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Lozère

Région :
Occitanie
Département :
Lozère

Préfets :
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Charles Daupeyroux
(18/07/1939 - 27/09/1941) Préfet de la Lozère
Pierre Olivier de Sardan
(1941 - 1942) Préfet de la région de Montpellier (Aude, Aveyron, Hérault, Lozère et Pyrénées-Orientales)
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(22/08/1944 - 24/09/1946) Préfet de la Lozère

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Louis Adolphe Redon

Texte pour ecartement lateral

Saint-Germain-du-Teil 48340 Lozère
Date de naissance: 06/05/1912 (Paris 17e)
Date de décès: 26/06/1991 (Saint-Germain-du-Teil)
Qualité: Résistant AS, secrétaire du chef régional des MUR
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Histoire
Louis Adolphe Redon est né le 6 mai 1912 à Paris dans le 17e arrondissement (Seine). Il est le fils de Louis Antonin Redon cultivateur, à Saint-Germain-du-Teil et de Marie Rosalie Barnier. Son père meurt au champ d'honneur le 11 juin 1915 à Perthes dans la Marne. Le tribunal de Marvejols attribue à Louis Redon le titre de Pupille de la Nation le 9 avril 1919. Sa mère devient son tuteur.

Le 17 novembre 1931, Louis Redon commence une carrière militaire. Il s'engage volontairement pour trois ans dans le 22e régiment d'infanterie coloniale (RIC). Louis Redon n'aura de cesse d'embarquer vers les colonies françaises et notamment l'Indochine où il reste deux années.

Le 26 janvier 1935, il se marie avec Marie Tardieu. Tous deux vivent à Saint-Chély-d'Apcher et ont deux enfants.

Avant les hostilités de 1939, Louis Redon déménage et réside à Béziers (Hérault) au 19 bis, rue de Corneilhan. Il est électricien à la SNCF et travaille à l'entretien de la ligne Béziers-Neussargues.

Lors de la mobilisation nationale du 3 septembre 1939, Louis Redon est rappelé dans le 44e régiment d'infanterie coloniale mixte sénégalais. Il participe aux combats, ce qui lui vaudra une citation (décret de janvier 1941). "Soldat qui possède toutes les qualités du soldat français, courageux, rempli d'initiative, volontaire pour toutes les missions dangereuses, en particulier a porté un pli à Hangest-sur-Somme alors qu'il savait que ce village était encerclé. Il est revenu au PC deux heures après, couvert de boue, exténué, son casque percé de trois balles". Il est fait prisonnier le 5 juin 1940 à Hangest-sur-Somme. Il est enfermé sous le matricule 14 797 VI B au Stalag VI B jusqu'en novembre 1940, date à laquelle il est transféré au Stalag VI G et plus précisément au Kommando Rodenkirchen près de Cologne.
Après trois tentatives, il s'en évade le 23 septembre 1941.

Rentré en France, Louis Redon reprend ses fonctions à la SNCF à Béziers. Travaillant sur la ligne Béziers- Neussargues, il se rapproche du cheminot Rodière et devient un agent actif de Résistance-Fer. Menacé par la Gestapo, il rejoint la Lozère. Il prend rapidement contact avec les cadres de la Résistance lozérienne. Il assure notamment de nombreuses liaisons entre les chefs de secteur de l'Armée secrète (AS).

Le 30 août 1943, l'état-major décide de tenir une réunion clandestine à Marvejols dans la propriété de Saint-Lambert. Louis Redon est invité en tant qu'agent de la SNCF et technicien de sabotage. Avant de se s'y rendre, il effectue dans la matinée une liaison à bicyclette jusqu'à Florac. Il informe Serge Wourgaft dit "Didier", chef de ce secteur, que cette réunion se tiendra vers 21 heures. Louis Redon parvient en début de soirée au château de Saint Lambert. Une brochure technique sur les sabotages fer (Plan vert) doit être étudiée. Mais Louis Redon a oublié ce document chez lui. Il décide donc d'aller le chercher. Il découvre que la Gestapo est en train de cerner la propriété. Il revient vers ses camarades et leur dit en toute hâte : "Vite, nous sommes faits, les Fritz cernent le château". En compagnie de Serge Wourgaft et d'Albert Poncel dit "Piccolo", Louis Redon parvient à fuir. Il en est de même pour Alfred Coutarel et Henri Cordesse dit "Robert". En revanche, Olivier de Framond, François Olive, Émile Gibelin, Louis Cabanettes et Marcel Pierrel sont pris. Ils seront déportés. Pour couper court à toutes calomnies, Gilbert de Chambrun dit "Carrel", nommé depuis peu chef régional des Mouvement unis de la Résistance (MUR), prend Louis Redon comme secrétaire. "Le bruit courut à Marvejols que Louis Redon avait dénoncé les autres. C'est ce que l'on insinuait souvent à propos des rescapés. Je le pris comme secrétaire".
Désormais, la vie clandestine de Louis Redon est étroitement liée à l'activité de Gilbert de Chambrun. Du fait des nombreuses arrestations effectuées dans la région, Louis Redon n'a de cesse d'établir des nouvelles liaisons afin de maintenir une cohésion au sein de la Résistance régionale. La lucidité et la discrétion de Louis Redon permettent à Gilbert de Chambrun d'échapper à une arrestation certaine. "Je m'étais mis d'accord avec Missa et Noguères pour placer Torquatis à la tête des CFL [corps-franc de Libération]. La réunion [...] fut fixée dans une auberge en dessous du viaduc de Viaur [....] Au dernier moment, mon secrétaire Redon craignit qu'à cause du week-end, il y ait trop de promenade au bord de la rivière. Il nous intercepta la veille au soir en gare de Carmaux [Tarn], à la descente du train. Bien lui en prit, puisqu'à l'heure où nous devions nous trouver à Viaur, la Gestapo y fouilla les auberges".
Plus tard, Louis Redon échappe à la police française. "La brigade spéciale de l'intendant de police obtinrent un rendez-vous de Gadé, chef départemental adjoint des CFL [à Rodez]. Prétendant que l'un deux était le délégué militaire régional chargé de remplacer Leistenschneider, ils lui demandèrent de les conduire auprès de Torquatis. Gadé ne se douta de rien. Il prit place dans leur voiture jusqu'à Carmaux. A proximité de la ville, ils s'arrêtèrent, disant que, pour des raisons de sécurité, mieux valait que l'entrevue ait lieu sur la route. Gadé alla chercher Torquatis et revint avec lui, accompagné de mon secrétaire Redon. Tous trois, n'ayant pas le moindre soupçon, étaient sortis sans armes. Les policiers démasquèrent alors leurs mitraillettes et mirent les menottes dont ils n'avaient que deux paires, à Torquatis et à Gadé. Torquatis s'arracha aux deux hommes qui le tenaient et courut en zigzaguant sur la route. Il fut abattu par une rafale de mitraillette. Gadé et Redon déboulèrent dans un pré et s'échappèrent dans la campagne, indemnes. Craignant une réaction des groupes-francs de Carmaux, la bande des policiers remonta en voiture et démarra, laissant sur place notre camarade qui mourut dans la nuit".
La pression des polices française et allemande devient de plus en plus forte. De nouvelles précautions sont prises pour ne pas être arrêté au cours d'une mission. "Comme les hommes étaient plus souvent fouillés dans les gares, j'adjoignis au secrétariat régional une jeune femme de Montpellier, qui prit le pseudonyme de "Joseph" et à mon secrétaire Redon, une étudiante de Carcassonne, Madeleine Billot dite "Arsène".

Au moment où la Libération est en marche, Louis Redon accompagne Gilbert de Chambrun afin de coordonner les actions FFI dans la région. "Je décidai donc de me rendre personnellement auprès des chefs départementaux ou de leur donner des rendez-vous à proximité de leur zone d'opérations. Je me déplaçais avec Redon en auto, à bicyclette, en train avec des transbordements au-dessus des tunnels obstrués. Les Allemands contrôlaient les villes et les axes routiers. Tantôt nous circulions à visage découvert sur une parcelle de territoire temporairement libérée et tantôt nous nous replongions dans la clandestinité".

Après la libération de la région, Louis Redon est affecté à l'état-major de la 16e Région militaire. Son action au sein de la Résistance lui vaut la citation suivante. "Officier de liaison d'un sang-froid proverbial, il a échappé à la mort et deux fois à l'arrestation grâce à une présence d'esprit remarquable. Il a toujours rempli les missions qui lui ont été données quelque en soit le danger. Officier d'un grand courage".

Poursuivant sa carrière, Louis Redon entre dans plusieurs écoles de cadres militaires. Le 5 février 1948, il est affecté au 6e RIC et débarque à Haiphong. Il y reste jusqu'au 12 juin 1950. Il y reçoit deux citations : "citation du 24 février 1949. Ayant commandé le sous-quartier de Lac Tho pendant plus de neuf mois, il a fait preuve de dynamisme et d'une activité incessante, maintenant la sécurité dans une région particulièrement propice aux incursions rebelles. Au cours de nombreux accrochages, a manifesté de grosses qualités de sang-froid et de courage personnel.
Dirigeant une opération le 27 août 1948 à Phu Lap dans le Tonkin, au nord du canal des rapides, et fortement contre-attaqué, a infligé aux rebelles des pertes sévères et réussi à ramener sans dommage son détachement au sud du canal
". "Chargé des travaux de défense de la zone Delta Nord (ZDN), a préparé et assuré, dans des conditions souvent très pénibles et périlleuses, la construction d'une centaine de postes et blockaus dans les régions nouvellement récupérées. Par ses connaissances techniques et par son action personnelle, a laissé une empreinte durable sur le territoire de la ZDN. Il a assuré de nombreuses missions de liaison et participé à toutes les opérations de la zone depuis juillet 1949. Toujours avec les éléments de tête, il s'est notamment distingué aux opérations sur Bac Ninh et sur Phu Ly, au cours desquelles, bien qu'ayant sauté à quatre reprises sur des mines, il n'a cessé de faire montre d'allant, de courage et de sang-froid ". Louis Redon accumule aussi les décorations et les médailles : médailles de la Résistance française (décret du 14 juin 1946), médaille des Evadés (décret du 10 octobre 1946), médaille commémorative, croix de guerre 1939-1945, croix de guerre TOE (deux étoiles d'argent), médaille coloniale (agrafe EO).
Il s'installe durant un moment à Dakar, au Sénégal, puis participe à la guerre d'Algérie dans les montagnes kabyles aux environs de Tizzi-Ouzou. Après une dernière affectation dans le Sahara mauritanien, Louis Redon regagne la métropole au grade de commandant comme chef de bataillon à Dinan puis à Sissonne.

Prenant sa retraite en 1964, Louis Redon, promu officier de la Légion d'honneur, revient s'installer à Saint-Germain-du-Teil en Lozère. Il devient le responsable départemental de la Protection civile. Membre actif au sein des associations d'anciens combattants, il s'occupe un temps de la fédération départementale de pêche.

Le 26 juin 1991, Louis Redon décède à son domicile de Saint-Germain-du-Teil. Une foule importante lui rend hommage lors de son inhumation. Un journaliste trouve ces mots : "Dire que la vie de cet homme simple, attaché aux contreforts de l'Aubrac, fut bien remplie relève de l'euphémisme".1

11/08/2011
Auteur : Equipe Lozère Lien : Lycée Chaptal

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1 Rencontre avec Paul Niedermann (Conférence de Paul Niedermann (1h24) enregistrée en mars 2011 au collège d'Estagel dans les Pyrénées-Orientales. Paul Niedermann retrace son parcours entre 1935 et 1945 de Karlsruhe à la Maison d'Izieu, en détaillant son passage au Camp de Rivesaltes. )
2 Le site d'Anny Bloch (A lire, entre autres : le refuge cévenol (1940-1944), hommage aux habitants de Vialas et hommage au pasteur Boegner*, 22 août 2012 )
3 Page Facebook de Lois Gunden Clemens
4 Lien vers l'éditeur du livre "La Villa St Christophe à Canet-Plage" (La Villa Saint Christophe maison de convalescence pour enfants des camps d'internement avril 1941 février 1943 )
5 Vous êtes venus me chercher (Blog de l'auteur - parutions, conférences, signatures... )
6 Elie Cavarroc, Juste des Nations (M. Elie Cavarroc, nommé Juste des Nations. Référence du dossier n°10002 du Comité Français pour Tad Vashem )

Notes

- 1 - Sources :
- ODAC, Dossier pupille n°100. - ODAC, Dossier ancien combattant n° 6263. Citations du 21 janvier 1945, du 24 février 1949. Notes bibliographiques : Cordesse Henri, Histoire de la Résistance en Lozère, Montpellier, Imprimerie Reschly, 1974, 304, Réédition : Presses du Languedoc, 1989 ; de Chambrun Gilbert, Journal d'un militaire d'occasion, Montpellier, Les Presses du Languedoc, 2000, 191.

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