Roger Ménard

	Roger et Madeleine Ménard source photo : Inconnu crédit photo : D.R.

Madeleine* et Roger Ménard*, originaires de la Sarthe sont arrivés à Mauves-sur-Huisne dans les années 1930. C'est là que va naître leur fils Michel en 1935.
Ils étaient tous deux instituteurs à l'école du village et appartenaient à un réseau de résistance. Roger Ménard* était également le secrétaire de mairie.
Les instituteurs acceptaient des élèves juifs dans l'école.

En 1942, le docteur Isidore Nabedrick, un jeune dentiste juif né en 1915 à Boulogne-Billancourt (92), arrive au village avec sa femme Hélène et leur petite fille Claudette. Arrivés de Paris, ils cherchent un endroit sûr pour vivre et pour exercer.
Conformément à la loi, il va se faire enregistrer à la mairie espérant obtenir des papiers ne comportant pas la mention "Juif" pour pouvoir exercer son métier. C'est là qu'il croise Roger Ménard*.

Roger Ménard* lui remet de faux papiers et Isidore ouvre un cabinet.
Leur fils Marc Nabedrick naît à Courgeon.

Seuls Madeleine* et Roger Ménard* savaient qu'ils étaient juifs. Roger Ménard* avait dit à la population de ce village de 700 habitants perdu dans les collines du Perche, en terre agricole et d'élevage, que les nouveaux arrivants étaient des membres de sa famille qui avaient dû quitter leur domicile de la côte bretonne parce que les Allemands y construisaient des fortifications.

En juin 1942, Joseph Nabedrick, le père d'Isidore, resté à Paris, fut arrêté et déporté sans retour de Compiègne à Auschwitz le 05/06/1942 par le convoi n° 2.
Il fut alors décidé que la famille viendrait rejoindre Isidore Nabedrick, son épouse Hélène et leurs enfants Claudette et Marc.
C'est ainsi qu'arrivent à Mauves-sur-Huisne : Jeanne Nabedrick, sa grand-mère, Yvonne Nabedrick, sa mère, Armand Nabedrick, son frère, sa cousine Claudine Ferrand et son cousin Serge Ferrand, âgé de 11 ans.
Les enfants fréquenteront la classe de Roger Ménard* à l'école communale jusqu'à la Libération.

Les Ménard* avaient procuré à tout le monde de faux papiers et des cartes d'alimentation, à l'insu du maire, collaborateur notoire.
Lorsque les gendarmes commencèrent à poser des questions, les Ménard* s'en tinrent à la version habituelle.

Cependant, quelqu'un dénonça le dentiste, l'accusant d'exercer illégalement. Le docteur Nabedrick disparut alors, caché dans le grenier des Ménard où il vécut jusqu'à la fin de l'Occupation.
Ce n'est alors qu'il apprit que Madeleine* et Roger Ménard* faisaient également de la résistance.

Le 25 décembre 1995, Yad Vashem a décerné à Madeleine* et Roger Ménard* le titre de Juste parmi les Nations.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem