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Drôme

Région :
Auvergne-Rhône-Alpes
Département :
Drôme

Préfets :
Alexandre Angeli
(1940 - 1944) Alexandre Benoît Joseph Angeli, Préfet régional de la région de Lyon (Ardèche, Drôme, Haute-Savoie, Isère, Loire, Rhône, Savoie et les parties non-occupées de l'Ain, du Jura et de Saône-et-Loire) (1893-1962)
(24/01/1944 - 05/1944) Préfet régional de la région de Lyon (Ardèche, Drôme, Haute-Savoie, Isère, Loire, Rhône, Savoie et les parties non-occupées de l'Ain, du Jura et de Saône-et-Loire). Résistant, dénoncé par la Milice, il est arrêté par la Gestapo et déporté à Neuengamme (1899-1945).
André Boutemy
(1944 - 1944) Préfet régional de la région de Lyon (Ardèche, Drôme, Haute-Savoie, Isère, Loire, Rhône, Savoie et les parties non-occupées de l'Ain, du Jura et de Saône-et-Loire) (1905-1959)
Yves Farge
(1944 - 1945) Commissaire régional de la République de la région de Lyon (Ardèche, Drôme, Haute-Savoie, Isère, Loire, Rhône, Savoie et les parties non-occupées de l'Ain, du Jura et de Saône-et-Loire) (1899-1953)

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Juste parmi les Nations

Catherine Krafft


Dossier Yad Vashem : 493A
Remise de la médaille de Juste : 18/02/1969
Sauvetage : Dieulefit 26220 - Drôme
Profession: Co-fondatrice de l'École de Beauvallon
Qualité: Suisse
Religion : Protestante
Nom de naissance: Krafft
Date de naissance: 10/08/1899 (Begnins (Suisse))
Date de décès: 26/06/1982 (Lyon)
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Catherine-Krafft
Simone Monnier, Marguerite Soubeyran et Catherine Krafft
source photo : Arch. Les amis de Beauvallon
crédit photo : D.R.
Catherine-Krafft
Catherine Krafft
source photo : Arch.
crédit photo : D.R.
Notice

Catherine Krafft* est née le 10 août 1899 à Begnins en Suisse. Elle est la 3e d’une fratrie de 4 enfants, 3 filles et 1 garçon. Fille d’Anthony Krafft et Hélène Bonnard. Son père est un pasteur très engagé auprès des Arméniens à la suite du génocide perpétré par les Turcs à partir de 1915. Il fonde et dirige deux lieux d’accueil :
- le foyer arménien à Begnins où seront accueillis de 1922 à 1930, 142 orphelins arméniens,
- le foyer de Genève pour 85 réfugiés.
Il est membre du Comité exécutif de la Ligue Internationale philarménienne. Il plaide auprès de la Société des Nations en faveur des droits du peuple arménien et stigmatise le Traité de Sèvres de 1920 qui accepte tacitement les faits de guerre génocides envers les arméniens et la déportation des kurdes, s’indigne de la réaction des ethno-nationalistes allemands qui admirent la position énergique du jeune état turc et son slogan ultranationaliste «la nouvelle Turquie pour les turcs». Il dénonce le traitement réservé aux réfugiés apatrides lors de la conférence de Lausanne en 1922 et 1923 qui a déçu les attentes du peuple arménien.

C’est dans ce contexte que grandit Catherine Krafft*. Elle voue une grande admiration à son père et va s’engager à ses côtés pour aider les arméniens. Elle pense se consacrer comme lui à l’Église, elle suit pour cela la formation des ministères féminins. C’est à ce moment qu’on lui propose le poste de Directrice de la Maison des Étudiants à Genève et c’est là qu’elle va rencontrer Marguerite Soubeyran* venue étudier à l’Institut Jean-Jacques Rousseau. Elles ne se quitteront plus.
Catherine Krafft* adoptera 2 enfants, une fille, Jacqueline dite "Kinou" Krafft et un garçon, Jacques dit "Jacou" Krafft.

Catherine Krafft* va partir définitivement pour la France à Dieulefit, pour fonder en 1929 avec Marguerite Soubeyran* de l’École de Beauvallon à Dieulefit, spécialisée pour enfants caractériels.
L’École de Beauvallon, première école nouvelle et mixte en France sera spécialisée pour enfants caractériels et sera dirigée par Marguerite Soubeyran* puis par Simone Monnier* dont le père est pasteur.

Les trois femmes offrent dans l’école de ce petit bourg un lieu d'accueil et de refuge pour Espagnols, réfugiés politiques communistes, allemands anti-nazis, anti-fascistes, puis les premiers réfugiés du nord et de l'est de la France, les premiers officiers blessés, rapatriés de Lyon avant leur départ pour Londres, les intellectuels engagés, les juifs, les résistants, les réfractaires au STO.
Elles accueilleront des enfants juifs qui ne sont pas accompagnés de leur famille, placés par l'OSE.
D'autres enfants juifs y sont placés par la fondation Rothschild en provenance du Château de la Guette en Seine et Marne1 évacués en mai 1940 devant l'avancée allemande, arrivés à Beauvallon en 1941 ou 1942 ainsi que d'autres enfants venant de La Bourboule.
Trois de ces enfants : Helmut David Meyer (16 ans), Werner Matzdorff et Henri Schwartz sont raflés le 26 août 1942 et envoyés au camp de Vénissieux où ils seront récupérés in extremis par Marguerite Soubeyran* et Simone Monnier*, aidées par l'OSE, la CIMADE et l'Abbé Alexandre Glasberg*.
Au prix de mille difficultés matérielles, elles s’efforcent d’assurer une vie normale aux jeunes enfants malgré la situation dramatique des familles.
Les enfants de Clara Malraux (séparée d’André), comme les deux fils de Jean Prévost (abattu le 3 août 1944 au-dessus de Sassenage), sont élèves dans l’École de Beauvallon ainsi que Daniel Rabinovitch (dit Daniel Anselme), fils d'un avocat chassé du barreau de Paris qui avait trouvé refuge chez les Dourson.

Marguerite Soubeyran* vient voir Jeanne Barnier*, secrétaire de mairie de Dieulefit, et lui demande de fabriquer de fausses cartes d'identité. Elle établit alors la première d'une longue série...

Une pension, située près de l’école, accueille les adultes, parmi lesquels des intellectuels et artistes prestigieux. On peut citer Pierre Emmanuel et sa femme, Jean Prévost, futur héros du Vercors et sa compagne Marcelle Auclair, le poète Pierre-Jean Jouve et sa femme, et la journaliste Andrée Viollis. Fin 1942 arrivent Emmanuel Mounier, Georges Sadoul, Henri-Pierre Roché, auteur de Jules et Jim, tandis que Louis Aragon et Elsa Triolet recherchés par la Gestapo y séjournent quelques jours.
Ainsi durant ces années ce petit bourg drômois devient-il une véritable capitale intellectuelle.
Au moment des grandes rafles de l’été 1942 tous les réfugiés juifs et leurs enfants sont sauvés. Un maquis naît avec dans un premier temps des réfractaires au STO. Les combats de la Libération pourtant violents dans toute la région épargnent miraculeusement Dieulefit.

Emmanuel Mounier dira : "Je me suis souvent demandé quel pouvait bien être l'état d'âme de ces adultes le soir à la veillée lorsque les enfants sont endormis. Le désespoir, la peur, la détresse, la fatigue. Ici à Beauvallon les adultes se réunissaient, c'était le moment de faire le point : s'informer en écoutant clandestinement la radio ou en recueillant les récits de ceux qui arrivaient de l'extérieur , échanger ses impressions, partager les émotions du moment, et une fois organisée la survie des 100 personnes sur place, penser aux blessés, aux clandestins de passage, aux maquisards de la montagne, aux personnes à évacuer d'urgence, mais grâce à la présence de tous les intellectuels et artistes réfugiés à Dieulefit et souvent réunis à Beauvallon la vie était exceptionnellement riche et épanouissante et reste dans le souvenir de ceux qui l'ont vécue une parenthèse de lumière au milieu du noir de la guerre" (Université libre créée par Emmanuel Mounier en 1943).

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem


Histoire

Rescue story

Marguerite Soubeyran was the principal of l’Ecole de Beauvallon, a boarding school in Dieulefit, in the département of Drôme in southeastern France. Simone Monnier and Catherine Krafft were teachers in this school. In July 1941, Soubeyran agreed to enroll eight Jewish boys, including Helmut Meyer, a German Jewish refugee. Their first year in l’Ecole de Beauvallon passed without mishap, but in August 1942, French gendarmes began to search the area for Jewish refugees. On the morning of August 26, a police car parked in front of the boarding school, and within minutes, the building was surrounded by gendarmes who had come to arrest the Jewish boys in hiding. The boys were not at the school, as they were working on farms in Dieulefit during the summer vacation. After the raid, Monnier, Soubeyran, and Krafft spared no effort to warn the boys that the French police were on their trail. Meyer and his two friends, working on farms in the village of Châteaudouble, were not warned and fell into the gendarmes’ snare. The principal and the two teachers traced them to the Vénissieux transit camp near Lyons, intervened with Christian and Jewish organizations to effect their release, and provided them with forged identification cards. From then until the end of the occupation, the boys spent their days at the boarding school and their nights in nearby caves. In his postwar testimony, Meyer recounted that the three courageous and noble-minded French women had sheltered other Jewish boys and several Jewish intellectuals in their boarding school, assuring their survival.
On February 18, 1969, Yad Vashem recognized Simone Monnier, Marguerite Soubeyran and Catherine Krafft as Righteous Among the Nations.

27/02/2012
Lien : Yad Vashem

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Réseau de sauvetage
Jeanne Barnier (dite Jeannette)
Alexandre Glasberg (Abbé Glasberg)
Georges Magnet (dt Martin ou Gaston)
Simone Monnier

Marguerite Soubeyran

 

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Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Blog sur quelques Justes et sur le livre (Blog hébergé par la Tribune de Genève sur quelques justes honorés par Yad Vashem sur l'intervention du délégué pour la Suisse et la région frontalière Ain et Haute-Savoie, Herbert Herz, ainsi que sur divers événements organisés autour de la parution du livre "Mon combat dans la Résistance FTP-MOI" )
2 Dieulefit et l'homme le confirma (Critique de Bruno Frappat, dans La Croix. Aux pires périodes de la seconde guerre mondiale, un millier de réfugiés seront passés par Dieulefit. Anne Vallaeys nous raconte une histoire : celle des habitants qui firent de leur village un havre de paix. Caché, s'y cacher, y être caché. Dans son joli récit, Anne Vallaeys s'y promène en reporter sur les traces d'une saga discrète, héroïque, silencieuse en effet et un peu oubliée : celle des habitants de Dieulefit qui, durant la Seconde Guerre mondiale, firent de leur village un havre de paix, un refuge pour les proscrits, une halte bénéfique au flanc d'une histoire faite de violences et d'exils. )
3 Le site du poète Pierre Emmanuel (Le site officiel du poète Pierre Emmanuel. Vous y trouverez aussi des pages sur sa vie et son action à Dieulefit durant la guerre, à Beauvallon, puis à la Roseraie. )
4 Guy Sanglerat, ancien membre du Coq Enchaîné (Le Coq Enchaîné était un réseau de résistance de la région qui pendant l'occupation allemande rassemblait des syndicalistes, des socialistes et des radicaux de la mouvance d’Édouard Herriot. Membre du réseau, Guy Sanglerat publie ses souvenirs.. )
5 Le Coq enchaîné (Le Coq enchaîné : un journal clandestin sous l'occupation allemande. Le premier numéro fait son apparition en mars 1942. Les membres du Coq Enchaîné mèneront aussi des actions de résistance. Il a compté jusqu'à 400 membres. Le réseau sera décimé en 1943. Guy Sanglerat raconte ... )
6 Les archives du conseil général de Savoie (La liste des 168 "travailleurs israëlites" en partance de Ruffieux, établie le 24 Août 1942. )
7 Là où coule le Gier (La guerre, énorme chaos bouleversant les vies. Tel est le décor dans lequel évoluent René et Aima. De leur jeunesse à leurs combats, l'auteur nous invite à les suivre dans cette aventure où chacun fera preuve d'un courage incroyable. Ce roman, basé sur des faits réels, nous emmène de la Vallée du Gier dans la Loire à Clermont-Ferrand et nous fait traverser certains camps de concentration en Allemagne en suivant le parcours de deux jeunes gens que la vie a forgé pour combattre aussi bien dans l'univers ouvrier des années 30 que pendant la seconde guerre mondiale avec leur implication dans la résistance. Cette plongée dans le passé a nécessité de nombreuses recherches suivies d'une longue enquête menée sur la vie de ces deux personnages. )
8 Marianne Cohn (Page dédiée à Marianne Cohn et à ses compagnons de résistance. Un mois avant d"être arrêtée, elle a sauvé ma tante Eva et mon père Maurice Finkelstein )
9 L'attentat de la Poterne du 8 mars 1944 (Page consacrée à l'ouvrage "L'attentat de la Poterne, un drame au cœur de Clermont" (2015).
Cette étude sur l'attentat de la Poterne du 8 mars 1944 recoupe des documents d'archive à des témoignages oraux et écrits. Elle reprend de manière chronologique les évènements, de l'attentat de résistants sur un détachement allemands à l'immensité des représailles qui ont suivi : incendie d'immeubles, nombreuses arrestations, déportations et condamnations à mort. )
10 "Objectif Lyon !"
11 Laurent Neury, l'espoir au bout du pont. Histoire et mémoire de la filière de Douvaine, Cabedita, 2019
12 L'abbé André Payot, résistant et chef de réseau (Biographie détaillée d'André Payot et de ses activités de résistant durant la seconde guerre mondiale à Chamonix et Vallorcine (Haute-Savoie). Livre écrit par Jean-Luc de Uffredi, publié en 2019 aux éditions les Passionnés de bouquins. )

Notes

- 1 - sources : le compte-rendu de l'hommage public à Yvonne et Roger Hagnauer, le samedi 4juin 2005 à Sèvres ; Les enfants cachés pendant la seconde guerre mondiale aux sources d'une histoire clandestine par Céline Marrot-Fellague Ariouet.

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