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Meuse

Région :
Grand-Est
Département :
Meuse

Préfets :
André Campion
(16/07/1939 - 17/09/1940) Préfet de la Meuse
Louis Boucoiran
(17/09/1940 - 14/11/1941)
Edmond Jean Schmidt
(21/09/1940 - 04/11/1946) Préfet de Meurthe-et-Moselle à compétence régionale. En janvier 1942 il est promu préfet de Meurthe-et-Moselle, de la Meuse et des Vosges, sous tutelle de la Feldkommandantur
Jacques Simon
(14/11/1941 - 23/05/1942) Préfet de la Meuse
Louis Dupiech
(23/05/1942 - 20/07/1943)
Marcel Daugy
(20/07/1943 - 05/04/1944)
Jacques Guillemaut
(05/04/1944 - 03/05/1944) Préfet de la Meuse
Robert Rousselle
(03/05/1944 - 31/08/1944)
Francis Bauer
(31/08/1944 - 29/12/1944) Préfet de la Meuse
Henri Morel
(29/12/1944 - 09/05/1947) Préfet de la Meuse

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Juste parmi les Nations

Achille Domice


Dossier Yad Vashem : 11196
Remise de la médaille de Juste : 07/11/2007
Sauvetage : Longeville-en-Barrois Lérouville 55000 - Meuse
Profession: Eclusier à l'écluse 35 du canal de la Marne au Rhin
Qualité: Invalide de la guerre 1914-1918
Date de naissance: 27/06/1893 (Douchy)
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Achille-Domice
Plaque apposée sur la maison d'Achille et Simone Domice
source photo : Arch. fam.
crédit photo : D.R.
Achille-Domice
La ligne de chemin de fer longe ce canal à Longeville en Barrois. C'est ainsi que sautant du train, Joseph Cajgfinger se trouva tout à proximité de l'écluse 35 et... de ses sauveurs.
source photo : Inconnu
crédit photo : D.R.
Achille-Domice
Achille Domice
source photo : Inconnu
crédit photo : D.R.
Notice

Né le 27 juin 1893 à Douchy, dans le Nord, Achille Domice* fit la première guerre mondiale et en revint invalide. Embauché au service de la navigation, à Fumay dans les Ardennes, il y épousa Simone Bordat, le 11 juin 1937 et auront deux enfants, Guy et Nicole.
Il fut muté dans la Meuse en 1939, pour prendre en charge cette écluse 35 du canal de la Marne au Rhin.

La famille Cajgfinger, d'origine polonaise, demeure à Metz rue du Pont-des-Loges.
En 1940, devant l’avance de l’armée allemande, Joseph Cajgfinger, sa femme Ether, et leurs trois enfants : Fanny, Robert, et Colette, quittent la Lorraine précipitamment pour se réfugier à Saint-Benoît, près de Poitiers. Là, ils vivent dans la clandestinité, sans vrais moyens d’existence, puis à Limoges.
Joseph Cajgfinger trouve un emploi de tailleur aux Etablissements Troutaud Deschamps ainsi qu’un logement de fortune. La famille vit alors dans des conditions plus que précaires, dans une pièce unique, au sous-sol, attenante à la cave, qui servait autant de cuisine que de chambre. Ils payaient par trimestre et d’avance 180 francs de loyer, et 24 francs pour l’eau.
Fanny se souvient qu’il n’y avait que deux lits et pour prendre le bain, il fallait faire chauffer une bassine d’eau au soleil dans le jardin. Colette fut brûlée au troisième degré et il était impossible de l’hospitalisée puisque la famille vivait dans la clandestinité. Un médecin juif venait la soigner avec les moyens du bord à domicile. Il a fallu environ 4 mois pour que la plaie guérisse.

En 1943, sentant le danger grandissant, Esther et Joseph Cajgfinger décident de cacher Fanny et Colette, âgées de 5 et 15 ans par l’intermédiaire de l’OSE. Elles sont placées aux Soeurs bleues de Castres, mais seront séparées par âge. Cet orphelinat est dirigé par Marie-Célestine George* (Sœur Liguori*). Quant à Robert, 13 ans, il est placé chez des paysans pas loin de Oradour-sur-Glane où il travaillait très durement en tant que commis de ferme, et était très malheureux.

Le 8 août 1943, Joseph Cajgfinger est arrêté à son domicile par la Gestapo. Son épouse était partie chercher du pain et lorsque sur le chemin du retour elle croise la voiture qui emmène son mari mais reste impassible, ce qui la sauve.
Le fils, Robert, lui, était également absent car sur l'insistance de son père il était allé récupérer un sac de châtaignes confisqué par un paysan.

Après 3 mois à la prison de Limoges, Joseph Cajgfinger est interné à Drancy pour être déporté vers Auschwitz par le convoi n° 62 du 20 novembre 1943.
Le télex habituel (XLIX-31a) de Röthke à Eischmann et à Auschwitz, informe ses destinataires que le 20 novembre à 11h50, un convoi de 1200 Juifs a quitté la gare de Paris-Bobigny; chef d'escorte, le meister der Schupo Kohnlein.
Dès le départ du train, des jeunes gens qui avaient creusés un tunnel afin de s'évader de Drancy, dont les frères Gerschel, deux colosses, avaient commencé à s'activer à dévisser les barreaux de la lucarne et viennent à bout de l'obstacle à la hauteur de Longeville-en-Barrois, là où le train est obligé de ralentir. Joseph Cajgfinger parvient à s’évader en sautant du train avec 8 autres. Il y a eu au total 19 évasions en cours de route dont celle de Jean Cahen-Salvador, futur conseiller d'Etat.
Le 25 novembre, le colonel SS Liebenhenschel d'Auschwitz câblera à Röthke (XLIX-58) que 1181 Juifs sont arrivés.
Ces évasions font l'objet de plusieurs documents XXVc-249 et XXVI-78. L'évasion eut lieu près de Lerouville à 20h30 le 20 novembre et fut le fait de jeunes gens qui avaient participé au percement d'un tunnel pour s'échapper de Drancy et qui avaient été dénoncés.

Joseph Cajgfinger s'est blessé en sautant du train dans l'obscurité et a atterrit à plusieurs centaines de mètres d'un pont qui enjambe le canal. Il arrive jusqu’à l’écluse 35 du canal de la Marne au Rhin.
« Mon père m’a toujours dit qu’il avait rampé vers une maison, où il y avait de la lumière », raconte son fils, Robert Cajgfinger.
Dans sa fuite désespérée, Joseph Cajgfinger doit son salut à l'apparition fortuite d'un gardien de la paix breton qui le cache immédiatement chez l'éclusier tout proche en le conseillant pour échapper aux Allemands. Ce policier est alors cantonné à Longeville-en-Barrois, mais relève du commissariat de Douarnenez. Il s'appelle Roger André. Roger André porte aussi secours à un autre évadé dont la jambe vient d'être sectionnée par le train de la mort.

L'éclusier, Achille Domice*, un ancien poilu, et son épouse, Simone*, l'accueille et lui arrachent son étoile jaune qu'Achille* jette dans la cusinière.

La fille d'Achille* et de Simone Domice*, qui n'avait que six ans à l’époque, se souvient : « Son visage était en sang. Il était blessé à la main et il n’avait même plus de chaussures aux pieds ».
Ils vont le cacher dans une chambre jouxtant la cuisine de l'écluse jusqu’au 31 décembre 1943.
« Chaque soir, avant d’aller me coucher, j’allais lui dire bonsoir », se souvient encore Nicole, « il me parlait de ses enfants et de sa femme, dont il n’avait pas de nouvelles ». En réalité, sa famille était à l’abri : Fanny et Colette dans un couvent, Robert dans une ferme isolée et leur mère chez des porcelainiers.

Dès que Joseph Cajgfinger est complètement rétabli, Achille Domice* l’accompagne jusqu’à Lyon par le train, accompagnés de Guy, le fils de l’éclusier, comme "couverture". Les deux hommes passent ainsi inaperçus dans un compartiment rempli d’Allemands.
Avec de faux papiers d’identité, Joseph le fugitif devient Joseph Nicolas et intègre les FFI (Forces françaises de l’intérieur).

Après la guerre, Joseph Cajgfinger taillera un costume à son bienfaiteur. « Il l’a porté avec fierté le restant de sa vie », confie Nicole.

Le 7 novembre 2007, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Justes parmi les Nations à Simone* et Achille Domice*.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem



Réseau de sauvetage
Simone Domice

 
Familles hébergées, cachées, aidées ou sauvées par Achille Domice
Joseph Cajgfinger

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30/10/2008 - Le 30 octobre 2008, à la mairie de Longeville-en-Barrois (55000), remise de la médaille des Justes des Nations décernée aux ayants droit de Achille et Simone Domice, honorés à titre posthume.


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Paul Joseph dit Joseph Bourson Arrêté comme otage et fusillé le 11 juin 1944 à Mussidan (Dordogne), Blog 2 pages, réalisation 2011
Auteur : Alain LAPLACE
Article rédigé à l'occasion de mes recherches généalogiques, puis la mise en ligne d'un blog (http://majoresorum.eklablog.com)dédié à la famille BOURSON qui a été expulsée en 1940 du village de Vigy (Moselle) et réfugiée à Mussidan (Dordogne) et les villages alentours où elle a vécu toute la durée de la guerre. Plusieurs personnes natives de Vigy faisaient partie des 52 otages fusillés le 11 juin 1944.
Paul Ernest dit Paul Bourson Farouche opposant au régime nazi, Exposé 2 pages, réalisation 2011
Auteur : Alain LAPLACE - terminal
Article extrait d'une étude généalogique sur la famille BOURSON de Vigy (Moselle) et alliés (http://majoresorum.eklablog.com)


Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Journal de guerre de Charles Altorffer
2 Site officiel de la Commune de Montigny-les-Monts
3 Site non officiel de la commune d' Auxon (Démarches administratives, histoire du village, cartes postales et photos anciennes. )
4 Saint-Dizier la période 1939-1945 en photos (La ville de Haute-Marne la période 1939-1945 en photos )
5 Histoire de Lièpvre de 1870 à 1945.

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