Déborah Fuchs

Abraham Fuchs est né à Tomashow (Pologne) le 28/07/1905. Il est le fils de Sarah Estera et d'Israël Fuchs. Ils épouse Déborah Stopnica, née à Lodz le 04/07/1904. Elle est la fille d'Estera et de Slomo-David Stopnica.

Abraham et Déborah arrivent en France et s'installent à Etrépagny (Eure) où ils ouvrent une boucherie chevaline. Ils ont deux enfants, David et Estera (dite Sabine).

Abraham et Déborah Fuchs sont arrêtés parce que juifs à Etrépagny lors de la rafle du Vel d'Hiv le 13 juillet 1942. Internés au camp de Pithiviers, Abraham est déporté sans retour à Auschwitz par le convoi n° 13 le 31/07/1942 et Déborah est déportée sans retour à Auschwitz par le convoi n° 14 du 03/08/1942.

David et Estera sont alors pris en charge par une tante à Paris.Ils passent quelques jours dans la maison de l'UGIF de la rue Lamarck puis sont amené de Paris à Chavagnes-en-Paillers par "une jeune femme, grande et blonde qui nous attendait à la gare. Je me souviens aussi d'être dans un train qui s'est arrêté vers Angers à cause de bombardements..." dira David. Il s'agit de Suzanne Mathieu Guimbretière*, une jeune fille qui convoi les enfants Juifs pour la Wizo.

David est placé dans une première famille aux Cormiers, un hameau de Chavagnes-en-Paillers, avant d'arriver chez Marie-Élise Roger* où il va rester jusqu'à l'été 1945.

David fréquente l'école Nazareth, va à l'église et est même enfant de chœur.

David Fuchs, âgé alors de 10 ans, se souvient avec émotion de sa maman d’adoption : “Ma sœur était dans une autre famille du village.

Nos parents avaient été déportés en 1942. Nous avons d’abord été hébergés chez une tante à Paris, puis envoyés chez Marie-Élise Roger*, début 1944, qui me gâtait comme son enfant.

Depuis, j’ai mes racines à Chavagnes-en-Paillers, où je suis redevenu heureux et libre, sans étoile jaune". Pour Marie-Élise*, rien de plus naturel : “Les Allemands étaient dans le village. Il fallait se méfier, et être discret, c’est tout ! Tous ces enfants avaient souffert. Ils avaient besoin de beaucoup d’amour. Pour lui, j’étais sa maman de guerre”.

David poursuit : "J'ai eu le privilège et la joie de n'avoir jamais perdu le contact avec Marie-Élise Roger*, y compris jusqu'à sa mort en novembre 2007 et je l'ai toujours considérée comme ma mère de guerre, et elle-même comme la grand-mère de mes enfants, et puis l'arrière grand-mère de mes petits enfants dont elle a suivi jusqu'à la fin les détails de leur vie. Pour moi, il n'y a jamais eu le moindre problème à ce sujet".