Pierre Vormus

Isidore Forignon* est le maire de Lavaveix-les-Mines.

Roger Vormus et son épouse Annettenée Baumann en 1891, était juifs, issus de familles établies en Alsace depuis des générations. Ils furent évacués en 1939 avec leurs trois enfants, Jacques, Denise et Pierre Vormus, comme le reste de la population de la zone frontalière. 

Après l'armistice en juin 1940, ils tentèrent de gagner Bordeaux et s'arrêtèrent à Lavaveix-les-Mines, un bourg tout entier tourné vers l'activité minière. Il n'y avait pas de communauté juive dans ce village. Les Vormus décidèrent néanmoins d'y rester, ainsi que les cinq autres familles juives qui voyageaient avec eux. Tous y vécurent jusqu'à la Libération grâce au maire, Isidore Forignon* qui leur donna des cartes d'identité avec des noms bien français, ne mentionnant nul part que les nouveaux-venus étaient juifs. 
Denise Vormus, qui avait dix-neuf ans, travaillait pour l'OSE à Marseille puis à Limoges. Elle accompagne certains enfants sortis des camps d'internement au Château Le Masgelier ou au Château de Montintin. Elle rejoindra ensuite le circuit Garel. 

En octobre 1943, Pierre Vormus dit "Pierre Valentin" est placé par l'OSE au Collège de La Souterraine où il rencontre le Directeur du collège, Jean-Baptiste Robert* qui va sauver de nombreux enfants juifs.
A l'EPS, les enfants reçoivent régulièrement la visite d'une jeune femme, Renée Gaudefroy*, connue sous le pseudonyme de "Pauline"*, responsable du secteur de la Haute-Vienne. Les témoins affirment que "Pauline parlait aux enfants comme si c'étaient les siens, elle disait mes enfants."
Le jeudi après-midi, à La Souterraine, elle emmenait les enfants en promenade, racontent Pierre Vormus et Henri Kujawski, alors pensionnaires au lycée.

En novembre 1943, alors que l'Allemagne avait étendu son occupation à l'ensemble de la France, la Gestapo fit une descente dans les bureaux de l'organisation. La jeune fille présenta sa carte d'identité - délivrée par Isidore Forignon* au nom de Denise Valentine et s'en sortit sans problème. Son frère aîné, Jacques, avait trouvé du travail dans les mines. Avec son salaire il recevait des tickets de vin qu'il échangeait contre des tickets de lait et du poussier de charbon qui permettait à la famille de se chauffer en hiver. 
Roger Vormus cultivait des légumes et élevait des lapins sur un lopin de terre qu'il louait. La famille vécut à Lavaveix-les-Mines jusqu'au début de l'année 1945.

Le 13 décembre 1994, l'Institu Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Isidore Forignon* le titre de Juste parmi les Nations. C'est sa fille, Madame Brisset, qui a reçu la médaille le 14 décembre 1995.