Étienne Boissery

Marie* et Étienne*, avaient une soixantaine d’années en 1944. Ils habitaient une ferme du hameau de La Gossonière à Saint-Aignan-des-Noyers, qu’ils exploitaient malgré les difficultés de l’époque avec leurs deux filles Annette* (30 ans) et Pierrette* (24 ans). Depuis 1940, leur fils aîné Louis, était prisonnier en Allemagne.
Dans une région qui n’était paisible qu’en apparence, Résistance et milice s’affrontaient et malgré les risques encourus beaucoup d’habitants n’hésitaient pas à cacher et à aider les nombreux Juifs qui s’y étaient réfugiés.

Monsieur et Madame Guggenheim et leur fille Anne, née en 1938, habitent Tours où M. Guggenheim s’occupe d’une affaire familiale de cuirs fondée par ses oncles Georges et André Judas.

En 1940, au début de l’exode, Madame Guggenheim, accompagnée de sa sœur et de la petite Anne, partent pour La Bourboule.
La famille reprend une activité professionnelle à partir d’une de leurs succursales en zone libre, à Saint-Amand-Montrond, dans le Cher. Mme Guggenheim y donnera naissance à sa deuxième fille, Nicole, en juillet 1941.

A la suite de la première rafle à Saint-Amand-Montrond, M. Guggenheim s’engage dans les FFL et après la deuxième rafle, les deux familles décident de s’installer à Bessais-le-Fromental, à 14 km de Saint-Amand-Montrond, au château de Barre.
En mars 1944, M. Judas, conscient de la proximité du danger, parvient à convaincre Madame Guggenheim de cacher Anne et la petite Nicole chez Marie* et Étienne Boissery*, à Saint-Aignan-des-Noyers où elles resteront à partir de mars 1944. Elles furent considérées comme les filles de cette famille.

Lors de la rafle du 22 juillet 1944, tous les Juifs de Saint-Amand-Montrond (soit 70 civils) avaient été arrêtés et emmenés dans une prison de Bourges par des miliciens. Le 24 juillet 1944, 36 Juifs (dont 8 femmes) sont sortis de la prison et jetés vivants (ou parfois tués par balles) dans un puits de 35 mètres de profondeur par la Gestapo à Guerry.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem