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Région :
Île-de-France
Département :
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Georges Maurel

Texte pour ecartement lateral

Villiers-sur-Marne 94350 Val-de-Marne
Nom de naissance: Mendelsweig
Date de naissance: 08/06/1931 (Paris)
Aidé ou sauvé par : - Hélène Cornu Zemmour
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Georges-Maurel
Georges et Jeanine Mendelsweig, 1944
source photo : Arch. Georges Maurel
crédit photo : D.R.
Histoire
Joseph et Léa Mendelsweig arrivent de Pologne au début du 20e siècle. Joseph est fourreur. Ils ont deux enfants, Léon et Jacques. Deux autres fils naîtront à Paris, Maurice, né à Paris le 29 décembre 1906, et Roger.
Ils habitent 7, passage de la Ferme-Saint-Lazare dans le 10e arrondissement de Paris.
Kissel, né en 1871, et Sarah Katz arrive également de Pologne au début du 20e siècle avec leur fils Adolphe. Kissel est cordonnier. Ils auront deux autres enfants née à Paris, Fanny et Esther.
Ils habitent 102, rue Saint-Maur, dans le 11e arrondissement de Paris.

En 1942, Maurice Mendelsweig, et son épouse, Fanny née Katz, née à Paris le 12 janvier 1910, fourreurs à domicile, habitaient dans un pavillon en location, 28, route de Combault à Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne).
Ils ont eu deux enfants : Georges, né en 1931, et Jeanine, née en 1937.

En juillet 1942, Maurice, 36 ans, et Fanny, 32 ans, sont arrêtes et déportés sans retour de Drancy vers Auschwitz. Ils seront assassinés le 25 septembre 1942.
Kissel Katz, le père de Fanny, veuf, âgé de 71 ans, est également arrêté et déporté sans retour.

Après l'arrestation de leurs parents, les enfants sont envoyés en pension dans une famille catholique à Villiers-sur-Marne, où ils resteront jusqu’à la fin de l’été 1943. Les frais de pension sont réglés par leur oncle, Jacques Mendelsweig qui se cachait à Paris.
Leur oncle, Jacques, voyant la situation qui empire pour les juifs, décide que sa mère, Léa et ses petits-enfants doivent quitter la région parisienne pour se rendre en zone sud.

Léa Mendelsweig habitait rue de la Ferme-Saint-Lazare à Paris dans le 10e arrondissement. Par l'intermédiaire de ses voisins et amis, M. et Mme Penverne, elle est mise en contact avec leur jeune cousine âgée d'une trentaine d'années, Hélène Zemmour, qui devait accoucher prochainement de son 5e enfant.

Hélène habite Massœuvre, près de Saint-Florent-sur-Cher dans le Berry. Hélène, née Cornu, est mariée avec Charles Zemmour, un juif qui faisait partie d'un réseau de résistance.

Jeanne Penverne devait justement s’y rendre pour l’aider, elle lui fit part de leur situation inquiétante, et sans hésiter, malgré les risques encourus à cette époque, Hélène, enceinte de Yves et déjà mère de quatre filles, Jocelyne, Arlette, Françoise et Ghislaine, accepte de prendre en pension Léa Mendelsweig et ses deux petits-enfants.
A l'automne 1943, Léa et les deux enfants arrivent à Massœuvre, convoyés par Jacques Mendelsweig.

Hélène Zemmour, chaleureuse et pleine de vie les traite comme des membres de sa famille avec une grande générosité. Hélène et Léa Mendelsweig deviennent très amies. Les deux enfants garderont de cette époque de très bons souvenirs.
Léa passe ses journées chez Hélène et dort chez Louis Martin, l'ancien maire communiste de Florent-sur-Cher, qui tient un café-épicerie dans le village.
Lorsque Hélène Zemmour est prévenu d'une inspection de la police ou de la gendarmerie, Louis Martin l'emmène dans la barque de son père, traverse le Cher et ils restent cachés dans les bois jusqu'à ce que le danger passé.

Léa Mendelsweig, Georges et Jeanine resteront chez Hélène Zemmour jusqu’à la Libération, en août 1944.

A Massœuvre, tout le village savait que la grand-mère et les petits-enfants étaient chez les Zemmour, mais personne ne posait de question.

Ils n’oublieront jamais cette formidable femme au grand cœur et lui en restent reconnaissants à tout jamais, car c’est grâce à elle s’ils ont eu la vie sauve.

21/01/2010

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Témoignage de Georges Maurel

Remerciements de Georges Maurel lors de la remise de médaille des Justes parmi les Nations à Hélène Zemmour :
"Il y a onze ans, presque exactement jour pour jour, je commençai à écrire un petit livre à l’intention de mes enfants et petits-enfants. Je voulais leur raconter ce qu’avait été la vie d’un petit garçon juif, moi-même, pendant la guerre.
Le chapitre des années 1943 et 1944 est une époque particulièrement marquante, et se situe principalement à Massoeuvre. C’est à cette période qu’apparaît dans ma vie Madame Hélène Zemmour dont nous fêtons aujourd’hui la remise de la Médaille des Justes parmi les Nations.
Et vous comprenez déjà que sans Hélène Zemmour, ni ma soeur ni moi, ne serions là aujourd’hui pour lui rendre hommage.
Merci Hélène. Je me souviens d’elle, toujours pleine d’allant, de sourires, d’optimisme malgré une vie difficile. Je m’accrochais à elle pour remonter mon moral souvent bien bas dans ces heures sombres. Elle a été pendant ce temps la femme qui remplaçait ma mère perdue. Avec ses quatre filles dans ses jupes, et avant qu’Yves ne grandisse, j’étais soudain devenu pour un temps le garçon qu’elle désirait tant, et je pense qu’elle m’aimait beaucoup. J’avais douze ans et je ne pouvais qu’être en extase devant cette femme bulldozer qui me remontait le moral par sa vitalité. Je l’accompagnais partout, à la rivière quand elle allait laver le linge, ou pour faire des courses. Je l’aidais à désherber le jardin, à aller chercher du bois mort pour allumer la cuisinière, à vider la cuve des toilettes, eh oui !
Quand Yves est né, elle m’a même forcé à devenir son parrain. Avec les baptêmes de tous ses enfants, elle avait épuisé les membres de sa famille et de ses connaissances pour trouver un parrain de plus. J’eus beau lui dire que c’était impossible parce que j’étais juif : elle m’a répondu “ça n’a pas d’importance” et c’est comme cela que je suis devenu le parrain d’Yves Zemmour. On avait vraiment tout vu !
Une anecdote plus amusante : le beurre dans ces temps de restrictions était une denrée précieuse. Le marchand de beurre œufs et fromage, un petit gros avec un béret, passait dans Massoeuvre avec une petite camionnette, une des rares voitures qui circulaient de temps en temps, avec de grosses bouteilles de gaz fixées sur le toit. Evidemment il faisait un peu de marché noir. Un jour il propose à Madame Hélène de lui procurer du beurre mais il faudra qu’elle vienne le chercher dans un endroit isolé, un carrefour désert au milieu d’un bois. L’intention était évidente. Madame Hélène accepte et avant l’heure du rendez-vous, elle me dit: “prends ton vélo, vas lui dire que je ne peux pas y aller et rapporte le beurre, s’il veut bien te le donner”. Je n’étais pas trop rassuré, mais je pédale quelques kilomètres et je vois le crémier qui attendait à l’orée du bois. La tête qu’il faisait quand il m’a vu ! Il m’a quand même donné le beurre !
Il me faut également dire un grand merci au mari d’Hélène, Charles Zemmour. Il était du même âge que mon père dont je n’avais aucune nouvelle. Lui aussi a été un modèle pour moi. Il a été en plus un résistant, ce que j’ignorais à cette époque où le silence était d’or.
Et puisque nous parlons de Justes, j’ai une pensée émue pour la cousine d’Hélène, Jeanne Penverne et son mari Louis. Des Français très modestes, qui n’ont pas hésité à se mettre en danger pour nous aider, ma sœur et moi, à franchir la ligne de démarcation. Une vraie famille de Justes n’est-ce pas ?
Et d’autres encore qui ont agi en Justes. Je pense à toute la population de Massoeuvre nous voyant chaque jour, se doutant bien que nous attendions des jours meilleurs. Mais personne ne nous posait de questions. Notamment en me voyant traîner toute la journée dans la rue car je n’allais pas à l’école pour ne pas être inscrit sur des documents officiels.
Et principalement Monsieur Louis Martin, ancien Maire de Saint Florent, qui emmenait ma grand-mère Léa dans sa barque se cacher avec lui dans les bois de l’autre côté du Cher quand il était prévenu que les gendarmes ou la police venaient faire des contrôles à Massoeuvre.
Je ne suis pas sûr qu’Hélène Zemmour n’aurait pas été gênée par cette cérémonie, tant ce qu’elle a fait pour nous lui semblait naturel. La dernière fois que je l’ai vue, il y a quelques années, nous avons bavardé ensemble et nous avons évoqué beaucoup de souvenirs de cette période. Son ton était tellement simple et naturel, comme si elle n’avait rien fait d’extraordinaire, comme si le risque n’avait pas existé. Il me semblait presque que nous étions en train d’évoquer le plaisir des bons moments passés ensemble. Pas de souvenirs grandioses, pas de phrases du genre “je suis fière de ce que j’ai fait…”. Et cela c’est la vraie grandeur d’âme de la femme généreuse que nous fêtons aujourd’hui. Et vous, ses enfants et petits-enfants, vous avez le droit d’être fiers d’elle.
Les années ont passé, mais les souvenirs et l’émotion sont toujours là.
"

Document aimablement transmis par Viviane Saül, déléguée Yad Vashem.

08/06/2010

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Etoile jaune: le silence du consistoire centrale , Mémoire ou thèse 7 pages, réalisation 2013
Auteur : Thierry Noël-Guitelman - terminal
Lorsque la 8e ordonnance allemande du 29 mai 1942 instaure l'étoile jaune en zone occupée, on peut s'attendre à la réaction du consistoire central. Cette étape ignoble de la répression antisémite succédait aux statuts des juifs d'octobre 1940 et juin 1941, aux recensements, aux rafles, aux décisions allemandes d'élimination des juifs de la vie économique, et au premier convoi de déportés pour Auschwitz du 27 mars 1942, le consistoire centrale ne protesta pas.


Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Juifs en psychiatrie sous l'Occupation. L'hospitalisation des Juifs en psychiatrie sous Vichy dans le département de la Seine (Par une recherche approfondie des archives hospitalières et départementales de la Seine, l'auteur opère une approche critique des dossiers concernant des personnes de confession juive internées à titre médical, parfois simplement préventif dans le contexte des risques et des suspicions propres à cette période. La pénurie alimentaire est confirmée, influant nettement sur la morbidité. Ce premier travail sera complété par un examen aussi exhaustif que possible des documents conservés pour amener une conclusion. )
2 Héros de Goussainville - ROMANET André (Héros de Goussainville - Page ROMANET André )
3 Albert Szerman, rescapé des rafles du Vél d'Hiv' et de La Varenne (Le 20 mai 2012, une cérémonie de reconnaissance des sauveurs d'Albert Szerman, les Justes Solange* et Henri Ardourel*, s'est déroulée à la Salle polyvalente de Crouy. Témoignage d'Albert Szerman. )
4 Résistance à la Mosquée de Paris : histoire ou fiction ? de Michel Renard (Le film Les hommes libres d'Ismël Ferroukhi (septembre 2011) est sympathique mais entretient des rapports assez lointains avec la vérité historique. Il est exact que le chanteur Selim (Simon) Halali fut sauvé par la délivrance de papiers attestant faussement de sa musulmanité. D'autres juifs furent probablement protégés par des membres de la Mosquée dans des conditions identiques.
Mais prétendre que la Mosquée de Paris a abrité et, plus encore, organisé un réseau de résistance pour sauver des juifs, ne repose sur aucun témoignage recueilli ni sur aucune archive réelle. Cela relève de l'imaginaire. )
5 La Mosquée de Paris a-t-elle sauvé des juifs entre 1940 et 1944 ? une enquête généreuse mais sans résultat de Michel Renard (Le journaliste au Figaro littéraire, Mohammed Aïssaoui, né en 1947, vient de publier un livre intitulé L’Étoile jaune et le Croissant (Gallimard, septembre 2012). Son point de départ est un étonnement : pourquoi parmi les 23 000 «justes parmi les nations» gravés sur le mémorial Yad Vashem, à Jérusalem, ne figure-t-il aucun nom arabe ou musulman ? )
6 Paroles et Mémoires des quartiers populaires. (Jacob Szmulewicz et son ami Étienne Raczymow ont répondu à des interviews pour la réalisation du film "Les garçons Ramponeau" de Patrice Spadoni, ou ils racontent leur vie et en particulier leurs actions en tant que résistants. On peut le retrouver sur le site Paroles et Mémoires des quartiers populaires. http://www.paroles-et-memoires.org/jan08/memoires.htm. (Auteur : Sylvia, Source : Canal Marches) )

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