Charlotte Breton

	Louis Breton, Charlotte, Héliette, Andrée et Alain André Bernstein conduisant la carriole tirée par Coquette à Touchemoreau, 1er juin 1941 source photo : Arch. fam. crédit photo : D.R.
	Charlotte et Alain-André, le 8 mars 1942 source photo : Arch. fam. crédit photo : D.R.

Charlotte Glésener* est née à Longwy le 20 février 1893. Ses parents, Auguste et Anna vivent à Gouraincourt, dans le faubourg de Longwy.
Léon Breton*, quand à lui, est né le 3 décembre 1890 à Orchaise, dans une famille de petits cultivateurs, Alexandre Breton et sa femme Rosalie Delory qui ont 8 enfants. Léon qui connaît bien les chevaux devient cuirassier. Blessé à la guerre de 1914-1918, il reviendra mutilé.

Léon, 28 ans, et Charlotte, 26 ans, se marient le 22 novembre 1919 à Longwy et s'installent comme cultivateurs.

Les années passent, ils partent s'installer à Touchemoreau, hameau d'Orchaise, avec leurs deux filles, Anne-Marie, née en 1920 et Andrée, née en 1925. Léon* et Charlotte* vivent de leurs cultures mais Léon* travaille aussi dans les fermes avoisinantes l'été et comme bûcheron l'hiver, tandis que Charlotte* aide aux champs ou à la vigne.

Le 3 septembre 1939, la France et l'Angleterre déclarent la guerre à l'Allemagne qui a envahi la Pologne deux jours plus tôt.

Léon Bernstein, né à Paris en 1893 de parents juifs immigrés d'Ukraine est un ancien combattant mutilé de la guerre 1914-1918. Après avoir été champion de boxe, il devient masseur-kinésithérapeute et dirige le service de l'hôpital Rothschild, rue Santerre, jusqu'au 18 juin 1940.
Il a un fils, Serge, né en 1920 d'un premier mariage.
Sa compagne, Héliette, née Kaploun à Paris en 1914, pensionnaire à l'orphelinat Rothschild après la mort de son père en 1919, en devient institutrice jusqu'en 1939. A partir de 1940 elle travaille à la Caisse autonome des anciens combattants repliée de Paris au château d'Herbault, à 16 km de Blois dans le Loir-et-Cher.
Léon Bernstein est resté à Paris et Héliette recherche une nourrice pour leur bébé à naître.
Mme Rayrolles, l'épicière d'Orchaise lui indique les parents d'Andrée Breton, une jeune fille de 15 ans qui l'aide à l'épicerie.

Alain-André Bernstein naît le 8 mars 1940 à Blois. Ses parents ne sont pas mariés, il portera donc le patronyme de sa mère à sa naissance.
Le 18 mars, Alain-André qui n'a que dix jours est confié à Charlotte* et Léon Breton* à Touchemoreau.

Au mois de mai 1940, après la défaite de la France, Héliette part avec Alain-André sur les chemins de l'exode et arrive à Tours, après l'armée allemande. En juin elle ramène Alain-André à Touchemoreau et repart travailler à Paris début août puis reprend son poste d'institutrice à l'orphelinat Rothschild.

Héliette et Léon Bernstein, les parents d’Alain-André, sont très tôt conscients des périls qui les menacent : ils ne se feront pas recenser.
Arrêté lors de la rafle du XIe arrondissement de Paris le 20 août 1941, Léon Bernstein est interné à Drancy. Gravement malade, il est libéré trois mois plus tard dans un état pitoyable et se réfugie à Marseille. Il y est accueilli, aidé et caché par Marie Balestra et le jeune couple Gaby (la nièce de Marie) et Fred Morelli.

En mars 1942, Alain-André a deux ans et "Maman Charlotte"* l'emmène à Paris voir la famille Bernstein et rendre visite à sa propre sœur, Jeanne.

Héliette, quant à elle, échappe à la rafle dite du Vél’ d’Hiv’ les 16 et 17 juillet 1942.
Dans une lettre qu’elle adresse à "Maman Charlotte"*, "Papa Breton"* et à leurs filles, Héliette écrit : "Gardez mon fils près de vous [...] je vous supplie de me le garder envers et contre tout." Alain-André restera sous la protection de la famille Breton* à Orchaise dans le Loir-et-Cher.

En 1944, alors qu’Alain-André grandit et s’épanouit au sein de la chaleureuse famille Breton*, ses parents, se sachant dénoncés, doivent fuir Marseille et viennent rejoindre leur fils chez Léon* et Charlotte Breton* qui les accueilleront chaleureusement.

En août 1946, Héliette et Léon Bernstein se marient à la mairie de Vincennes. Alain-André porte désormais le patronyme de son père.
Il retournera à Touchemoreau pour toutes les vacances scolaires jusqu'en 1954 et plus tard reviendra régulièrement auprès de ceux qui restent sa famille.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem