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Marne

Région :
Grand-Est
Département :
Marne

Préfets :
André Jozon
(15/04/1938 - 25/09/1940) Préfet de la Marne
René Bousquet
(1940 - 1942) Préfet de la Marne, nommé préfet régional de la région de Châlons-sur-Marne (Marne, Haute-Marne et Aube) le 28 août 1941 (1909-1993)
Louis de Peretti
(18/05/1942 - 1944) Louis Alexandre Valère de Peretti della Rocca, Préfet régional de la région de Châlons-sur-Marne (Marne, Haute-Marne et Aube)
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Texte pour ecartement lateral

Schwartzmann

Famille
Texte pour ecartement lateral

Tinqueux 51430 Marne

Arrestations: 27/01/1944
Date et lieu de la déportation : 03/02/1944
Numéro de convoi : 67
Nom du camp : Auschwitz-Birkenau
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-Schwartzmann-
La famille Schwartzmann de Tinqueux
source photo : Arch. fam.
crédit photo : D.R.
-Schwartzmann-
Depuis 1983, une rue de Tinqueux porte le nom de la famille Schwartzmann
source photo : Arch.
crédit photo : D.R.
Histoire
Michel Schwartzmann est né en 1893 à Ouman en Russie. Il émigre en France et est naturalisé français en 1916.
En 1918, il épouse Henriette Moschkowits, une alsacienne d'origine russe, née à Reims en 1898. Les parents d'Henriette, Isidore et Frédérique, étaient venus s'installer à Reims après l'annexion de l'Alsace-Moselle en 1870-1871 et tenaient un magasin d'antiquités rue de Vesle à Reims.

Michel et Henriette auront 13 enfants :
André, né en 1920
Suzanne, née en 1922,
Léa 18 ans, née en 1926,
Simone, née le 6 juin 1927 à Paris 15e,
Robert, né le 26 février 1929 à Tinqueux,
Antoinette, née le 8 avril 1931 à Tinqueux,
Jeanne, née le 18 juin 1932 à Tinqueux,
Pierre, né le 29 novembre 1933 à Tinqueux,
Marcel, né le 5 septembre 1936 à Tinqueux,
Maurice, né le 5 mars 1938 à Tinqueux
Madeleine, née le 16 mai 1939 à Tinqueux,
Ginette née le 19 août 1941 à Tinqueux,
Marie-France, née le 22 février 1943 à Tinqueux.


Michel Schwartzmann est artisan-ébéniste, et la famille habite 7 rue Gutenberg à Tinqueux, une maison construite par Michel.
Tous les enfants vont à l'école.
Henriette aide les Républicains espagnols lorsqu'ils arrivent à Tinqueux.

Le 17 mai 1941, à l'occasion de la Journée des mères françaises, élevée par le gouvernement de Vichy en Fête nationale, le conseil municipal de Tinqueux avait décerné la médaille d'or de la famille française à Henriette Schwartzmann.
Lors de l'occupation allemande, Michel est contraint d'abandonner son statut d'artisan-ébéniste et s'embaûche comme ouvrier dans une menuiserie de la rue de Bezannes à Reims.

Le fils aîné, André, né en 1920, s'engagé dans l'aviation en 1939. Après la défaite de 1940, cherchant à rallier la France Libre, il est arrêté et emprisonné en Espagne.

 Le 16 mars 1943, le secrétaire de la section rémoise du Parti populaire français ( PPF ), un des plus virulents partis collaborationnistes, adressait une lettre au sous-préfet de Reims dans laquelle il dénonçait la famille "Schwarmann" de ne pas porter l'étoille.
Le 19 mars 1943, l'inspecteur de police chargé d'enquêter, adressa au sous-préfet un rapport bienveillant qui apportait un démenti formel  à l'information donnée par le dénonciateur.

En septembre 1943, nouvelle dénonciation et nouveau démenti.

La famille Schwartzmann est arrêtée le 27 janvier 1944 au cours de la plus importante rafle de la marne qui mènera 62 Juifs de Reims et de Trinqueux à Drancy.
Vers 7 heures du matin, la rue Gutenberg est bouclée par la Feldgendarmerie.
Michel Schwartzmann est déjà parti travailler à Reims, tout comme Suzanne et Léa, ouvrières dans une bouchonnerie située en haut de La Haubette.
Henriette Schwartzmann est partie acheter du lait. Les dix autres enfants sont seuls à la maison.

Madame Destouches, leur voisine, a enjambé la fenêtre située à l’arrière de sa maison et a couru alerter Suzanne et Léa, les suppliant de prévenir leur père et de se cacher. Mais Suzanne et Léa ont voulu rentrer à la maison auprès de leurs frères et sœurs rejoints par la maman revenue de courses, tandis que les Allemands allaient arrêter Michel Schwartzmann sur son lieu de travail.

Les parents et les enfants Schwartzmann sont conduit à la prison de Reims, puis transférés deux jours plus tard à Drancy.
Le 3 février 1944, ils sont déportés à Auschwitz par le convoi n° 67.

Dès l’arrivée à Auschwitz-Birkenau, Suzanne est sélectionnée pour le travail forcé.
Henriette Schwartzmann, comprenant que tous les autres membres de la famille allaient être exterminés, a poussé Léa dans la file où se trouvait Suzanne, la sauvant ainsi de la chambre à gaz.

C'était une fin d'après-midi. le train s'est arrêté et les portes se sont brutalement ouvertes. J'ai eu soudain la sensation d'arriver sur une autre planète, avec les cris, les hurlements, les aboiements des chiens – j'ai toujours eu peur des chiens – l'impressionnante stature des SS, les hommes en rayé qui ramassaient nos affaires et qui restaient obstinément silencieux. Je me revois encore aider ma mère, mes frères et mes sœurs à descendre du wagon.
   Je revois mon père disparaître dans la cohue [...] Ce jour là je l'ai perdu. Il a été englouti par la foule, sans même que je m'en rende compte. Je n'ai jamais su avec précision ce qui lui est arrivé. Je suppose qu'il n'est jamais entré au camp, qu'il a été envoyé tout de suite à la chambre à gaz [...]
    Avant même que j'aie pu réaliser, nous avons été mis en rang et nous avons marché, machinalement, jusqu'au grand portail du camp.
   Les SS ont alors effectué une première sélection. Moi, juste avant, je ne sais pourquoi, j'ai été séparée du reste de la famille. C'est alors que ma mère, qui se trouvait dans l'autre groupe, a fait signe à Suzanne, ma sœur aînée, de venir me rejoindre, afin que je ne reste pas seule. Maman a eu juste le temps de nous dire « À ce soir », et elle est partie avec ses dix enfants autour d'elle, vers les camions [...]
   Durant la première nuit, nous avons entendu des femmes hurler...
   Le lendemain matin, tôt, au premier appel, j'ai vu le crématoire, j'ai senti l'odeur de la chair brûlée et, à ce moment-là, j'ai compris [...]
1

Tandis que leurs parents et leurs frères et soeurs sont conduits à la chambre à gaz, Suzanne et Léon sont rasées, tatouées et mises en quarantaine, avant d'être astreintes au travail forcé.

Le 18 janvier 1945, Suzanne et Léa sont évacuées vers Ravensbrûck et survivent à la marche de la mort (évacuation des camps au fur et à mesure de l'avance des troupes alliées).
Le camp est libéré par les américains en avril 1945. Elles sont vivantes.

En mai 1945 Suzanne et Léa rentrent à Tinqueux et trouve leur maison occupée par des personnes qui n’entendaient pas évacuer les lieux.
Lorsque André, Suzanne et Léa peuvent enfin reprendre possession de la maison, tout ce qui avait appartenu à leur famille avait disparu.
Suzanne a fui le plus loin possible ; elle est allée vivre en Australie où elle est décédée en 2007.
Léa vit toujours à Paris.

Depuis 1983, une rue de Tinqueux porte le nom de la famille Schwartzmann.

Michel et Henriette Schwartzmann photographiés avec douze de leurs treize enfants devant leur maison, 7 rue Gutenberg à Tinqueux, à la fin de l’été 1943.
- au premier rang, de gauche à droite : Marcel 7 ans, Ginette 2 ans, Madeleine 4 ans, Marie-France âgée seulement de quelques mois, assise sur les genoux de sa maman, Maurice 5 ans, Pierre 10 ans.
- au second plan, de gauche à droite : Antoinette 12 ans, Robert 15 ans, Simone 16 ans, Suzanne 22 ans, Léa 18 ans, Jeanne 11 ans.

26/10/2008

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Paul Joseph dit Joseph Bourson Arrêté comme otage et fusillé le 11 juin 1944 à Mussidan (Dordogne), Blog 2 pages, réalisation 2011
Auteur : Alain LAPLACE
Article rédigé à l'occasion de mes recherches généalogiques, puis la mise en ligne d'un blog (http://majoresorum.eklablog.com)dédié à la famille BOURSON qui a été expulsée en 1940 du village de Vigy (Moselle) et réfugiée à Mussidan (Dordogne) et les villages alentours où elle a vécu toute la durée de la guerre. Plusieurs personnes natives de Vigy faisaient partie des 52 otages fusillés le 11 juin 1944.
Paul Ernest dit Paul Bourson Farouche opposant au régime nazi, Exposé 2 pages, réalisation 2011
Auteur : Alain LAPLACE - terminal
Article extrait d'une étude généalogique sur la famille BOURSON de Vigy (Moselle) et alliés (http://majoresorum.eklablog.com)


Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Journal de guerre de Charles Altorffer
2 Site officiel de la Commune de Montigny-les-Monts
3 Site non officiel de la commune d' Auxon (Démarches administratives, histoire du village, cartes postales et photos anciennes. )
4 Saint-Dizier la période 1939-1945 en photos (La ville de Haute-Marne la période 1939-1945 en photos )
5 Histoire de Lièpvre de 1870 à 1945.

Notes

- 1 - Patrick Coupechoux, Mémoires de déportés - Histoires singulières de la déportation, Témoignage de Léa Schwartzmann Rohatyn, Paris, Édition La Découverte, 2003.

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