François Dhollande

	François et Henriette Dhollande avec leurs filles source photo : Coll. Yad Vashem crédit photo : D.R.
	Famille Dhollande source photo : Coll. Yad Vashem crédit photo : D.R.

Henriette* et François Dhollande* étaient agriculteurs et tenaient un café-épicerie-boucherie attenant à leur ferme située à Ostreville (Pas-de-Calais). Ils avaient 8 enfants, dont les deux fils aînés étaient en Allemagne, l’un était prisonnier de guerre, l’autre déporté en Allemagne pour faits de résistance et Léontine, Clara, Irénée, Georges...

Ils accueillirent les deux petits juifs, Jacques Krysztal, 2 ans, et sa sœur Hélène, 4 ans.

Hirsch Krysztal était né à Varsovie (Pologne) le 26 juin 1910. Il avait épousé Rachla née Goldberg en Pologne et le couple habitait à Paris.
Hirsch était tailleur.
Arrêtés en 1942 parce que juifs avec son frère Aron, Hirsch était mort en février 1942 à Drancy, décédé de maladie, tandis que son frère était déporté sans retour à Auschwitz. Un autre frère, Leibich, sera arrêté parce que juif et déporté sans retour à Auschwitz, ainsi que Perla, l'épouse de Aron, et leurs fils Israël, né en 1932 et Alexandre né en 1936.

La situation des Juifs s’aggravant, leur mère, veuve avec deux enfants en bas âge à sa charge, demanda à sa cousine, commerçante à St-Pol près de Lille, de leur trouver une famille d’accueil pour Jacques et Hélène. Des relations l’adressèrent aux Dhollande qui l’assurèrent que « les deux orphelins seront à l’abri et choyés ».
François Dhollande* prit aussitôt le train pour Paris pour ramener les petits qui furent accueillis et élevés « comme leurs propres enfants ».
De fait, comme le couple était très occupé par ses affaires, les deux petits furent pris en charge par les plus grands. Clara, la fille aînée, s’occupa de Hélène et lui faisait tous les jours ses anglaises. Léontine sa cadette, 22 ans, s’occupa de Jacques et lui apprit le français car il ne parlait que le yiddisch. Pour le garçon, Léontine avait toujours été « sa maman ».
Les enfants fréquentaient l'école du village et allaient à la messe. Seul l'instituteur savait que les deux enfants étaient juifs.

Lors d’un contrôle allemand, François Dhollande* présenta avec sang froid le livret de famille contenant la liste des 8 noms. Avec les deux petits réfugiés, l’officier trouva que le compte était bon.
Malgré la présence constante des Allemands au café du fait de la proximité d’une base de lancement de V1 et V2, les enfants coulèrent une vie heureuse auprès des Dhollande* qui voulaient les adopter.

Quand leur mère revint les chercher après la guerre, la séparation fut très douloureuse. Ils gardèrent pour les Dhollande* une gratitude durable et une vive affection.

Le 24 octobre 2002, l'institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Henriette* et François Dhollande* le titre de Juste parmi les Nations.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem