Huguette Blum

Clovis Macouin* est fils de paysan et fier de ses origines. 
Il devient secrétaire de mairie à Parthenay (79). 

Il participa plus que brillamment à la guerre de 1914-1918 comme lieutenant d'infanterie et en revint avec trois blessures dont une amputation du bras, quatre citations, la croix de guerre, la croix de Saint-Georges de Russie et la Légion d'honneur.

Maire de Moncoutant, puis conseiller général de son département, il se présente à la députation aux élections générales de 1928, dans la circonscription de Parthenay. Élu au premier tour, il sera réélu en 1932, toujours au premier tour, et à nouveau en 1936, mais au second tour.

Clovis Macouin* s'inscrivit en 1928 au groupe de l'union républicaine démocratique et, à partir de 1932, à la fédération républicaine. Il fut membre de la commission de l'administration générale, départementale et communale, de celle des pensions civiles et militaires où ses compétences furent appréciées et siégea aussi un temps dans une commission dite des comptes définitifs et des économies.

S'il est de ceux qui votent le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs au gouvernement du maréchal Pétain, Clovis Macouin se détourne vite du régime de Vichy. Membre de l'organisation « Libération », il refuse la proposition qui lui est faite de siéger au sein du Conseil départemental des Deux-Sèvres créé par le nouveau régime ; mieux encore, il choisit d'abriter chez lui des Juifs et des réfractaires au STO traqués par la Gestapo. Membre du Conseil départemental clandestin, il prend à l'été 1944 la vice-présidence du Comité départemental de Libération des Deux-Sèvres.

La famille Blum était arrivée à Parthenay comme de nombreuses familles évacuées de Strasbourg avec toute la population civile au moment de la déclaration de guerre
Isaac Blum, son épouse Sara née Simon et leurs enfants Huguette et Pierre habitaient rue Francisco-Ferrer. 

En 1943, Huguette Blum avait été arrêtée à la suite d'une altercation avec un agent de ville qui voulait l'empêcher d'aller voir un match de football. Elle avait alors été internée au camp de Poitiers puis libérée grâce à l'intervention du député Clovis Macouin*. Toujours considérée comme internée elle ne figurera pas sur la liste de personnes à arrêter lors de la rafle du 31 janvier 1944.
Quelques semaines plus tard, Pierre Blum, alors âgé de 21 ans, part pour Grenoble quelques mois avant la rafle de Parthenay. 

58 personnes seront arrêtées lors de la rafle des Deux-Sèvres, ordonnée par les Allemands, préparée par le préfet des Deux-Sèvres, Henri Gaumot, et les ordres transmis aux brigades de gendarmerie du département. 

Huguette Blum n'oubliera jamais cette nuit au cours de laquelle elle a assisté à l'arrestation de ses parents Sara et Isaac Blum, arrêtés parce que juifs et déportés sans retour.
Huguette va alors passer huit jours à Parthenay cachée chez Clémentine* et Clovis Macouin*.

En février 1944, elle part à Paris rejoindre Donald Simon, son cousin, lycéen, protégé par Pierre* et Thérèse Urbain* qui l'accueillent chaleureusement. 
Pierre* est directeur de recherches (chef d'un laboratoire) à l'Institut d'Hydrologie et de Climatologie. Le couple habitait Paris avec leurs trois enfants, Madeleine née en 1921, Daniel et Pierrette.
Pierre* et Thérèse Urbain* accueilleront également Pierre Blum lorsqu'il reviendra de Grenoble pour rejoindre sa sœur ainsi que Gérard Weil, un autre étudiant juif originaire de Strasbourg.

Membre du Conseil départemental clandestin, Clovis Macouin* prend à l'été 1944 la vice-présidence du Comité départemental de Libération des Deux-Sèvres.

Après la Libération, Clovis Macouin* entreprend alors de recouvrer les mandats électoraux dont le régime de Vichy l'avait dépouillé. Conseiller général des Deux-Sèvres, il présente sa candidature aux élections du 21 octobre 1945 pour la première Assemblée constituante, à la tête d'une liste qui rassemble des partisans du général de Gaulle. Cette "liste d'entente républicaine" emporte l'un des quatre sièges à pourvoir ; les trois autres sièges reviennent aux socialistes Émile Bèche et Émile Poirault et au démocrate-chrétien André Mercier.

Clovis Macouin* est nommé membre de la Commission des affaires économiques, des douanes et des conventions commerciales, et de la Commission des pensions civiles et militaires et des victimes de la guerre et de la répression. Il fait partie de cette petite cinquantaine de députés qui s'opposent au projet de loi sur la nationalisation du crédit (2 décembre 1945). Il s'oppose en outre au premier projet de Constitution de la IVe République présenté à l'Assemblée le 19 avril 1946 ; le texte est de toute façon rejeté par le référendum du 5 mai, ce qui entraîne la convocation d'une seconde Assemblée constituante.

Il sera maire de Parthenay de 1953 à 954 puis se retire de la vie politique. Il décède le 30 octobre 1966 à Parthenay.

Le 2 novembre 1995, l'institut Yad Vashem a décerné à Pierre* et Thérèse Urbain* le titre de Juste parmi les Nations.
le 22 mars 1999 l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Clémentine* et Clovis Macouin*.