Henri et Israël Grinbaud, né en 1925, tous deux à Sosnowiec près de Cracovie en Pologne dans une famille juive. Leur père est un artisan tailleur, militant sioniste qui choisit en 1932 d'émigrer à Paris dans le quartier de Belleville, rejoint cinq ans plus tard par les siens. Israël, devenu Simon, quitte l'école à quatorze ans pour travailler à l'atelier familial.
Inculpé en 1941 par un tribunal correctionnel français et emprisonné au Cherche-Midi, le père est livré aux Allemands qui le déportent à Auschwitz où il rejoint son épouse Malka Hops et leurs deux filles. Arrêtées lors de la rafle du 16 juillet 1942 et transférées au camp de Beaune-la-Rolande, elles ont été déportées le 5 août 1942.
Leur père est arrêté en 1941 et ils ne le reverront jamais. De même, leur mère et leurs deux soeurs sont arrêtées lors de la rafle du Vél' d'Hiv.
Simon, grâce à la complicité d'une voisine, récupère une partie de la fortune familiale et, aidé spontanément par un réseau de passeurs, franchit clandestinement la ligne de démarcation. De Montauban où il a rejoint une de ses tantes, il gagne Saint-Flour où il retrouve son frère Henri, à la veille des rafles de Juifs étrangers en zone sud. Arrêtés par les gendarmes français et brièvement internés à la Caserne Richemont à Montluçon, les deux frères sont transférés à Drancy et déportés le 14 septembre 1942.
Retirés du convoi à Kosel, avant l'arrivée à Auschwitz, Simon et Henri font partie des hommes valides provisoirement épargnés afin de servir de main-d'oeuvre, en compagnie de prisonniers de guerre, à la construction de la gare de triage de Peiskretscham-Pyskowice.
En mars 1944, ils sont transférés et tatoués dans un autre camp annexe d'Auschwitz III, celui de Blechammer dont l'usine d'essence synthétique est exposée aux bombardements de l'aviation alliée.
Evacués en janvier 1945 en direction de Gross-Rosen, Simon et Henri survivent aux marches de la mort puis aux conditions d'internement à Buchenwald grâce à la solidarité communiste agissante.
Libérés en avril 1945, ils sont rapatriés en train sanitaire par l'armée américaine.
Simon Grinbaud a témoigné dans un entretien vidéo disponible sur l'Ina.fr et dans un livre intitulé « XIe commandement : "Tu n’oublieras point" » (Collection Témoignages de la Shoah, Editions Le Manuscrit / FMS, 2008).