Jacob Van der Post

Jacob Van der Post* et son épouse Annie née Schuylenberg*, néerlandais originaires de Hollande, avaient émigré en France et vivaient dans une ferme à Grand-Châtel, qui se trouvait à l'écart du village de Villards-d'Héria, dans le Jura, avec leurs deux enfants.
Ils étaient en contact avec le Consul général de Hollande à Lyon.

A la fin de l'année 1941, le consulat était débordé par le flot de réfugiés venus de Hollande et de Belgique qui cherchaient à passer en Suisse ou en Espagne. La plupart d'entre eux avaient besoin d'un abri temporaire en attendant que leur passage soit organisé.
Informés de la situation par le consulat, Annie* et Jacob Van der Post* ouvrirent leurs portes aux réfugiés. Les visiteurs pouvaient passer inaperçus, d'autant qu'ils étaient logés dans des bâtiments habituellement non utilisés et en retrait.
Annie* et Jacob Van der Post* travaillaient en étroite coopération avec John Weidner*, chef du réseau de résistance hollandais en France Dutch-Paris, et avec Ate Sevenster au consulat. Il accueillit des dizaines de personnes, les nourrissant, leur fournissant des vêtements et leur donnant parfois un peu d'argent de poche.
A partir de novembre 1941 les réfugiés étaient des Juifs polonais émigrés en Belgique chassés par l'invasion allemande.

Les premiers juifs hollandais arrivèrent à Grand-Châtel en avril 1942 et le flot ne tarit pas avant mars 1943. Parmi eux se trouvaient :
- Bernard van Gech

- Anna Jagla
En novembre 1942 la jeune Anna Jagla arriva à la ferme avec son ami français Mandelbaum. Ils y vécurent jusqu'en mars 1943.

- Hans (Jacques) Kahn
Hans Kahn avait échappé de justesse à la grande rafle d'Amsterdam en juillet 1942. Alors âgé de dix-sept ans, il avait tenté de rejoindre l’Angleterre par le Portugal, mais la police l'avait arrêté et interné au Camp du Vernet-d'Ariège, près de Toulouse. Il avait fait la connaissance de Sally Noach, en contact avec le consulat de Lyon. C'est ainsi qu'il arriva chez Annie* et Jacob Van der Post*. Ils l'accueillirent sans poser de questions et l'hébergèrent pendant cinq mois, jusqu'à ce qu'il puisse franchir les Pyrénées et passer en Espagne avec l'aide de résistants français.

- M. Mandelbaum
En novembre 1942 la jeune Anna Jagla arriva à la ferme avec son ami français Mandelbaum. Ils y vécurent jusqu'en mars 1943.

- M. Nathans

- Walter Sonderlingova

- M. Verveer

- Max Wins

- Mme. A. Wolff van Tijn
En janvier 1943, Mme A. Wolf van Tijn trouva elle aussi asile chez Annie* et Jacob Van der Post*. Elle s'était enfuie de Hollande en France avec son mari. Après avoir été assignés à résidence forcée, ils furent internés au Camp de Châteauneuf-les-Bains, d'où son mari fut déporté sans retour vers Auschwitz. Mme Wolf réussit à s'évader et à rejoindre des parents en Haute-Savoie. Ne pouvant rester chez eux, elle fut orientée vers la ferme de Annie* et Jacob Van der Post* où elle demeura jusqu'à la Libération, dix-huit mois plus tard. Elle était la seule à habiter le bâtiment principal avec les Van Der Post, qui la présentaient comme nurse des enfants et aide ménagère. Trois soldats allemands, survenus inopinément pour débusquer des clandestins, acceptèrent cette explication et renoncèrent à perquisitionner les lieux.

- Brandon Zeehandelaar

Après la guerre, le gouvernement néerlandais décora Annie* et Jacob Van der Post* pour leurs hauts faits de Résistance.

Le 4 mars 1987, Yad Vashem a décerné à Annie* et Jacob Van der Post* le titre de Juste parmi les Nations.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem