Robert Gestre

Louis et Julienne Mousseau habitaient dans le 20e arrondissement de Paris.
Leur fille Geneviève*, mariée à Robert Gestre* qui était maçon, était très amie avec Madame Rappoport qui habitait le même immeuble.

En été 1941, Julienne Mousseau suggéra à Mendel Rappoport et à son épouse d'envoyer leur fillette de 8 ans, Anna, passer un mois de vacances chez Geneviève* et Robert Gestre* qui étaient installés à Mondoubleau (Loir-et-Cher) et vivaient avec leur fille Claudine, née en 1938.

Le 9 juillet 1942, Robert Gestre* se rendit à Paris et ramena Anna à Mondoubleau où elle devait passer un mois.
Le père de l'enfant, Mendel Rappoport, vivait alors caché car il pensait que seuls les hommes risquaient l'arrestation.
Une semaine plus tard, lors de la grande rafle des juifs de Paris, Madame Rappoport fut arrêtée. Mendel Rappoport ne fut pas découvert.

Apprenant l'arrestation de sa voisine,Julienne Mousseau prévint sa fille et lui demanda de continuer à s'occuper d'Anna. L'enfant resta donc ces Geneviève* et Robert Gestre* qui la traitaient comme si elle était leur propre fille. Elle fréquentait l'école de la ville et Claudine, qui avait 3 ans lorsque Anna était venue vivre avec elle devint sa "petite soeur". Anna était présentée comme une parente, même si certains soupçonnaient la vérité.
Par deux fois la Gestapo vint perquisitionner l'appartement sans rien trouver : l'institutrice d'Anna avait réussi, dans les deux cas, à prévenir les Gestre et Robert Gestre* avait conduit l'enfant chez des parents à Brou à une soixantaine de kilomètre de Mondoubleau.

Au début de l'année 1943, alors que la situation des juifs à Paris était devenue intenable, Mendel Rappoport réussit à rejoindre sa fille. Il fut hébergé par les Gestre pendant 18 mois.
Anna et lui furent les deux seuls survivant de ce qui avait été une grande famille.

La fillette demeura chez Geneviève* et Robert Gestre* après la Libération, ne retournant vivre avec son père qu'après son remariage en 1947. Elle continua à correspondre avec ses sauveteurs, qu'elle considérait comme sa famille.

Lorsque Claudine Gestre décida de s'établir aux États-Unis, ses parents la suivirent en 1964. Anna ne devait revoir Geneviève Gestre* et Claudine que 50 ans plus tard.

Le 12 juin 1994, Yad Vashem a décerné à Geneviève* et Robert Gestre* le titre de Juste parmi les Nations.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem