Esther Behar

La famille de Yako kAkris dit Akriche et son épouse Vida née Behar vivait en Turquie. Suite aux persécutions subies par les juifs, la mère et les enfants décident de quitter la Turquie pour la France après la mort du père.

David, Perla, Zelda (1901), Moïse, et Michel, Léon et leur mère Vida arrivent en 1920.

Ils s'installent d'abord à Paris, où les plus jeunes font des études et obtiennent la nationalité française, puis en Vendée. Ils s’établissent à Fontenay-le-Comte, à La Roche-sur-Yon, et aux Sables-d'Olonne où ils sont parfaitement intégrés. 

La famille de Vida Akriche avant la guerre :

• David, né en 1893, était marié à Sarah Rosalès. Ils avaient 3 enfants : Roger, Jacques et Liliane.
• Perla (1898-1942) était mariée à Léon Gattegno (1888-1942), juif grec 
• Zelda (1901-1942) était célibataire 
• Moïse avait épousé Yvonne née Laidet, une catholique française et ils avaient un fils unique Claude (1927-1944)
• Michel avait épousé Esther née Sissa. Ils avaient 3 enfants : Jacques, Micheline et Josette. 
• Léon avait épousé Jeannette Rotillon. Ils avaient 3 enfants : Danielle, Monique et Hervé

La belle-soeur de Vida, Esther Behar (1901-1942) et sa fille Rebecca (1923) vivaient également avec eux.  

• Perla et Léon Gattegno habitent 13 rue des Halles aux Sables-d'Olonne. Elle tient un magasin rue du Palais.
• Zelda, infirmière, habite à proximité, au 13 bis de la rue Travot.
• Esther née Sissa en 1907 à Constantinople (Turquie) était arrivée en France avec ses parents en 1913. La famille était installée à Gennevilliers. Son père, Salomon, confectionnait des fournitures pour les tailleurs. Les enfants avaient été naturalisés français. Esther après des études de comptabile épouse Michel Akriche, commerçant en tissus. Le couple s'installe aux Sables-d'Olonne  71 rue du Palais où ils tiennent un magasin de textile.
  Trois enfants naissent de leur union : Jacques, Micheline et Josette.
  Vida habite chez Esther et Michel Akriche et participe à l’éducation de ses petits-enfants Jaques, Micheline et Josette. 

Pendant l’occupation, les lois antijuives sont promulguées. Les Juifs doivent porter l’étoile jaune. Ils ne peuvent faire leurs achats qu’entre 15 et 16 heures.

En 1942, la belle-sœur de Vida, Esther Behar (1901), et sa fille Rebecca (1923) étaient arrêtées à La Roche-sur-Yon, déportées le 20 juillet 1942 par le convoi n°8 et exterminées.

Le 8 août 1942, Esther sort acheter du lait pour sa petite Josette et, dénoncée, elle est arrêtée. Elle est transférée au camp de Jargeau près de Poitiers, vêtue seulement d’une robe d’été. 

Sa belle-sœur, Zelda Akriche, va au commissariat pour lui porter des vêtements. Elle est immédiatement arrêtée.

Michel Akriche, le mari d’Esther, écrit une lettre suppliante au préfet de la Vendée, Gaston Jammet. Rien n’y fait. Esther et Zelda sont dirigées sur Drancy, puis déportées à Auschwitz par le convoi n° 34, le 18 septembre 1942, pour y être exterminées.

Perla et Léon Gattegno, juifs grecs non naturalisés, sont déportés à Auschwitz, le 23 septembre, par le convoi n°36 et aussitôt gazés..

David, Léon et Michel  les trois autres frères Akriche, se cachent jusqu’à la fin de la guerre avec leurs enfants.
Micheline est cachée avec son frère Jacques à Treize-Vents chez Mr et Mme Bertault jusqu’à l’arrestation de leur mère. Puis leur grand-mère Vida Akriche, née Behar,les rejoint avec Josette. Leur père, Michel Akriche part avec Jacques se réfugier à Paris, puis chez des amis catholiques, Mr et Mme Lieberg, à Saint-André-les-Vergers.
Pour Micheline, les caches se succèdent : d’abord à Courbevoie chez Mr et Mme Cazari, puis à Carrières-sur-Seine, ensuite à Ste Savine, près de Troyes chez Mr et Mme Moutard, et enfin en internat dans une école religieuse de cette ville.

À La Roche-sur-Yon, Moïse Akriche né en 1906 à Istanbul (Turquie) était un commerçant bien connu du quartier des Halles à La Roche-sur-Yon (85). Il avait épousé Yvonne née Laidet, une catholique française.

Moïse Akriche, Yvonne et leur fils unique Claude né en 1927 à La Roche-sur-Yon étaient domiciliés 6 rue Guiné.

Le 31 janvier 1944, ils sont arrêtés à leur domicile par les gendarmes français parce que juifs et enfermés à la salle paroissiale de l’église Notre-Dame, à La Roche-sur-Yon.

Internés à Poitiers, ils seront déportés de Drancy à Auschwitz le 10 février 1944 par le convoi 68.

Ils arrivent à Auschwitz après 6 jours de voyage parqués en wagons à bestiaux avec 70 personnes. Les hommes sont séparés des femmes et les enfants arrachés des bras de leur mère.

Durant un an, Moïse Akriche doit travailler dix heures par jour au fond d’une mine de charbon, avec de l’eau jusqu’à la taille. 

Seul Moïse Akriche rentrera de déportation avec 3 autres juifs de Vendée. En effet, sur les 57 juifs de Vendée raflés durant l'occupation et déportés, 53 ne reviendront pas.

A la fin de la guerre, Vida réussira à réunir les trois enfants à la Roche-sur-Yon. Micheline et Josette habiteront un temps chez Yvonne Akriche, la femme de Moïse.
Enfin en 1945, Michel, ses enfants et leur grand-mère Vida pourront réintégrer leur maison des Sables-d'Olonne, occupée par les Allemands.

Puis ce sera la réouverture du magasin 71 rue du Palais. Et ensuite celui du 11 rue de l’Hôtel de Ville tenu par Jacques.