Marthe Cambou Barnet

	Marthe Cambou source photo : Arch. fam. crédit photo : D.R.

Marthe Cambou* est née en 1921. Elle est fille et petite fille d'institutrices du côté maternel. Son père, Joseph Cambou, était directeur d'école à Ruynes-en-Margueride puis professeur et enfin directeur du cours complémentaire d'Aurillac dans les années 1940.
Marthe* et ses deux soeurs deviennent enseignantes.
Denise, l'aînée deviendra agrégée de Lettres modernes, tandis que Marthe Cambou* et Geneviève deviennent institutrices.

Au moment de la guerre d'Espagne, la famille habite Aurillac, chef-lieu du département du Cantal. Les Cambou voient arriver des réfugiés chassés par le régime franquiste. Certains d'entre eux sont logés au cours complémentaire dirigé par Joseph Cambou et pour les Cambou il va de soi d'aider ces gens en détresse.

En 1939, Joseph Cambou est mobilisé puis très vite démobilisé puisque père de trois enfants et vétéran de la guerre de 1914.

Marthe Cambou*, 21 ans, est nommée pour son premier poste à l'EPS de Murat où elle arrive en octobre 1941. Elle est d'abord en poste dans la classe préparatoire à l'entrée en sixième puis enseignera le français en 6e et en 5e.
Le collège est situé sur la place principale de la ville.

La parution du statut contre les Juifs en juin 1941 qui suit celui d'octobre 1940 inquiète Marthe Cambou*.
Elle décide avec quelques unes de ses collègues de prendre contact avec les rabbins de Nîmes, Montpellier, Clermont-Ferrand et le Comité Israélite de Nîmes afin de se mettre à leur disposition pour accueillir les familles juives.

Avec Alice Ferrières*, professeur de mathématiques de 10 ans sont aînée, et Marie Sagnier*, directrice du lycée, elle s’engage à sauver, héberger des enfants ou des familles en danger, de leur trouver des sites d’hébergement dans les fermes aux alentours et de leur faire attribuer des noms d’emprunt.

Famille Zellmann
Hélène Zellmann, née à Francfort-sur-le-Main le 08/03/1927, devient Hélène Zuber, non typiquement alsacien et protestant, et est née à Strasbourg le 08/03/1928.

Famille Cysner
Ruth Cysner devient Renée Carlier.

Famille Grinbaum
Jacqueline, née en 1927, et Yvette Grinbaum, née en 1930, deviennent Grinbault.
...

Famille Samuel Schwab
En 1942 arrive à Murat la famille Schwab. Marthe Cambou* demande à son père, Joseph Cambou, d'accueillir Pierre Schwab, jeune juif de 11 ans, au cours complémentaire pour garçons à Aurillac, tandis qu'elle place sa sœur à l'internat pour filles d'Aurillac.
De même, elle se charge de cacher le petit Michel Samuel, âgé de 6 ans, dans une brave famille ouvrière d'Aurillac tandis que ses parents sont cachés à Murat.
Elle se charge ensuite de garder un contact permanent avec les enfants, de les visiter pendant ses jours de congés, n’hésitant pas au péril de sa vie à faire de longs trajets afin de leur apporter, avec générosité, réconfort et douceur, répondant à leur angoisse par des paroles d’espoir.

Famille Leuchter
Solange Leuchter, âgée de 10 ans et demi et son frère Kurt, âgé de 9 ans, arrivent à Murat en janvier 1943.

Dès le début janvier 1943, arrivent des groupes d'enfants venant de maisons d'enfants juifs dissoutes par mesure de précaution (Beaulieu, Moissac...) conduits par Franceline Bloch, dite Moulin, et d'autres assistantes sociales juives.
Les enfants sont placés en internat au collège de filles de Murat, au cours complémentaire et à l'école privée. Les plus petits sont confiés à des familles murataises et d'autres, plus âgés, sont placés dans des fermes des villages environnants.
Durant leurs jours de congès, Marthe Cambou* et Alice Ferrières* vont les visiter.
Aucun enfant ne sera arrêté.

Après la guerre, Marthe Cambou* épousera Gabriel Barnet.

En juin 2001, Marthe Cambou Barnet* est venue remettre au Centre de documentation juive contemporaine (aujourd'hui Mémorial de la Shoah), le journal tenu par Alice Ferrières* entre janvier 1943 et décembre 1944. Quelques mois plus tard, elle a déposé la correspondance reçue par Alice Ferrières* au cours des années 1940.¹

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem