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Nom du camp : Auschwitz (Pologne)
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Histoire

Renée Vérité*, enfant de l'assistance publique, était restée seule avec deux enfants après la mort de son mari en 1940. 
Pour subvenir aux besoins des siens, elle quitte la Somme et s'engage comme cuisinière à l’orphelinat Beiss Yessoïmim (en yiddish, « maison des orphelins ») au 30 rue Saint-Hilaire à La Varenne.
 
Quand la situation des juifs a commencé à s'aggraver, après l'obligation du port de l'étoile jaune, il devint urgent de mettre les enfants à l'abri. Les enfants n’y étant plus en sécurité, Marthe Laborde* a entrepris, début 1942, d'organiser leur sauvetage en les confiant à des familles non juives à la campagne. 
L'orphelinat ferme ses portes en février 1943. Renée Vérité* retourne alors chez elle, au hameau de Rogeant, près de Moyenneville, accompagnée de douze enfants juifs, dont Salomon Cukierman dit Zuk, Léon Hagmann, Ruth et Félicia Beder qu’elle élèvera dans sa modeste maison avec ses propres enfants.
 
La mère de Salomon Cukierman, Dina Cukierman, et ses deux frères David et Alter seront déportés sans retour de Drancy à Auschwitz.
 
Ruth Beder se souvient du voyage : "Je me souviens bien du voyage. On a pris le train jusqu'à Abbeville, puis on a fait la route à pied. C'était long. En arrivant à la ferme, on nous a donné de grandes tartines coupées dans une miche de pain avec du bon beurre. Je n'ai jamais oublié cela, ni l'amour de Renée Vérité*. Pour moi, ce furent des années de bonheur. Mon paradis."
Salomon Cukierman se souvient de la maison : "C'est là, au premier étage, le grenier où l'on mettait les pommes qu'on cueillait. Un jour, je suis tombé par la trappe et je me suis évanoui. J'avais six ans. Je me souviens aussi qu'on m'avait donné un autre nom : "Raymond". Je ne devais pas dire mon vrai nom, ni que j'étais juif. Mais un jour, à l'école, je l'ai dit et le fils de Renée Vérité* m'a battu. J'étais trop petit pour comprendre que je mettais tout le monde en danger, et surtout cette femme merveilleuse, exceptionnelle."
Léon Hagmann, lui aussi se souvient de la ferme et de l'herbe qu'on allait ramasser pour les lapins : "La maison était pleine d'enfants, on jouait beaucoup dans la grange et on dormait tête bêche, à quatre ou cinq dans des grands lits."
 
A deux cents mètres à peine de la maison où Renée Vérité* cacha pendant deux ans ses douze protégés, des officiers allemands logeaient dans le petit château de Rogeant à Tœufles.
 
Les dix-huit enfants restés à l'orphelinat de la Varenne seront déportés et exterminés au camp d'Auschwitz.
 
A la Libération, l’orphelinat rouvrit ses portes et Renée Vérité* reprit son poste de cuisinière.
 
Après la guerre, Salomon Cukierman est retourné à l'orphelinat. Sa mère et ses frères avaient été déportés. Il lui restait trois sœurs dont une était partie pour Israël. "À dix-huit ans, comme j'étais apatride, car mes parents étaient des réfugiés polonais, on m'a proposé de devenir français. Mais il fallait faire le service militaire. C'était la guerre d'Algérie. Je ne voulais pas y aller. Alors j'ai choisi de rejoindre ma sœur en Israël. J'y vis toujours. C'est là que j'ai demandé la médaille pour Renée Vérité*."
 
Ruth Beder, elle aussi, est retournée à l'orphelinat. "Je n'avais plus personne. Ma mère était morte un mois après ma naissance, à Sarreguemines, car mes parents fuyaient l'Allemagne nazie. Mon père m'avait abandonnée, parti pour l'Argentine. Après la guerre, j'ai eu deux familles adoptives, puis je me suis mariée. Avec mon mari, on a voulu aller en Israël, mais on ne s'est pas adaptés. J'étais trop française ! C'est à madame Renée Vérité* que je le dois, et aux gens de ce village. Ils m'ont donné l'amour de la France."
 
Le 2 avril 1995, la Médaille des Justes est remise à Renée Vérité* à titre posthume comme témoignage de gratitude et de reconnaissance de l’Etat d’Israël et du peuple juif.
 
Une rue de Moyenneville porte le nom de Renée Vérité*.

18/11/2022

asso 14813

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Etoile jaune: le silence du consistoire centrale , Mémoire ou thèse 7 pages, réalisation 2013
Auteur : Thierry Noël-Guitelman - terminal
Lorsque la 8e ordonnance allemande du 29 mai 1942 instaure l'étoile jaune en zone occupée, on peut s'attendre à la réaction du consistoire central. Cette étape ignoble de la répression antisémite succédait aux statuts des juifs d'octobre 1940 et juin 1941, aux recensements, aux rafles, aux décisions allemandes d'élimination des juifs de la vie économique, et au premier convoi de déportés pour Auschwitz du 27 mars 1942, le consistoire centrale ne protesta pas.


Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Juifs en psychiatrie sous l'Occupation. L'hospitalisation des Juifs en psychiatrie sous Vichy dans le département de la Seine (Par une recherche approfondie des archives hospitalières et départementales de la Seine, l'auteur opère une approche critique des dossiers concernant des personnes de confession juive internées à titre médical, parfois simplement préventif dans le contexte des risques et des suspicions propres à cette période. La pénurie alimentaire est confirmée, influant nettement sur la morbidité. Ce premier travail sera complété par un examen aussi exhaustif que possible des documents conservés pour amener une conclusion. )
2 Héros de Goussainville - ROMANET André (Héros de Goussainville - Page ROMANET André )
3 Résistance à la Mosquée de Paris : histoire ou fiction ? de Michel Renard (Le film Les hommes libres d'Ismël Ferroukhi (septembre 2011) est sympathique mais entretient des rapports assez lointains avec la vérité historique. Il est exact que le chanteur Selim (Simon) Halali fut sauvé par la délivrance de papiers attestant faussement de sa musulmanité. D'autres juifs furent probablement protégés par des membres de la Mosquée dans des conditions identiques.
Mais prétendre que la Mosquée de Paris a abrité et, plus encore, organisé un réseau de résistance pour sauver des juifs, ne repose sur aucun témoignage recueilli ni sur aucune archive réelle. Cela relève de l'imaginaire. )
4 La Mosquée de Paris a-t-elle sauvé des juifs entre 1940 et 1944 ? une enquête généreuse mais sans résultat de Michel Renard (Le journaliste au Figaro littéraire, Mohammed Aïssaoui, né en 1947, vient de publier un livre intitulé L’Étoile jaune et le Croissant (Gallimard, septembre 2012). Son point de départ est un étonnement : pourquoi parmi les 23 000 «justes parmi les nations» gravés sur le mémorial Yad Vashem, à Jérusalem, ne figure-t-il aucun nom arabe ou musulman ? )
5 Paroles et Mémoires des quartiers populaires. (Jacob Szmulewicz et son ami Étienne Raczymow ont répondu à des interviews pour la réalisation du film "Les garçons Ramponeau" de Patrice Spadoni, ou ils racontent leur vie et en particulier leurs actions en tant que résistants. On peut le retrouver sur le site Paroles et Mémoires des quartiers populaires. http://www.paroles-et-memoires.org/jan08/memoires.htm. (Auteur : Sylvia, Source : Canal Marches) )
6 Les grands entretiens : Jacques Altmann (Né en 1923, Jacques Altmann est l'aîné de cinq garçons. Ses parents Dina et Suscher et ses quatre plus jeunes frères sont déportés sans retour à Auschwitz le 3 novembre 1942. Jacques Altmann les rejoint le 10 février 1944 après avoir séjourné dans les camps parisiens annexes de Drancy, Austerlitz et Lévitan. Il sera libéré en 1945. )

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