Alfred Abadir

Alfred Abadir* et sa femme Suzanne*, jeune couple sans enfants, habitaient à Egriselles-le-Bocage (Yonne). Alfred Abadir* était médecin, originaire d’Egypte.
Suzanne née Zirnhelt* était d'une famille Alsacienne.

Tous deux engagés dans la résistance, le Dr. Abadir* soignait les maquisards de son secteur.

En février 1944, Suzanne reçoit un appel téléphonique d’un ami, le Dr. Bonnecaze de Sens, la priant de le rejoindre d’urgence. Elle enfourcha sa bicyclette et roula jusqu’à Sens où ce dernier l’informa de la menace d’arrestation pesant sur un collègue juif, le Dr. Avram, médecin "à titre provisoire", sa femme et leur fils Claude, 4 ans.

M. et Mme Avram étaient originaires de Roumanie. Leur fils Claude est né le 19 mai 1939 à Montereau (Seine et Marne) et habitait dans un village de l’Yonne, à Courlon-sur-Yonne.
En 1938, M. Avram avait été naturalisé français. En 1939, il fut mobilisé comme médecin militaire. Après la démobilisation, il continue d’exercer la médecine dans l’Yonne avec de plus en plus de difficultés, étant donné les lois du régime de Vichy.

Sur dénonciation du maire, M. Avram et le frère de Mme Avram sont arrêtés, puis enfermés à la maison d'arrêt d'Auxerre. Le frère de Mme Avram sera déporté à Auschwitz où sa trace disparaît en novembre 1942.
L’ancien maire du village, Monsieur Mazières, fait libérer Monsieur Avram sous le prétexte que la présence d’un médecin est absolument nécessaire pour soigner la population.
Le 2 février 1944 dans la nuit, l’ordre est donné au commandant de la gendarmerie de Sergines, chef lieu du canton dont dépend Courlon, d’arrêter la famille Avram. Le commandant Tillet de la brigade de gendarmerie fait avertir le docteur Avram afin qu’il prenne la fuite sur-le-champ, par l’intermédiaire du docteur Bonnardot. Le docteur Bonnecaze, chirurgien à Sens, contacte le docteur Vernant, médecin à Provins, Par son intermédiaire, les parents Avram seront cachés à l’hôpital général de la ville, où ils resteront jusqu’à la fin de la guerre.
Le docteur Bonnecaze confie Claude Avram aux Abadir*.
Suzanne Abadir* ira chercher Claude Avram à Sens et fera avec lui les kilomètres jusqu’au village, avec tous les risques que cela implique. La famille Abadir héberge le petit Claude Avram jusqu’à la fin de la guerre, et avec l’aide de l’employée de la maison, Mariette Infanger, le protège à deux reprises de rafles de la Gestapo et de la gendarmerie du canton.

Claude Avram deviendra psychiatre.

Alfred Abadir* et Suzanne* n'ont pas eu d'enfants.
Après le décès d'Alfred Abadir en 1949, Suzanne épousera quelques années plus tard André Poncy.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem