Marie Laigle

Marie* et Henry Laigle* habitaient Saint-Pol-sur-Ternoise (Pas-de-Calais) et tenait un café.

Lorsque les Allemands envahirent la France en juin 1940, la famille Muszkatblit est sur les routes, se retrouve à Saint-Pol-sur-Ternoise. Ils arrivent dans le café tenu par Marie* et Henry Laigle* et demandent s'ils peuvent être hébergés. Le couple accepte, sans hésitation.
Herch Chaim Muszkatblit, né à Lublin (Pologne) le 07/07/1904, son épouse Pesa née Obarzanek dite Paulette et leurs deux filles.
La famille restera une quinzaine de jours, puis décide de retourner chez eux à Lille malgré la proposition de Marie* et Henry Laigle* de rester.

De retour dans la capitale des Flandres, Hersch Muszkatblit est arrêté. En septembre 1942, une rafle est programmée à Lille. Paulette parvient à s'échapper avec ses deux filles. Mais où aller ?
Une fois de plus, le couple saint-polois accepte d'héberger Paulette au mépris du danger auxquels ils s’exposaient eux-même ainsi que leur fils de neuf ans, tandis que les filles sont cachées chez un autre Saint-Polois, M. Pecqueur, postier.

En 1943, Paulette est dénoncée. Les gendarmes se présentent chez Marie* et Henry Laigle*. Marie Laigle* leur ouvrit la porte et déclara tranquillement qu'il n'y avait chez elle que sa famille. Les agents de la Gestapo fouillèrent la maison de fond en comble. Lorsqu'ils arrivèrent à la chambre de son fils, où Pessa Muszkatblit se cachait terrorisée, Marie Laigle* leur dit sans se démonter : "Entrez donc, c'est la chambre de mon petit garçon". Les agents passèrent leur chemin.
Par son courage et son audace, la jeune femme avaient sauvé la fugitive mais aussi sa propre famille, car des peines sévères étaient infligées à ceux qui cachaient des Juifs.

Vers la fin de l'année 1943, le café et l'appartement de Marie* et Henry Laigle* fut endommagé par un bombardement et Pessa dut partir. Marie* et Henry Laigle* lui procurèrent de faux papiers qui lui permirent de louer un logement où elle put vivre jusqu'à la Libération.
Durant ses derniers mois à Saint-Pol-sur-Ternoise, Paulette sera cachée ici et là grâce à Marie* et Henry Laigle*.

À la Libération, Paulette rentre à Lille avec ses deux filles, mais n'oubliera jamais Marie* et Henry Laigle*.
Henry Laigle* est décédé après la guerre mais Paulette, au moins une fois par mois, rendait visite à Marie* et Henry Laigle* jusqu'à son décès en 1973.

En février 1991, Paulette engage des démarches pour que Marie* et Henry Laigle* obtienne le titre de « Justes ». Elle décédera en mai et ne verra pas sa démarche aboutir.

Le 16 avril 1992, Yad Vashem a décerné à Marie* et Henry Laigle* le titre de Juste parmi les Nations.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem