Françoise Franck

Jean Guy*, négociants en grains, sa femme  Marguerite* et leur fille Jeanne*, vivaient à Finhan, un petit village dans le Tarn-et-Garonne.

En 1943, au moment de l’arrivée de l’armée allemande dans le Sud-ouest ils accueillent leur nièce, Jacqueline Baladié, dont les parents vivent à Toulouse. 
Au lycée de Toulouse, Jacqueline s’est liée d’amitié avec Françoise Franck dont les parents Juifs ont fui Paris avec leurs deux enfants.
Des rafles commencent à être opérées à Toulouse. Monsieur et Madame Franck, affolés, cherchent à mettre leurs enfants à l’abri. 
Par l’intermédiaire de la mère de Simone, la mère de Jacqueline, ils prennent contact avec Jeanne Guy* et ses parents qui acceptent d’héberger Françoise ainsi que son frère Roger. Les enfants sont bien accueillis à Finhan.
L’institutrice du village, qui était au courant de la situation, accepta de scolariser les deux enfants. Malgré l’excellence de leurs résultats scolaires, ils n’obtinrent jamais les premières places afin de ne pas éveiller la jalousie. 

Quelques mois plus tard, l’armée allemande réquisitionne des chambres chez les habitants de Finhan pour loger ses soldats. Les Guy* se virent contraints d’héberger un officier du nom d’Otto. Ce dernier n’était pas dupe et devina très rapidement que Françoise et Roger étaient Juifs. Pourtant, il gardera le silence et ne les dénoncera jamais. 
Françoise, Roger et Jacqueline partagèrent une chambre à côté de celle de l’officier.

Peu avant la libération, Otto quitte le domicile des Guy* sans un mot. 

Françoise et Roger ont pu retrouver leurs parents après la guerre. 
Par la suite, Roger deviendra polytechnicien et Françoise sera un professeur à Sèvres. 
Cette dernière est morte en 1987. Roger et Jacqueline sont encore en vie et ont gardé contact.

En 2000, Françoise écrit ces mots émouvants dans une lettre adressée au Centre de Documentation Juive Contemporaine "Je crois que des actions modestes, accomplies naturellement avec simplicité, peuvent servir d’exemple pour nos enfants. Elles montrent que chacun a un rôle à jouer pour lutter contre le racisme. Elles montrent que les différences peuvent s’estomper en laissant parler son coeur. Je suis heureuse que mon petit village de Finhan, dont les habitants n’ont jamais rien révélé, soient honoré à travers la reconnaissance de la famille Guy*. L’aide apportée à ces enfants montrera que le Tarn-et-Garonne n’est pas seulement la patrie de Bousquet mais aussi celles de gens tolérants et intègres."