Kurt Lichtenstein

Kurt Lichtenstein est né dans une famille juive à Berlin. Il est le fils de George Lichtenstein, cordonnier, et d'Henriette Haase, ouvrière.

Il grandit à Berlin et devient outilleur.

En 1932 il est au chômage et émigre en Union soviétique en 1933. Il s'installe peu après sur le territoire autonome du Bassin de la Sarre.

En 1935 après l'annexion des territoires autonomes il s'est enfui à Paris.

À la fin de 1936 Lichtenstein se rend en Espagne pour joindre les Brigades internationales dans la guerre civile espagnole. Il est blessé dans la bataille de l'Èbre en 1938.

Au début février 1939 il est interné dans des camps de réfugiés en Languedoc-Roussillon (Saint-Cyprien, Guers, Argelès-sur-Mer). Après l'occupation de la France, il s'évade du camp parce qu'il craint que le Régime de Vichy ne le rendre à la Gestapo. Sur l'ordre du parti communiste il rejoint la Résistance de Toulouse.

Ses parents et sa sœur Elfriede ont été déportés à Auschwitz en 1941 où ils sont probablement morts.

En 1944 sous une fausse identité de citoyen français Jules Bardier, il s'inscrit comme travailleur étranger volontaire. Il est affecté dans l'industrie de l'armement à Suhl en Thuringe, où il est officiellement outilleur; clandestinement il travaille - pas très efficacement - contre le régime d'Hitler.

Après l'invasion, à Pâques 1945, les forces américaine le rendent aux forces françaises. Il est interné à Vichy car les forces françaises pensaient qu'il était un agent fasciste. Il est libéré sur intervention du parti communiste français, et retourne en Allemagne.

Après la guerre il rejoint le parti communiste allemand dans la région de la Ruhr à titre de fonctionnaire dirigeant.

Le 23 avril 1946, il épouse la communiste Gertrud Klapputh. Ils sont les parents de deux filles qui sont nées en 1946 et 1948.

Pendant le reste de sa vie il est journaliste, au début pour les journaux communistes, ensuite pour les journaux social-démocrates. Lors d'une épuration du parti communiste en 1953 il est exclu pour une cause obscure et inconnue. Il perd aussi sa position de rédacteur en chef au journal communiste Neuen Volkszeitung. Il abjure le communisme et après plusieurs années de travail occasionnel il reçoit en 1958 un emploi au journal social-démocrate Westfälischen Rundschau. Dans l'automne 1958 il s'inscrit par lettre au parti social-démocrate d'Allemagne.

En octobre 1961 il fait un reportage sur la vie sur la frontière intérieure allemande. Il franchit la frontière pour parler avec un groupe de paysans. Au retour, il est vu par deux soldats gardant la frontière, qui l'ont appelé ; il se met alors à courir et les soldats ouvrent le feu. Il tombe exactement sur la ligne de frontière et les soldats s'emparent de lui. Il meurt peu de temps après dans un hôpital à Klötze. Son corps a été incinéré, sans l'accord de sa femme. Les cendres ont été envoyées à sa femme dans une urne par la poste.