Émile Arnaud-Goddet

	Frère Marc, 22 mars 1992 source photo : Ecole Foucauld crédit photo : D.R.
	Frère Marc source photo : Yad Vashem crédit photo : D.R.

Émile Arnaud-Goddet*, est né le 14 mai 1912 à Villard-Lé­ger en Savoie.
En 1922, il entre au juvénat des Frères de la Sainte Famille de Belley à Chazay-sur-Ain et devient Frère Marc*.
En 1924 il part pour le juvénat de Chieri près de Turin en Italie et rentre en France poursuivre ses études à Dagneux (Ain) en 1925.
En 1928, il repart pour l'Italie, commencer son noviciat à Chieri.
Profès en mars 1930, Frère Marc* est nommé instituteur.
De 1934 à 1935 il fait son service militaire à Modane au 99ème Régiment d’Infanterie Alpine.
En 1935, il reprend l’enseignement au juvénat de Tessy.

Mobilisé en septembre 1939, au 7ème bataillon de chasseurs alpins, Frère Marc* revient au juvénat de Tessy après juin 1940.

En 1943, Frère Marc* est nommé directeur du Pensionnat St Louis à Dagneux (Ain). Il va y accueillir et sauver Pierre et Jean Dreyfus (dit Mercier), Walter Hahn (dit Jean Halmet) et un enfant dit Jean Leroy.

Walter Hahn, né en Allemagne, à Auerbach le 20 août 1933, était le fils unique d’Herman Hahn et d’Emmy née Maier. Herman vendait des semences agricoles et la famille vivait dans une grande maison avec la mère d'Herman, la soeur d'Herman, son mari et leur fille.
Dès 1933, la soeur d'Emmy, Paula née Maier, son mari Wilhem Baer et leur deux filles, Ellen et Gertrude, quittent Karlsruhe pour s'installer à Strasbourg.
Walter HAHN a 5 ans lorsqu’il a quitté ses parents
Le lendemain de la nuit de cristal (9 au 10 novembre 1938), Walter Hahn âgé de 5 ans quitte ses parents, emmené par une amie de sa tante, Suzie Meyer, qui habite Strasbourg. Cette amie était catholique et avait un fils de son âge, Roger, ce qui lui a permis de voyager avec son passeport.

En 1939, après la déclaration de guerre, Wilhem et Paula Baer et leurs enfants quittent Strasbourg. Ils s'installent à Saint-Dié (Vosges) avant de partir en Dordogne en 1941.
Au même moment, les parents de Walter Hahn sont arrêtés et déportés au camp de Sobibor (Pologne) où son père est assassiné, tandis que, sa mère sera déportée sans retour à Auschwitz.

En 1942 la situation devenant dramatique pour les juifs allemands et Walter Hahn est envoyé en pension à l’école libre Saint-Jean à Périgueux. Il sera protégé par Alexandre Berbonde*, directeur de l'école, et son épouse Marcelle*.
En 1943, Alexandre Berbonde* est dénoncé et arrêté. La veille du drame, Walter Hahn avait été convoyé en train à Lyon par une dame.
Il restera caché dans un centre pour enfants 2 jours, avant que Mlle Manuel, assistante sociale à Bourg-en-Bresse, vienne le chercher pour l'emmener en car de Lyon à Montluel, d'où ils rejoignent le pensionnat Saint-Louis à Dagneux en juillet 1943 en compagnie d’un autre garçon présenté sous le nom de « Leroy ».
Walter Hahn, dit Jean Halmet, restera à Saint-Louis, sous la protection de Frère Marc* toute l'année scolaire 1943-1944, durant laquelle il suivra le cours moyen, participant à toutes les activités des pensionnaires y compris à la messe du matin à l’église.

En juillet 1944, de nouveau, une dame vient le chercher pour l'emmener à pied chez des paysans italiens habitant Dagneux, où il restera jusqu’en décembre 1944.

La Croix Rouge vient le chercher pour le ramener auprès de sa famille.
Il apprendra que son oncle, Wilhem Baer a été fusillé par les Allemands le 27 mars 1944 à Brantôme, et que sa tante et sa fille aînée ont été déportées à Auschwitz d'où elles sont revenues. Paula Baer est revenue le 6 mai 1945 et Ellen un an plus tard après une longue hospitalisation.

En 1946 Walter Hahn retourne à Strasbourg avec sa tante et sa grand-mère où, la guerre terminée, il a pu commencer à retrouver une existence normale.

En 1943, alors que les Allemands avaient mis sous scellés leur logement, les Dreyfus avaient décidé de confier à Frère Marc* (Émile Arnaud-Goddet*) leurs deux fils, qu’il enregistrera sous le nom de Jean et de Pierre "Mercier", déclarés comme fils d’un agriculteur de Dagneux. Leurs parents laisseront une somme d’argent pour pouvoir aux besoins des deux enfants, qui resteront au pensionnat Saint-Louis jusqu’à la Libération, échappant au pire.

En 1952, Frère Marc* quitte Dagneux et devient directeur du juvénat de Belley.

Le 6 septembre 1954, Frère Marc* fonde l’école primaire Charles de Foucauld avec l'abbé Garnier à Lyon. Dès 1956, il ouvrira des classes de collège.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem