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Moselle

Région :
Grand-Est
Carte du département

Préfecture :
Metz

Préfets :
(10/03/1939 - 09/06/1944) Préfet de la Moselle puis chargé des expulsés répartis dans les départements de zone libre à Montauban
(1945 - 1947) Préfet de Moselle.

À lire, à voir…

Eric Rondel Eric Rondel
L'Armée américaine en Alsace : Haut-Rhin / Bas-Rhin 1944-1945

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 Collectif Collectif
Un exil intérieur : l'évacuation des Mosellans de septembre 1939 à octobre 1940

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Max Lagarrigue Max Lagarrigue
1940, la France du repli, l'Europe de la défaite

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Daniel Froville Daniel Froville
Pierre Bockel, l’aumônier de la liberté

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Médard Brogly Médard Brogly
La grande épreuve - l'Alsace sous l'Occupation Allemande 1940-1944

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Jean-Émile Andreux Jean-Émile Andreux
Le Camp des Mazures et ses déportés juifs

 

Jean-Émile Andreux Jean-Émile Andreux
Mémorial des déportés du Judenlager des Mazures

 

Marie-Joseph Bopp Marie-Joseph Bopp
Histoire de l'Alsace sous l'occupation allemande, 1940 1945

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Département de la Moselle en 1939-1945


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Departement de la Moselle en 1939-1945
Affiche concernant les expulsés de Moselle, du Haut-Rhin et du Bas-Rhin. Comporte un texte en français : "Les expulsés de la Moselle sont priés de se réunir au palais de l'alimentation lundi 14 octobre à 15 heures pour entendre Monsieur Bourat, préfet de Moselle et Monseigneur Heintz, évêque de Metz [...]". 14/10/1940
source photo : Culture.fr/collections
crédit photo : D.R.
Departement de la Moselle en 1939-1945
La sous-préfecture de Thionville
source photo : www.fdpi.eu
crédit photo : Tamalgna 2
Departement de la Moselle en 1939-1945
Préfecture de la Moselle à Metz
source photo : Moselle
crédit photo : D.R.
Histoire

1939

À la déclaration de guerre le 3 septembre 1939, près de 30 % du territoire de la Moselle se trouve entre la ligne Maginot et la frontière franco-allemande.

302 732 personnes, soit 45 % de la population du département, sont évacuées pendant le mois de septembre 1939 vers des départements du Centre et de l'Ouest de la France, essentiellement la Charente, la Charente inférieure, la Vienne, la Haute-Vienne et enfin la Haute-Loire qui accueillent les mineurs.

L'ordre d'évacuation pour les villages frontaliers comme Oberdorff est donné dès le 1er septembre.

Parmi les quelque 300 000 évacués, 200 000 reviendront après la défaite. 

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1940

De la déclaration de guerre de la France à l'Allemagne le 3 septembre 1939, à juin 1940, la « drôle de guerre » donne l’illusion à la France qu’elle tiendra ses positions grâce à la ligne Maginot et à la vaillance de ses troupes, et qu'elle obtiendra la victoire, comme en 1918.

Le 14 juin 1940, Metz est déclarée « ville ouverte ».

Le 17 juin 1940, l’entrée des troupes allemandes dans cette ville marque le début d’une répression brutale, dont les Messins et les Mosellans ne se relèveront qu’en 1945. Le lendemain, le représentant de l’État à Metz, le préfet de la Moselle, est arrêté, signe de la défaite de la France. Quatre jours plus tard, la signature à Rethondes d’un traité d'armistice, entre la France et l’Allemagne, ôte les derniers espoirs aux Mosellans. Une semaine plus tard, le 29 juin, une antenne de la Gestapo s'installe à Metz.

Pourtant un mouvement de résistance, l'« Espoir français », se forme fin juin 1940, pour conjurer le mauvais sort et préparer le retour des troupes françaises. Il sera actif plusieurs mois. Dans le même temps les premières expulsions ont lieu dans la plupart des villes de Moselle. L’ancienne frontière de 1871 est rétablie le 25 juillet, marquant de facto l’annexion du département de la Moselle au Reich allemand.  

Le Gauleiter Josef Bürckel prend ses fonctions le 7 août 1940 à Sarrebruck, en tant que nouveau chef de l'administration civile allemande en Moselle. Le « CdZ-Gebiet Lothringen » remplace officiellement le département de la Moselle. Le 8 août 1940, le préfet Bourrat est expulsé de ce nouveau « territoire allemand ». Les Messins résistent en silence et, à l'occasion de la fête de l'Assomption, organisent une manifestation francophile, place Saint-Jacques à Metz : la statue de Notre-Dame est fleurie aux couleurs tricolores. Les autorités allemandes réagissent immédiatement et expulsent le lendemain l'évêque de Metz, Mgr Heintz. Le 20 août, la Deutsche Volksgemeinschaft, « Communauté du Peuple allemand », est lancée en Moselle. Des milliers de Messins, fonctionnaires, patriotes ou anciens militaires, sont à leur tour expulsés. 

Pour conjurer la résistance passive des Messins, le Gauleiter Bürkel organise en grande pompe son entrée officielle à Metz, le 21 septembre 1940. Il se fait remettre les clés de la cité par Roger Foret, le dernier maire allemand de la ville en 1918. Résidant principalement à Neustadt dans le Palatinat, il ne reviendra que rarement à Metz. Informé des contrariétés de Bürkel au sujet des Lorrains mosellans, Hitler donne des ordres pour que la Moselle soit « germanisée en 10 ans ». Une ordonnance porte donc le 28 septembre 1940 sur la germanisation obligatoire du nom des habitants mosellans. Les Mosellans étant toujours réticents face à l’occupant, 60 000 Mosellans francophiles ou francophones, jugés « indésirables », sont expulsés vers la France de l'intérieur, du 11 au 21 novembre 1940. Le 30 novembre, la Moselle est officiellement annexée au Reich. Elle est réunie à la Sarre et au Palatinat pour former une nouvelle province allemande, le Gau Westmark.

Conscient du ressentiment des Mosellans, le Führer Adolf Hitler ne fera pas de long discours à la population civile, lors de sa venue à Metz, le jour de Noël, 25 décembre 1940. Hitler se contentera de rendre visite à la 1re division SS, stationnée dans le secteur de Metz depuis août 1940, passant la nuit du 25 au 26 décembre à l'Hôtel des minesnote 3de l'avenue Foch, en compagnie de Sepp Dietrich et des cadres de cette unité13. Le lendemain 26 décembre 1940, après avoir passé en revue ses troupes d'élite, Hitler leur fit un discours, et se rendit dans l'après-midi à Sarrebourg, puis à Lutzelbourg, où il fut reçu vers 17 h à l’hôtel des Vosges, pour fêter Noël avec les hommes du 125e régiment d'infanterie. Hitler repassera à Metz, cette fois secrètement, dans la nuit du 16 au 17 juin 1944, pour se rendre au Wolfsschlucht II de Margival.

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1941

Parallèlement à la politique d'expulsion mise en place l'année précédente, est mise en œuvre, dès 1941, une Volkstumspolitik, politique de germanisation, tendant à attirer en Lorraine des fermiers et des travailleurs Deutschstämmig, « de souche allemande », venus d’Allemagne ou d’Europe de l’est. Comme à l'Est, cette politique de repeuplement, ou Umvolkungspolitik, s'accompagne d'une politique d'exploitation systématique des ressources et s'appuie sur la création de nouvelles exploitations agricoles, fermes héréditaires pour les colons ou maisons d’ouvriers ou sur la création de villages répondant aux critères de l'ordre nouveau. C’est ainsi que dans le Saulnois francophone, trois projets pour des communes rurales voient le jour à Bellange, Dalhain et Vannecourt.

Le 25 janvier 1941, un appel veut inciter les Mosellans à entrer dans l’organisation des Hitlerjugend. La germanisation des esprits se poursuit lentement, mais sûrement. Les Bund Deutscher Mädel (BDM) recrutent activement dans les écoles mosellanes. Le ministre de l'Éducation et de la Propagande du Reich, Joseph Goebbels, se déplace en personne à Metz en 1941, pour visiter les locaux du Metzer Zeitung, un journal de propagande incitant les Mosellans à adhérer aux organisations nazies. Le 16 mars 1941, Bürckel demande, aux Mosellans francophiles, une déclaration d'option. Pour échapper à cette pression quotidienne, 6 700 optants émigrent vers la France de l'intérieur entre le 6 avril et le 3 mai 1941. La répression policière se fait plus brutale ; les premières condamnations prononcées par le Sondergericht, un tribunal spécial à Metz, tombent le 20 avril de la même année. Le 23 avril 1941, le décret d'incorporation des Mosellans, garçons et filles de 17 à 25 ans, dans le Reichsarbeitsdienst, « Service du Travail du Reich », siglé « R.A.D.», est publié en Moselle.

Le 18 juin 1941, un an après l’appel du général de Gaulle, des membres du mouvement « l'Espoir français » sont arrêtés. Le 7 juillet 1941, c'est au tour des membres de la filière de Sarrebourg-Saint-Quirin d'être arrêtés. Fin juillet, le groupe « Mario », qui comptera quelque 3 000 membres, se forme autour du résistant communiste Jean Burger. Le 28 juillet 1941, 101 prêtres sont expulsés de la Moselle vers la France de l'intérieur. 

En octobre 1941, les jeunes gens de la classe 1922 sont incorporés au « Service du Travail du Reich ». En novembre, c'est au tour des jeunes filles de la classe 1923 de l'être aussi.

23/12/2021
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1942

En janvier 1942, le Grand Séminaire de Metz, devenu inutile, devient une prison pour la Gestapo. Le groupe gaulliste Dehran se crée le 30 janvier 1941, peu de temps avant le démembrement de la filière d’exfiltration de sœur Hélène Studler. Le 20 avril 1942, les jeunes gens de la classe 1923 et 1924 sont incorporés « R.A.D.». Le 23 avril, Bürckel annonce la création d'une province-frontière définitivement allemande. En juillet, les jeunes filles de la classe 1924 partent à leur tour pour le « R.A.D.». Pour faire face aux pertes allemandes de plus en plus nombreuses, le « Kriegshilfsdienst, ou « KHD », enrôle de force des auxiliaires féminines en Moselle, à partir du 16 juillet 1942 : les « Malgré-elles ». La police allemande arrête les membres d’un réseau d'évasion à Rombas, le 30 juillet 1942.

Alors que la Hitlerjugend devient obligatoire pour les jeunes mosellans dès le 4 août 1942, une ordonnance instituant le service obligatoire dans la Wehrmacht pour les Mosellans est promulguée le 19 août 1942. Le 29 août 1942, Bürckel annonce à Metz l'épuration politique et l'institution du service militaire obligatoire. Le même jour, une ordonnance, portant sur l'octroi de la nationalité allemande à l'ensemble des Mosellans, rend applicable l'incorporation des jeunes gens dans l'armée allemande, les futurs « Malgré-nous ». Les classes 1920-1924 sont immédiatement appelées sous les drapeaux. Tous les habitants de l'Alsace-Moselle annexée au IIIe Reich savaient que les nazis avaient déjà anéanti toute opposition au régime, en Allemagne. Refuser la germanisation et la nazification était donc suicidaire. Pourtant, certains choisissent de s'engager dans la résistance. D'autres demandent simplement à partir en France. Bürckel accède à leur désir le 5 septembre, avant de revenir sur sa décision, cinq jours plus tard.

Le procès des membres de « l'Espoir français » se tient le 30 septembre 1942. Les premières condamnations de Mosellans tombent dès le 2 octobre, pour faire sentir aux civils le pouvoir coercitif de l’Allemagne nazie. Les 17 et 18 octobre 1942, les premiers Mosellans des classes 1922, 1923 et 1924 sont incorporés dans l'armée allemande. Pour certains, cette période marque le début d’un cauchemar sans nom, qui se terminera brutalement sur le Front de l'Est ou dans les camps d’internement soviétiques, comme celui de Tambov.  

En novembre 1942, les membres des filières de Forbach et de Lorquin sont à leur tour arrêtés. Cela rappelle aux Mosellans l’emprise impitoyable de la Gestapo sur la population civile. 

23/12/2021
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1943

Le 5 janvier 1943, les jeunes gens des classes 1920 et 1921 sont incorporés dans l'armée allemande. Poursuivant la politique de germanisation, plus de 10 000 patriotes ou résistants à l'annexion sont expulsés de leurs foyers et transportés, par la Gestapo, en Silésie, en Pologne, ou dans les Sudètes, entre le 12 et le 28 janvier 1943. Ces familles d’agriculteurs, de travailleurs ruraux ou de mineurs, sont ainsi contraintes d’enrichir le Reich, sans espoir de retour.

Pourtant, les Mosellans continuent de se rebeller et le train qui conduit les recrues du RAD, de Sarrebourg à Sarreguemines, est mis à sac, le 18 février 1943. Le 12 mai 1943, alors que l'armée allemande capitule en Afrique du Nord, l’arrestation des passeurs du réseau de Rehtal allonge la liste des condamnations. Preuve de la révolte contre l’occupant nazi, 1 250 incorporables mosellans, ayant déjà servi dans l'armée française, se rebellent à Sarreguemines le 25 juin 1943. En juillet 1943, les hommes des classes 1914, 1915, 1916, 1917, 1918 et 1919 sont incorporées dans l'armée allemande.

Le 20 septembre 1943, le chef du réseau Mario, Jean Burger, est arrêté. Il mourra en déportation sous les bombes américaines. Le 21 septembre, les membres de la filière de Sarreguemines sont à leur tour arrêtés. Pour faire face à l’insoumission, ou aux désertions des Mosellans, une ordonnance consacre la responsabilité collective du « clan », en cas de défaillance d'un appelé, dès le 1er octobre 1943. L’insoumis expose donc maintenant sa famille à des représailles implacables. Les membres de la filière "Marie Odile" sont arrêtés.

La répression se faisant plus brutale encore, le fort de Queuleu devient un camp d'internement en octobre 1943 et le camp de Woippy ouvre le mois suivant, en novembre 1943. Le 15 décembre de la même année, les membres du groupe Derhannote 8 sont à leur tour arrêtés.  

23/12/2021
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1944

Le 9 février 1944, la Gestapo arrête de nouveaux membres du Groupe Mario.

Le 3 juin 1944, l’armée allemande mène une expédition punitive contre le maquis de réfractaires de Longeville-lès-Saint-Avold (57413)  Le 7 juin, des représailles ont lieu à Audun-le-Tiche (57038) et Russange (57603) 

L’étau se resserre inexorablement sur la population mosellane. Les 17 et 18 juin, des représailles sont décidées aussi à Porcelette (57550), à Honskirch (57335) et à Vittersbourg (57725), à l’encontre des insoumis mosellans. 

À partir du printemps 1944, les bombardiers américains se succèdent par vagues au-dessus de la Moselle, faisant d’énormes dégâts collatéraux. Si les dégâts matériels sont des plus importants, les populations civiles sont durement touchées. Les dévastations sont généralisées dans la vallée de la Seille, entre Dieuze (57177) et Metz, et au nord d'une ligne Forbach-Bitche.

23 % des communes de la Moselle sont détruites à plus de 50 %, et 8 % des communes le sont à plus de 75 %. Ce funeste ballet aérien ne prendra fin, au-dessus de la Moselle, qu’en mars 1945, lorsque le département sera entièrement libéré. Les Américains semblaient considérer la Moselle comme une partie indiscutable du Reich. 

À l’été 1944, la roue du destin tourne en faveur des Alliés et des Mosellans. Les résistants Alfred Krieger et son adjoint Scharff en profitent pour structurer les FFI dans la région. Le 17 août 1944, le camp d'internement du Fort de Queuleu est évacué dans la hâte. En septembre 1944, la brigade Alsace-Lorraine est créée. Elle permet aux Mosellans de se battre pour leur pays. Alors que la bataille de Metz commence, le camp de Woippy est abandonné, le 1er septembre 1944. Les 7 et 10 septembre, un habitant de Munster (Moselle) et un habitant de Lixheim sont exécutés. Le 20 septembre, le Gauleiter Bürckel déclare la partie sud-ouest du CdZ-Gebiet Lothringen « zone des armées ». Il est par conséquent interdit de franchir une ligne allant d'Apach au Donon, et passant par Sierck, Courcelles, Faulquemont, et Sarrebourg. Le Gauleiter Bürckel se suicidera peu après, le 28 septembre 1944. 

Les bombardements des Alliés se poursuivent au-dessus de la Moselle. Dans la seule journée du 9 novembre 1944, pas moins de 1 299 bombardiers lourds B-17 et B-24 déversent 3 753 tonnes de bombes, de 1 000 à 2 000 livres, sur les ouvrages fortifiés de la Moselstellung et les points stratégiques situés dans la zone de combat de la IIIe armée. Du 7 au 13 novembre 1944, se déroule le procès des membres du « Groupe Derhan » à Bayreuth. Neuf jours plus tard, après trois mois de combats, la bataille de Metz prend fin. La ville est libérée le 22 novembre 1944, après quatre ans d’annexion. Les combats se poursuivent maintenant à l'Est du département, sur la Sarre. 

Fin décembre 1944, l'épuration politique s'organise en Moselle. Pas moins de 150 Allemands sont arrêtés dans le département et sont conduits au Fort de Queuleu

23/12/2021
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1945

Dans la première quinzaine de janvier 1945, 700 autres Allemands sont arrêtés en Moselle et envoyés au fort de Queuleu, qui sera utilisé jusqu'en mars 1946, pour l’internement des Allemands et des suspects jugés « dangereux », soit plus de 8 000 personnes en Moselle. Alors que l'Opération Nordwind de l’armée allemande déstabilise les troupes américaines, et inquiète les populations civiles en Moselle, la France annule les mesures prises par le Reich en Moselle, le 12 janvier 1945. Le 4 février 1945, Philippsbourg est repris par les Allemands et des FFI sont arrêtés. Le département ne sera entièrement libéré que le 21 mars 1945 par l'opération Undertone, après de durs combats, qui éprouveront autant les soldats que les populations civiles. L’armée allemande capitule à Reims le 7 mai 1945. Les dirigeants nazis sont arrêtés un peu partout en Europe. Le tribunal international de Nuremberg ouvre un procès qui durera de novembre 1945 à octobre 1946 : il reconnaît l'« incorporation de force » des Malgré-nous, comme un crime de guerre, refermant la page de cet épisode tragique de l’histoire de la Moselle. 

23/12/2021
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Au sortir de la guerre

Lors de l'épuration en Moselle, la France prit en compte le statut particulier du département pendant la guerre. 4 178 jugements furent prononcés par la Cour de Justice de la Moselle. Sur ce nombre, il y eut 859 acquittements et 3 243 condamnations, dont 28 à la peine capitale, 288 aux travaux forcés, 952 à des peines de prison. Sept exécutions sommaires seulement, ont été à déplorer sur l’ensemble du département. Au sortir de la guerre, le bilan humain est très lourd en Moselle. Aux soldats mosellans morts pour la France entre 1939 et 1945, ou pour l’Allemagne entre 1942 et 1945, il faut ajouter des milliers de civils qui périrent dans les camps d’extermination, ou sous les bombes des Alliés. La population mosellane passa de 696 246 habitants en 1936, à 622 145 habitants au recensement de 1946, soit une perte de plus de 11 % de la population. Pour réparer les dégâts provoqués par l’annexion et combler le déficit de main-d’œuvre en Moselle, pas moins de 26 000 prisonniers de guerre allemands participent dès 1945 à l’effort de reconstruction en Moselle. Appréciant la force de travail de cette main d’œuvre disciplinée, notamment dans les mines, les élus locaux obtiennent, en juillet 1947, la possibilité d’accorder un statut de « travailleurs libres » aux prisonniers de guerre allemands, malgré les fortes réticences de Paris, qui craignait un nouvel apport de population germanique dans les anciens territoires annexés. Un an plus tard, le gouvernement Schuman étendit cette mesure libérale aux anciens nazis, cadres du NSDAP ou Waffen-SS. Une page douloureuse de l'histoire mosellane se tournait définitivement, pour laisser place à des relations franco-allemandes apaisées, placées sous les auspices de l'Europe. 

23/12/2021
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Bibliographie et références

  • René Caboz : La Bataille de la Moselle : 25 août-15 décembre 1944, éditions Pierron, Sarreguemines, 1981, revu en 1984,  
  • René Caboz : La bataille de Thionville ou La libération du pays des trois frontières : 25 août-25 décembre 1944, Éditions Pierron, Sarreguemines, 1991.
  • René Caboz : La bataille de Nancy : Luneville, Château-Salins, Faulquemont : 25 août-17 novembre 1944, Éditions Pierron, Sarreguemines, 1994.
  • René Caboz : La bataille de Maizières-lès-Metz : 25 août-8 novembre 1944 ; suivi de Maizières la martyre : sélection de documents et photographies, Ville de Maizières-lès-Metz, 1994.
  • Cédric Neveu, Christine Leclercq, Alexandre Méaux et Olivier Jarrige : Trous de mémoire: prisonniers de guerre et travailleurs forcés d'Europe de l'Est, 1941-1945, en Moselle annexée, Metz: Éd. Serpenoise, 2011
  • Cédric Neveu : La Résistance en Moselle annexée : le groupe "Mario", Éditions du Quotidien, 2015.
  • Cédric Neveu : La Gestapo en Moselle, Éditions du Quotidien, 2015.

23/12/2021
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Toutes les communes de la Moselle

Les camps et les lieux d'internement de la Moselle

Camp de Bitche 57230 Bitche
Frontstalag Veckring 57920 Veckring
Stalag XIIF Saarburg 57400 Sarrebourg

Les lieux de sauvetage de la Moselle

Si vous connaissez des lieux de sauvetage dans le département, merci de nous les signaler par mail.

3 Familles hébergées, cachées ou sauvées de la Moselle[Compléter]

Marange-Zondrange

JJ/ 09/1940 - Inconnu Famille BOUSSER au complet - La famille est venu s'installée à Marange-Zondrange après avoir été expulsé de Lachambre en septembre 1939, car trop proche de la ligne Maginot, et trimballée jusqu'en Normandie, suite à une erreur de destination. Elle a occupée une maison au N°12 de la route nationale. Elle y a passé toute la période de guerre avant de partir pour Macheren.

09/1940 Famille BOUSSER Bernard - Enrôlé d'office pour le RAD (Reicharbeidienst Service de travail du reich) en juin 1942 jusqu'à fin décembre 1944. Entre temps une ordonnance de Josef Bürkel, oblige les classes 1920 à 1924 à porter l'uniforme de la Wehrmacht. La décision était prise de se cacher pour éviter cette obligation. N'ayant pas porter l'uniforme, et n'ayant pas prêter serment au führer, il n'était pas ''déserteur'' mais ''insoumis ou réfractaire''. Il a ainsi vécu dans des caches multiples dans la ferme et dans les bois environnants. Il ne sortait que la nuit, sans jamais se faire voir de quiconque, seulement la famille, et c'était déjà beaucoup en cas d'interrogatoire musclé, ou de fouilles récurrentes sans aucun ménagements. Il a mené hors-la-loi du 12 janvier 1943 au 23 novembre 1944, jour de la dernière incursion SS meurtrière dans les bois de Longeville-Les-Avold à 6kms à peine. Son père a refusé qu'il se rende aux autorités. Malgré tout, la famille est restée ensemble et n'a pas été transplanté en Silésie ou autres en représailles, comme tant de familles mosellanes. Source : Ministère de la défense du 23.09.1974 JO : ACVG du 16.12.1974

09/1940 - Après la guerre Famille BOUSSER Erwin - En janvier 1943, il avait 18 ans et il a été intégré dans les Luftwaffenhelfer...auxiliaires de l'armée de l'air, projecteurs, Flak (DCA) Cela désigne implicitement les jeunes enrôlés comme enfants soldats. Il a déserté au cours d'un bombardement, puis a été recherché comme déserteur.La Feldgendarmerie, la Gestapo, la SS, le SIPO, Le SD, etc...tout ce que comptent comme organismes pour traquer toutes les personnes qui ne se plient pas et fuient l'ordre germanique. Il est resté caché tout comme son frère Bernard jusqu'à la libération totale du secteur de Marange-Zondrange.


4 Familles arrêtées dans le département [Compléter]

Faulquemont
12/11/1944 Famille ZAPP Robert - Il a été arrêté suite à une perquisition. Son fils avait refusé d'être enrôlé dans la gendarmerie allemande. Mais, il venait de cacher une mitrailleuse américaine et des munitions dans sa cave sous un tas de charbon. Il sera déporté à Daschau où il décédera d'une pneumonie le 03/01/45.
Déportation : 26/11/1944
Date d'exécution : 03/01/1945
Source : AC 21P 551892

Fénétrange
Famille Glouth - Marie et son fils René sont mitraillés par des avions de l'armée américaine. Le Souvenir Français de Fénétrange a restauré la stèle en forêt, route de Bambach, croix située en forêt domaniale le long du chemin de la coupe 100, qui marque l'emplacement.

Longeville-lès-Saint-Avold
03/06/1944 Famille Clément - Mathilde est raflée le 03/06/1944, après la fuite de son fils Albert Clément, réfractaire.

Marange-Zondrange
08/08/144 Famille BOUSSER Pierre Ferdinand - Mon grand-père a été arrêté le 08.08.1944 vers midi à son retour des champs, par le Chef de la Gestapo Hirschbiegel de St Avold, accompagné du gendarme Spurni du poste de Fouligny. Emmené pour interrogatoire serré sur la disparition de ses deux fils, Bernard et Erwin. Puis il a été placé au camp de la Neue-Brême entre Forbach et Sarrebruck. Face à l'avance rapide de la 3ème US Army, tous les prisonniers ont été transférés vers Sachsenhausen (matricule 97307). Entre le 04 et 06.02.1945, avec environ 2500 prisonnier, il a été une nouvelle fois transféré, cette fois vers Buchenwald-Weimar (matricule 30521). Il s'est installé comme il pouvait au Petit Camp. Le 07.04.1945 il a été évacué pour une marche vers la gare de Weimar. Il a été vu par un cultivateur de Faulquemont. Il est mort dans un fossé le 08.04.1945, surement abattu car trop faible pour supporter le rythme imposé par les gardiens. Son corps n'a jamais été retrouvé. Deux jours plus tard, le camp de Buchenwald était libéré, et ceux qui le pouvaient encore ont regagné leurs foyers.
Source : Livre mémorial des Déportés de France Tome3 p.988
JO : J.O. du 27.10.2009 R.F.52/119 Arrêté du 16.10.2009


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22/06/1940 - L'armistice met fin aux combats. L'Alsace est occupée par l'Allemagne nazie. L'administration civile de l'Alsace est confiée au Gauleiter de Bade-Alsace, Robert Wagner, avec pour mission de gagner en une décennie la population alsacienne à la cause du national-socialisme.
13/07/1940 - Le Gauleiter Robert Wagner décide d'expulser les Juifs restés en Alsace, et de confisquer tous leurs biens, intérêts et droits au profit de l'État.
14/07/1940 - Les Alsaciens non Juifs sont autorisés à rentrer chez eux.
16/03/1941 - Le gauleiter Bürckel, responsable, entre autre, de l'Alsace Lorraine, demande aux Mosellans se reconnaissant Français une déclaration d'option.
08/04/1941 - Départ vers la France des Mosellans se reconnaissant Français.
29/07/1941 - L'allemand devient la langue obligatoire en Alsace-Lorraine.
25/12/1944 - L'Alsace étant annexée et les déboires de l'armée allemande sont fréquents. Le 2 décembre 1944, toutes les unités des forces terrestres, de l'air et des Waffen-SS sont placées sous le haut commandement du Reichsführer-SS Heinrich Himmler et doivent coute que coute empêcher que les Forces de Libération traversent le Rhin. Ce sera le début de la "Poche de Colmar" Heinrich Himmler en personne vient galvaniser ses troupes et sera signalé à Wuenheim durant la Nuit de Noël 1944 où il passera la nuit au presbytère du villageWuenheim France
06/02/1945 - Les troupes de 1ère Armée Française sont arrêtées sur la rivière de la Doller depuis quelques semaines. Il a beaucoup neigé en ce début d'année 1945. Fin janvier l'état major décide de reprendre les combats pour éradiquer la "Poche de Colmar" Au Sud des combats ont lieu à l'Ochsenfeld et dans les rues de Cernay. Le 4 février au petit matin les Allemands quittent Wuenheim et font sauter le pont au bas du village. Vers 14 heures le 4ème RSM et le 1er RTM libèrent le village et poursuivent vers Soultz Guebwiller et quelques éléments arrivent même à entrer dans RouffachWuenheim France
07/05/1945 - Le général Jodl et l'amiral Freideburg signent la capitulation sans condition au quartier général d'Eisenhower à Reims, en présence de représentants britanniques, français, américains et soviétiques. La reddition entrera en vigueur le 8 mai à minuit.


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Paul Joseph dit Joseph Bourson Arrêté comme otage et fusillé le 11 juin 1944 à Mussidan (Dordogne), Blog 2 pages, réalisation 2011
Auteur : Alain LAPLACE
Article rédigé à l'occasion de mes recherches généalogiques, puis la mise en ligne d'un blog (http://majoresorum.eklablog.com)dédié à la famille BOURSON qui a été expulsée en 1940 du village de Vigy (Moselle) et réfugiée à Mussidan (Dordogne) et les villages alentours où elle a vécu toute la durée de la guerre. Plusieurs personnes natives de Vigy faisaient partie des 52 otages fusillés le 11 juin 1944.
Paul Ernest dit Paul Bourson Farouche opposant au régime nazi, Exposé 2 pages, réalisation 2011
Auteur : Alain LAPLACE - terminal
Article extrait d'une étude généalogique sur la famille BOURSON de Vigy (Moselle) et alliés (http://majoresorum.eklablog.com)


Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Journal de guerre de Charles Altorffer
2 Site officiel de la Commune de Montigny-les-Monts
3 Site non officiel de la commune d' Auxon (Démarches administratives, histoire du village, cartes postales et photos anciennes. )
4 Saint-Dizier la période 1939-1945 en photos (La ville de Haute-Marne la période 1939-1945 en photos )
5 Histoire de Lièpvre de 1870 à 1945.

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***  Manternach - Rayeck - Lévy Déposée le 07/05/2023

    Bonjour,
    J'ai trouvé un entrefilet dans le journal "Le Petit Lorrain" du 6 octobre 1935 où une avocate de Metz, Renée Lévy, publie l'annonce du divorce entre Barbe Rayeck épouse de Henri dit Louis Manternach, "sans domicile connu" mais ayant demeuré à Chelaincourt (commune de Flévy) et Henri Kurwers également "sans domicile connu".
    Le même KURWERS apparaît également par une annonce de la même avocate au sujet d'un divorce entre lui et Marie FRIESENHAHN, la même année.
    Si quelqu'un avait des informations au sujet de l'avocate ou du couple Manternach-Rayeck, cela m'aiderait beaucoup dans mes recherches.
    Les mentions "sans domicile connu" me semblent étrange.
    La façon dont sont rédigés les 2 articles pourrait-elle laisser penser à des messages codés ?
    Merci de toute information que vous pourriez partager.
    [répondre]

***  camps de lichtkauf en tchéquoslovaquie Déposée le 03/07/2016

    mon pere a été interné au camps de lichtkauf en tchéquoslovaqie....après maintes recherches sur internet je ne trouve pas de traces de ce camps....est ce l ortographe juste ou erronnée? qui peut me renseigner a ce sujet? je vous en remercie par avance.....christian [répondre]
Répondue le 01/01/2017
    Bonjour Christian, en effet vous avez une orthographe erronée du nom de ce camp de déportation. Il s'agit de camp de Litschkau (en allemand), en tchèque Lickov, localité dépendant aujourd'hui de la municipalité de Libesice (en allemand Libeschitz), près de la ville de Litomerice (en allemand: Leitmeritz). Tous ces lieux se trouvent en Bohême, c'est à dire dans le nord-ouest de la Tchèquie. Cordialités de François Cartigny 
Répondue le 18/04/2017
    je vous remercie beaucoups pour vos recherches...très cordialement...Christian Diedrich  

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