier

	Roger Lanier en agent de police 1939 les Taklender et Lanier unis source photo : Arch. fam. crédit photo : D.R.
	De gauche à droite : derrière, Roger Lanier, Céline Zylberberg (née Taklender), Soré Taklender, David Zylberberg ; devant, Daisy Lanier, Isaac Taklender (photo de 1939). source photo : Coll. privée crédit photo : D.R.

Roger Lanier* et son épouse Daisy* née Marella, d'origine italienne, vivent à Courbevoie. Leur fils Gérard naît le 08/02/1942.
Roger Lanier* est inspecteur de police à Puteaux.

Le 15 juillet 1942, Roger Lanier* est informé qu’une rafle de grande ampleur est sur le point d’être déclenchée.

Isaac et Sora Taklender, juifs originaires de Pologne, se sont réfugiés en France dans les années 30. Ils se sont rencontrés à Paris et se sont mariés à Paris en 1939. Ni l'un ni l'autre n'avait la nationalité française et travaillaient tous deux dans la confection.
Pendant les premières années de l'occupation allemande, Isaac, Sora et d'autres amis Juifs allaient se cacher dans la cave d'un immeuble voisin, y passant parfois plusieurs jours, jusqu'à ce que le danger soit complètement écarté.
Dans leur quartier, de nombreux juifs, français et étrangers, pourchassés, traqués par la Gestapo et la police française vivent le plus souvent cachés et ne sortent que rarement.
Isaac et Sora Taklender s'étaient liés d’amitié avec la famille Lanier, un de leur voisin qui, ému par cette situation dramatique, fit appel à son neveu, Roger Lanier*.
Le 15 juillet 1942, Roger Lanier* arriva très tôt le matin chez les Taklender et leur dit de le suivre tout de suite, dans même prendre le temps de préparer un valise. Roger Lanier* embarque donc le jeune couple avec lui et les installe dans son deux pièces de Courbevoie, rue Traversière, au premier étage, où il vit avec sa femme Daisy* et leur tout jeune petit garçon.
Sa mère, Marie-Delphine Lanier née Belloni, d'origine italienne, habite au 3e étage du même immeuble. Les locataires du second étaient partis dans le sud de la France au début de la guerre, confiant leurs clefs à Roger* et Daisy Lanier*.
Pour Roger* c’est un acte naturel. Bien sûr, il sait ce qu’il risque, mais comme le disait Daisy Lanier* avec beaucoup d’humilité lorsqu’on l’interrogeait sur cette époque : "C’étaient nos amis… "
Le lendemain, le 16 juillet 1942, la rafle du Vél’d’Hiv envoya 13 000 juifs vers les camps d’extermination.
Les Taklender resteront chez Roger*, Daisy Lanier* et Marie-Delphine Lanier à Courbevoie jusqu'à la Libération en août 1944.
Petit à petit, malgré les risques, la vie s’organise chez les Lanier, et la présence des Taklender est gardée secrète. On monte le son de la radio afin que les voisins n’entendent pas Isaac, tailleur de métier, faire tourner sa machine à coudre. Sa femme et lui se cachent dans l'appartement du second étage ou sous le lit lors des visites imprévues...
La famille Lanier, sacrifiant sa tranquillité et faisant fi de l’indifférence qui touche de nombreux Français lors de ces jours sombres, risque tout pour leurs amis et pour tant d’autres : fausses cartes d’identité, tickets d’alimentation procurés à la famille d’Isaac et Sora… Roger* ira même plus loin, en relevant à la préfecture les noms et les adresses des juifs promis à la déportation.
Puis, accompagné de Daisy*, il ira faire le tour des familles pour les prévenir et leur porter un peu de ravitaillement dans leurs cachettes. C'est encore Daisy* qui se chargera de livrer les travaux de couture des Taklender.

Michel, le second fils de Roger* et Daisy Lanier* naît le 08/10/1944.

Après la guerre, les deux familles restèrent très liés.

En été 1945, Isaac et Sora ont eut une petite fille qui appellera Roger* et Daisy* "Tonton" et "Tata" et qui leur rendra visite durant les vacances scolaires et continua à les voir, eux et leurs enfants, après la mort de ses parents.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem