Edgar Lobgeois

Edgar Lobgeois* était employé au service de l'incinération du Sanatorium Paul Doumer à Labruyère dans l'Oise.
Henri Sztruzman, un Juif polonais né en 1910, était un patient.

A 12 h 30, le 4 janvier 1944 deux policiers de la Gestapo se font remettre les cartes d'alimentation des patients. Les malades finissent leur repas. Les policiers allemands ordonnent à une quarantaine de malades de se rassembler dans le bureau des admissions. La plupart sont des juifs mais les Allemands convoquèrent aussi plusieurs autres personnes qui avaient des noms français afin de cacher la véritable nature de leur opération.
Edgar Lobgeois* venait d’entrer dans le bâtiment de l’hôpital pour commencer sa garde dans le bloc de désinfection du sanatorium et il remarqua un camion allemand et une voiture qui attendaient à l’extérieur. A l’intérieur de l’hôpital, une rangée de patients attendait dans le hall près du bureau.

Le docteur Gouitaa occupait un modeste emploi à Labruyère où il était réfugié. Ayant entendu dire que les Allemands avaient investi le sanatorium, il arrive. Dans le couloir il rencontre Edgar Lobgeois* qui lui enjoint de fuir, mais le docteur Gouitaa refuse.

Deux patients sortirent du rang et s’échappèrent en courant. Feldmann en sabots fut rattrapé tandis que Henri Sztruzman s’enfuit dans le bloc de désinfection et sauta sur une pile de linge pendant que les soldats allemands arrivaient, appelés pour aider la police. Edgar Lobgeois* fut interrogé et prétendit qu’il n’avait rien vu. Il aida ensuite le fugitif à se cacher dans le grenier. A la fin de sa garde, Edgar Lobgeois* recupéra les vêtements de Henri Sztruzman du débarras de l’hôpital et emmena l’homme juif chez lui. Le lendemain matin il emprunta une voiture à un ami membre de la Résistance et il conduisit Henri Sztruzman à la gare de Creil, la gare de Rantigny-Liancourt étant trop surveillée.
Henri Sztruzman prit un train pour Paris.

Tous les patients arrêtés au Sanatorium Paul Doumer par les Allemands furent emmenés à Creil rejoindre les 50 otages déjà arrêtés. De là ils vont à Drancy puis seront déportés sans retour vers Auschwitz.

Le 22 août 1993, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Edgar Lobgeois*.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem