André Kahn

Sylvain Kahn, né le 06/11/1891 à Schirrhoffen (67), marchand de bestiaux depuis cinq générations dans le même village et responsable de la synagogue construite en 1817. Il épouse Suzanne née Reblaub le 10/01/1899 à Mulhouse (68). Ils auront 4 enfants tous nés à Schirrhoffen : Armand, né le 20/08/1924, Roger, né le 24/01/1926, Denise, née le 21/10/1927, et André, né le 02/03/1929.

En 1939, la famille est évacuée vers les Vosges.

Peu de temps après, ils rentrent à Schirrhoffen et Sylvain Kahn entreprend de déménager les meubles chez le cordonnier.

En 1940, la famille part avec Hermance s'installer à Paris à la suite de l'invasion allemande où André fera sa Bar Mitzvah.

En 1942, André exclu de son école de la rue de Paradis parce que juif. André travaille dans une librairie rue Pradeau dans le 2e arrondissement de Paris, en violation des ordonnances allemandes qui lui imposent le port de l'étoile jaune et lui interdisent tout contact avec une clientèle non juive.

Le reste de la famille porte l'étoile et vit en semi clandestinité, sortant très très rarement.

La famille Kahn est dénoncée au service des affaires juives de la Préfecture de police par la concierge de l'immeuble du 28 de la rue d'Enghien dans le Xe arrondissement. Ils sont arrêtés à l'aube du 7 mars 1944 par 3 gendarmes français qui ordonnent leur internement au camp de Drancy.

Sylvain, cinquante-trois ans, son épouse Suzanne, quarante-cinq ans,et leurs enfants Armand, 20 ans, Roger, 18 ans, Denise, 17 ans, et André, 15 ans, sont emmenés quelques heures au commissariat puis envoyé à Drancy où ils sont gardés par les gendarmes français. Ils seront déportés 20 jours plus tard de Bobigny à Auschwitz par le convoi 70 du 27 mars 1944. Seuls Denise et André reviendront en 1945.

Ayant triché sur son âge, André Kahn parvient à survivre comme « spécialiste », tourneur affecté à l'usine de Laurahütte (Siemianowice) du camp annexe de Monowitz (Auschwitz III), grâce à la solidarité de déportés du même convoi, comme Albert et Joseph Wargon ou Charles Zelty.

Evacué en train en janvier 1945 en direction de Gusen II, camp annexe de Mauthausen, puis à pied en avril vers Bergen-Belsen, André Kahn y est libéré par l'armée britannique et rapatrié le 5 juin à l'hôtel parisien Lutetia.

Denise parvient quant à elle à survivre aux épreuves des kommandos d'Auschwitz, à son évacuation en novembre 1944 en direction du camp mouroir de Bergen-Belsen, puis du commando de Raguhn dépendant de Buchenwald, avant de gagner Theresienstadt libéré par l'Armée rouge. Elle est rapatriée en juin 1945 à l'hôtel Lutetia à Paris ou elle retrouve son frère.

André et Denise sont recueillis dans le Lot par leur oncle Georges Dreyfuss où ils vont passer 2 ans.

Denise épouse Swaab par s'installer aux Pays-Bas jusque dans les années 1950. 

En 1979, André Kahn choisit de retrouver ses anciens camarades de déportation et vient témoigner dans les écoles à partir des années 1990.

Ce n'est qu'en 2005 que Denise Swaab-Kahn a pu revenir sur le site des camps d'Auschwitz, tant elle fut habitée, pendant des décennies, par un impératif de refoulement.