Joseph Tysiak

	Enfants juifs cachés par la famille Tysiak en 1942 source photo : Inconnu crédit photo : D.R.
	Le mariage de Jeanne Tysiak en 1947. A sa droite, sa soeur Marianna*, et en haut à droite de la photo Stéphane. Au premier rang assis : Joseph* et Marianna Tysiak* entourés de Marie Cymbalista à gauche de la photo et de Norbert à droite de la photo source photo : Yad Vashem crédit photo : D.R.
	Joseph Tysiak source photo : Yad Vashem crédit photo : D.R.

Joseph* et Marianna Tysiak*, originaires de Pologne arrivent en France en 1922.
Ils vivaient à Loos-en-Gohelle avec leurs enfants, Marianna*, Jeanne et Stéphane et habitaient au 206 route de Béthune, une maison isolée du village.
Membres du POWN (Polska Organizacja Walki o Noepodleglosc), organisation polonaise de lutte pour l'indépendance, Joseph Tysiak* était mineur de fond à la fosse 5 et son épouse, Marianna* était nourrice.

Marianna Tysiak* gardait essentiellement les enfants de commerçants juifs d'origine polonaise de Lens, situé à 4 km de là : le petit Abel, né en 1937, confié par sa mère et Hélène Grinfas, née le 20 mai 1941.

Durant l'été 1942 et juste avant la rafle des Juifs de Lens le 11 septembre 1942, arriveront Marie Cymbalista, née en 1935, et son frère Norbert, né en 1939, dont le père était tailleur à Lens. Avraham Cymbalista et son épouse Esther avait demandé à Émile Baudry, commerçant lensois, d’emmener définitivement Marie et Norbert chez les Tysiak* en juillet 1942.
Ils partent au milieu de la nuit, en charrette sur laquelle sont chargées toutes leurs affaires, y compris leurs lits (en bois bleu pour Norbert âgé de trois ans et en bois rose pour Myriam). En arrivant à la ferme, ils retrouvent Abel et Hélène Grinfas qu'ils connaissaient un peu déjà.

Peu après l'arrivée des enfants Cimbalista, Esthera Kiestenberg, trompée par les promesses de travail à l’Est, viendra chercher son fils chez les Tysiak* avec un soldat allemand.
Arrêtés à Lens parce que juifs le 11 septembre 1942, Esthera Kiestenberg. Abel et Esthera Kiestenberg seront déportés sans retour le 15 septembre 1942 par le transport X depuis la Caserne Dossin (Malines-Mechelen) en Belgique à Auschwitz (Pologne).
Arrêtés à Lens parce que juifs le 11 septembre 1942, Avraham Cymbalista, 46 ans, et Esther Cymbalista, 33 ans, sont déportés depuis la Caserne Dossin à Malines en Belgique à Auschwitz le 26 septembre 1942 par le convoi n° 11 avec les numéros 2287 et 2288.

Marie et Norbert sont recueillis par Joseph* et Marianna Tysiak*.
Les Tysiak* font alors courir le bruit de l’arrestation de toute la famille Cymbalista par les Allemands, parents et enfants. Pour mettre à l'abri Norbert et Marie des regards indiscrets et des collabos, ils cachent les enfants dans la porcherie, leur apprenant à se dissimuler dans les ballots de paille, à la moindre alerte. Et en effet, lorsqu'ils furent dénoncés, les Allemands cherchèrent en vain les enfants.

En 1942, Marianna Tysiak avait 19 ans. Sa sœur, Jeanne Tysiak, 17 ans. s’était investie dans le Pown, l’organisation polonaise de lutte pour l’indépendance. Leur frère, Stéphane Tysiak, avait été réquisitionné pour le STO, le service du travail obligatoire.

Lors de la cérémonie de remise de médailles des Justes Tysiak,
Marie-Myriam se souvient que Joseph Tysiak* cachait des explosifs dans les poireaux. Marianna évoque l'épisode d'une vie passé avec Norbert et Myriam, entre l'angoisse de voir les Nazis débarquer ("Quand la grille d'entrée grinçait, les enfants couraient se cacher dans le foin au-dessus de la porcherie") et l'innocence de leur jeunesse. "Je n'ai rien fait de sensationnel, c'est à mes parents qu'il faut rendre hommage", répète inlassablement Marianna*. "Et ils n'ont pas fait ça pour les honneurs, mais parce que cela leur semblait naturel", s'empresse-t-elle de préciser.

Marie, qui prendra le prénom de Myriam, et Norbert, ne reverrons jamais leurs parents et ils resteront à Loos-en-Gohelle jusqu'en 1950 avant d'être placés dans une maison d’enfants de l’OSE, à Versailles.

En 1953, ils partent vivre en Israël et resteront toujours en contact avec les Tysiak* et Marianna.

C'est grâce au travail d'élèves loossois du collège Cassin et à l'implication de l'équipe pédagogique que l'acte de courage des Tysiak* est sorti de l'anonymat. Constitué par les "enfants cachés" et Mesdames Lucas et Roszak, respectivement parent d'élève et professeur d’histoire, ils ont retrouvé Marianna Sloma*, qui habite toujours la maison familiale route de Béthune, sur laquelle une plaque est aujourd’hui fixée à l'entrée de la maison pour immortaliser en quelques mots l'acte de courage des Tysiak* à cet endroit, pendant l'occupation.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem