Élise Wasserfallen

	Madame Wasserfallen source photo : Arch. fam. crédit photo : D.R.

Né en Suisse, Edgar Wasserfallen* s’installe en France après ses études.
Le pasteur Edgar Wasserfallen* et son épouse Élise* habitent Lasalle (Gard).
Ils aident les réfugiés et les personnes en situation de détresse.
Le pasteur Edgar Wasserfallen*, de nationalité helvétique, obtint du consulat helvétique de Marseille, un sauf conduit qu’il apposa à l’entrée du presbytère, le protégeant de toute perquisition de la part des Allemands ou de la Milice. Il était inscrit sur ce sauf conduit : "Ici habite un citoyen Suisse, placé sous la protection de l’Ambassade Suisse."

Jacques, Roger, Henri et Nathan, étaient réfugiés de Reims à Nîmes après la débâcle.
En 1942, la situation des Juifs allant en s’aggravant, les Rotenberg cherchèrent de l’aide auprès de la Cimade, une organisation protestante d’entraide aux réfugiés. Les deux frères aînés Henri et Nathan furent dirigés sur le Chambon-sur-Lignon et ensuite transférés en Suisse.
Jacques, son jeune frère Roger et leurs parents furent orientés vers la Lozère où ils furent ballotés de ferme en ferme, jusqu’à leur rencontre avec le pasteur Edgar Wasserfallen* à Lasalle.

En février 1943, le jeune Jacques Rotenberg frappe à la porte du pasteur qu’il ne connaissait pas : "Je me revois, en ce jour de février 1943, frappant à la porte du presbytère de Lasalle, demander de l’aide pour ma famille, qui se trouvait entre Barre des Cévennes et Florac, cachée depuis huit jours dans une grange. Inutile de vous dire les dangers pour cette famille jetée sur les routes en plein hiver, risquant à chaque instant des contrôles de gendarmerie".
Au presbytère Edgar Wasserfallen* et son épouse logent les parents Rotenberg et leur fils Roger, le temps de leur trouver une famille d’accueil. Edgar Wasserfallen* conduit Jacob Rotenberg à la ferme ˝ Bouscarasse ˝ près de Calviac, située sur la commune de Lasalle à 3 km du centre (Gard), où il est accueilli par Gabriel* et Juliette Soulier*.

Gabriel* et Juliette Soulier* exploitaient une ferme isolée au lieu-dit « La Bouscarasse » à Lasalle (Gard) et vivaient modestement de ses revenus. Malgré leurs moyens très limités, ils accueillirent chez eux, de février 1943 à février 1944, Jacques, âgé de17 ans,, qui leur avait été adressé par le pasteur du village, Edgar Wasserfallen*.

Jacques fut alors littéralement adopté par les Soulier qui le considérèrent comme leur fils. Par manque de place, Jacques dormait d’ailleurs dans le même lit que Georges (16ans), leur propre fils.

À Noël 1943, quand une menace de dénonciation pesa sur Jacques, Gabriel Soulier* lui trouva une cache provisoire au Vigan, éloigné de 60 kms et l’accompagna lui-même en vélo, malgré les contrôles policiers. Une fois l’alerte passée, Jacques put revenir à « La Bouscarasse ».
Gabriel* et Juliette Soulier* n’a jamais voulu accepter la moindre rémunération pour son aide.
Bien au contraire, quand en février 1944, Jacques dut définitivement quitter leur ferme par suite d’une seconde dénonciation, Gabriel Soulier* lui fourra dans la poche la somme de 200 Frs, malgré son opposition.

Gabriel* et Juliette Soulier* avaient une fille aînée déjà mariée, Jeannette, qui hébergea Roger chez elle au hameau Calviac sur la commune , alors que les parents Rojtenberg étaient chez d’autres membres de la famille de Gabriel* et Juliette Soulier*.

Edgar Wasserfallen* s’occupe des Rotenberg mais également d’autres réfugiés juifs et Edgar Wasserfallen* organise les premiers maquis de la région de Lasalle.
Il arrive alors à plusieurs reprise que Jacob Rotenberg l’accompagne dans cette tâche.

Le danger devenant plus pressant, Edgar Wasserfallen* trouve pour les parents Rotenberg, qui furent alors séparés par sécurité, deux familles d’accueil.
Entre temps, Edgar Wasserfallen* se charge de leur procurer de "vrais faux" papiers d’identité enregistrés à la mairie de Lasalle.

En février 1944, une lettre de dénonciation ayant été interceptée par les postiers résistants de
Lasalle, Jacob Rotenberg fus obligé de partir du jour au lendemain. Edgar Wasserfallen* l'accompagne jusque dans le Tarn.
Dans un car, ils tombèrent sur quatre Miliciens, qui étaient par ailleurs d’anciennes ouailles du pasteur. Les Miliciens lui demandèrent : "Où allez-vous avec ce grand jeune homme ?" Il répondit : "Ce garçon est muet et nous allons consulter un médecin à Montpellier".

Avec l’aide de ses parents à Neuchâtel, le pasteur Edgar Wasserfallen* assurera également la transmission du courrier entre les Rotenberg et leurs deux fils aînés qui avaient trouvé refuge en Suisse.

Après la guerre, il poursuit son ministère dans les Cévennes.

Le 13 août 2000, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Gabriel* et Juliette Soulier* le titre de Juste parmi les Nations.
Le 15 février 2001 à Berne , l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Élise* et Edgar Wasserfallen* le titre de Juste parmi les Nations.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem