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Émile Bollaert
(11/1945 - 1947) Commissaire régional de la République pour la région de Strasbourg (Bas-Rhin et Haut-Rhin). Arrêté et déporté en Allemagne en 1944, il est désigné commissaire de la République à Strasbourg après son rapatriement (1890-1978)
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dit Bô |
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Strasbourg 67000 - Bas-Rhin | ||||||||||||||||||
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Jacques Cohn, dit Bô, est sans aucun doute le chef de file de la tendance strasbourgeoise religieuse.
Issu d'une famille allemande de Strasbourg, il entreprend de brillantes études de philosophie lorsque la guerre éclate.
Démobilisé en 1940, il est frappé par le numerus clausus, alors qu'il voulait préparer une thèse à l'université de Clermont-Ferrand où était repliée celle de Strasbourg.
Il décide alors de se consacrer à la vie juive par l'intermédiaire du mouvement de jeunesse religieux Yeshouroun et, pour gagner sa vie, de donner des cours d'instruction religieuse à la communauté israélite de Vichy.
En août-septembre 1941, il dirige une colonie de vacances dans l'annexe du château de Montintin, puis est appelé à Limoges pour s'occuper du service d'assistance aux enfants, organisé par l'Aide sociale israélite aux populations repliées d'Alsace.
C'est là qu'il rencontre Margot, sa future femme.
Parallèlement, il est chargé par le rabbin Abraham Deutsch de diriger l'instruction religieuse du département de la Haute-Vienne.
Il lui vient alors l'idée d'organiser des cours par correspondance, tapés sur des machines à écrire installées dans un internat de Limoges, et qui sont expédiés dans toutes les maisons d'enfants.
Cette activité le rend suspect aux yeux du Commissariat aux questions juives de Limoges qui, après enquête, l'assigne à résidence à Bussière-Poitevine en novembre 1942, au moment où la direction centrale de l'OSE lui demande d'installer la colonie d'Ussac de manière permanente. L'intervention de Joseph Weill est nécessaire pour le libérer.1
08/03/2023
Lien : L'OSE une institution multiforme ancienne
Jacques Cohn, dit Bo
Éducateur et enseignant français, quatrième enfant d'une famille d’origine polonaise, Jacques Cohn est né à Strasbourg le 8 juillet 1916, de Berthold Cohn (Rawitsch, Pologne, 1870 - Strasbourg, 16 mai 1930), et de Sarah Posen (Francfort-sur-le-Main, 1879 - Paris 1949). Son père, qui avait obtenu un doctorat de philosophie à l’Université de Strasbourg en 1897, avait été nommé astronome- calculateur à cette Université ; il était membre de la société astronomique de Heidelberg (1898) et de la Société Astronomique de France (1897). Il fut autorisé, comme originaire de Posnanie, devenue province polonaise d’un pays désormais allié de la France, à demeurer en Alsace après 1919, et fut naturalisé, avec sa famille par décret du 18 novembre 1925. On lui doit plusieurs articles sur le calendrier juif.Après des études secondaires au Lycée Fustel de Coulanges de Strasbourg, de 1922 à 1934, et comme boursier d’Etat après la mort de son père, Jacques Cohn passa son baccalauréat de philosophie en 1934 et obtint en 1939 une licence es- lettres, mention philosophie, plus un certificat spécialisé en psychologie, à l’Université de Strasbourg. Au cours de ses études supérieures, il obtint des prix de la "Société de réintégration des Alsaciens-Lorrains" et une bourse de la "Société des Amis de l’Université", et se prépara à l’agrégation ; il donna également des cours de religion bénévoles aux jeunes de la communauté de stricte observance "Ets Haïm" de la rue Kagueneck et fonda le mouvement de jeunesse orthodoxe "Yeschouroun", avec lequel il reprit contact pendant la guerre à Limoges et à Ussac. Sa mère, ses sœurs Paula et Ruth, laquelle devait être déportée en 1944, s’installèrent peu avant la guerre à Paris, où résidait déjà son frère Marc, nommé en 1934 chargé de cours de religion à l’École des Langues Orientales, puis en 1936 directeur de l’Ecole Maïmonide à Boulogne-Billancourt.
Sursitaire en tant qu’étudiant lors de l’évacuation de Strasbourg, le 1er septembre 1939, il rejoignit le 17 septembre à Bourges son corps, le 95° R.I., dans lequel il servit comme sergent-infirmier jusqu'à sa démobilisation à Labastide-Murat (Lot), le 9 août 1940. Il s’inscrivit en octobre 1940 à l’Université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand afin de préparer un doctorat en philosophie, pour lequel il avait obtenu une bourse ; il exerça, en même temps, les fonctions de chargé d’enseignement à la communauté juive de Vichy, tout en donnant, à Clermont, des cours d’hébreu à de jeunes enfants, parmi lesquels le rédacteur de cette notice. Le statut des juifs ne lui permettant plus de continuer ses études pour obtenir un diplôme d’enseignant, il quitta, en janvier 1941, Clermont pour Vichy où il résida jusqu'à son expulsion de cette ville, le 3 novembre 1941. Pendant l’été 1941, Jacques Cohn dirigea la colonie de vacances de la Chevrette organisée par l’O.S.E. dans sa maison d’enfants du château de Montintin (Haute-Vienne) avant de rejoindre Limoges, où il avait été engagé pour s’occuper de la jeunesse juive.
Plusieurs rapports de la Section d'Enquête et de Contrôle de Limoges, la "Police aux Questions Juives" créée par Vichy, sur l’activité des organisations juives et de leurs principaux dirigeants, permettent de connaître dans le détail les activités confiées à Jacques Cohn et les vicissitudes de sa carrière de 1941 à 1944. Plusieurs organismes lui avaient confié un large éventail de responsabilités : l'"Entraide sociale israélite", créée à Périgueux en 1939 par un groupe de juifs alsaciens et dirigée par Laure Weil et Fanny Schwab, puis rattachée ensuite à la 1ère direction, 2° section, de l'U.G.I.F., le chargea du reclassement social et professionnel des jeunes de la Haute-Vienne, l'obligeant à de nombreux déplacements dans le département ; les "Éclaireurs Israélites de France", alors dirigés de Moissac par Robert Gamzon, lui confièrent, ainsi qu'à Théo Klein, professeur de physique originaire de Colmar, le "bureau de formation spirituelle et religieuse", c'est à dire la rédaction de cours pour les cadres scouts, en liaison avec un enseignement de formation religieuse par correspondance créé par le rabbin Samuel Klein, alors à Lyon, et le rabbin de Bischheim Abraham Deutsch, alors chargé de la communauté juive de Limoges.
Ce dernier demanda à l'O.S.E., qui avait ouvert en 1940 l'Internat de Limoges (voir la notice "Maisons d'enfants"), d'abriter également, en janvier 1942, le "Petit séminaire", en fait une école secondaire, qui fut dirigée avec une équipe d'universitaires par Jacques Cohn à partir du 5 mai 1942 ; cet enseignement accordait une large place aux matières juives et devait permettre aux élèves de l'École Maïmonide ainsi qu'aux jeunes gens qui désiraient entrer à l'École Rabbinique, alors repliée à Chamalières (près de Clermont-Ferrand), de poursuivre des études normales. Il devait servir aussi à former les cadres futurs du judaïsme d’après-guerre, ce qui sera d'ailleurs le cas pour plusieurs d'entre eux.
Le "Petit séminaire" et les cours par correspondance devinrent très vite une réussite, devenue aujourd'hui légendaire, qui provoquèrent la suspicion immédiate de la police : celle-ci estima, après interception de plusieurs courriers postaux durant le printemps 1942, que les liens noués entre les organisations juives, les cours sur place ou par correspondance, ainsi que l'activité intitulée "aide sociale", servaient en fait à "masquer une propagande nettement hostile au gouvernement" et dépassaient le cadre purement culturel prévu ; cette action était d'ailleurs dirigée par des personnes "déjà sous surveillance policière". L’inspecteur chargé de l’enquête préconisa "de soumettre Jacques Cohn à une surveillance de tous les services de police et à des contrôles techniques (sic)", ce qui signifiait pudiquement des "écoutes téléphoniques"…, lesquelles eurent effectivement lieu.
En juin 1943, un autre rapport de police signala que des centres de formation religieuse semblables avaient été crées à Lyon et à Marseille, tandis que celui de Limoges, dont on avait "décelé l'action pernicieuse exercée auprès de la jeunesse juive par les dirigeants du centre culturel et spirituel [ était ] en sommeil, et même éliminé, un terme ayant été mis à l'action néfaste du juif Jacques Cohn, dont la propagande devait dépasser le plan religieux"; les circonstances de cette mesure sont exposées plus bas. Les rapports signalent également qu’un autre dirigeant du Centre de formation religieuse, "le rabbin Fuchs, d’Agen, en fuite, est activement recherché". En réalité, le "Petit séminaire", qui comptait une vingtaine d’élèves en 1942, resta ouvert jusqu'en avril 1944, mais ne comptait plus alors que cinq élèves.
Les cours par correspondance étaient ronéotypés à environ 400 exemplaires à l’Internat de l’O.S.E. à l'intention des enfants de familles réfugiées en Haute-Vienne, dans toute la zone dite "libre", et en Afrique du Nord, mais également à de nombreux rabbins, éducateurs et enseignants. Ces bulletins hebdomadaires contenaient un ensemble de cours d’hébreu élémentaire et moyen, de Bible, d’histoire juive, d'explications des fêtes et des rites, ainsi que le commentaire sur la Sidra de la semaine. Le supplément "Palestinographie" pour les cadres E.I.F., comprenant l’histoire et la philosophie du sionisme, était rédigé à Moissac par Simon Levitte "sur des appareils de reproduction interdits par la loi", précise le rapport de police. Certains exemplaires de ces cours ont été conservés, en particulier dans les archives de l’O.S.E.
Pendant les vacances scolaires de l’été 1942, la troisième direction de l’U.G.I.F. confia à Jacques Cohn, qui dirigeait alors Ussac (Corrèze) un camp d’été pour la jeunesse "Yeschouroun", la direction d'une colonie de vacances de l'O.S.E., appelée Cours d'Ussac, pour les enfants de familles juives pratiquantes, dites "étrangères", originaires en grande partie de la région lyonnaise. Malheureusement, au cours des rafles d'août 1942, où se place le tragique épisode de la fameuse "nuit de Venissieux", beaucoup de parents furent arrêtés, et les enfants ne purent rentrer chez eux : Jacques Cohn et ses collaborateurs, parmi lesquels Margot Kahn, sa future femme, durent transformer un bâtiment vétuste et délabré en véritable maison d'enfants sous le contrôle de l'O.S.E., Direction centrale de Montpellier.
Cependant, les autorités de Vichy décidèrent de mettre fin aux activités de Jacques Cohn, jugées, comme on l’a vu, subversives par la police : un arrêté du préfet de la Haute-Vienne en date du 1er octobre 1942, l’assigna à résidence à Bussière-Poitevine (Haute-Vienne) à partir du 14 novembre. Il dut quitter Cours d'Ussac, laissant la maison d’enfants à un groupe de jeunes éducateurs de l’O.S.E. En avril 1943, la maison fut fermée et les enfants répartis dans d'autres maisons de l'O.S.E. Margot Kahn, sa future épouse, rejoignit le circuit Garel où elle reçut la responsabilité de placer sous un faux nom, dans des familles et des institutions non-juives du département de l'Ain, qu'elle parcourait à bicyclette, les enfants peu à peu retirés des maisons d'enfants de l'O.S.E.. Elle conduisit aussi plusieurs groupes d’enfants à la frontière suisse, ou à Toulouse, d'où l’on espérait les faire passer en Espagne, puis en Palestine.
En mars 1944, Georges Garel demanda à Margot Kahn d’inspecter la "Colonie des enfants de l’Hérault", plus connue sous le nom de "Maison des enfants d’Izieu", afin de vérifier si les enfants placés par l’O.S.E. avaient bien été dispersés dans des familles rurales selon les instructions, mais elle ne put rencontrer Sabine Zlatin, absente ce jour-là et lui
renouveler personnellement les consignes. La rafle organisée par Klaus Barbie intervint le mois suivant.
En mai 1943, Jacques Cohn échappa de justesse à une arrestation et à la déportation grâce à l'intervention du Dr Joseph Weill, chef du service médico-social de l'O.S.E., qui obtint son assignation à résidence comme directeur pédagogique du Château de Morelles , à Brou-Vernet (Allier), maison d'enfants de stricte observance religieuse, fondée en 1940 par l'O.S.E. ; il y organisa notamment des cours d'enseignement secondaire destinés à maintenir les adolescents au niveau de la classe qu'ils auraient dû normalement fréquenter, tandis que sa sœur Paula, jardinière d'enfants, était chargée des classes maternelles et primaires destinées aux "petits". Il recruta aussi, entre autres, Gaby Wolff, dite "Nini", originaire d’Ingwiller (Bas-Rhin) également diplômée de l’école de jardinières d’enfants de Mlle Brandt à Strasbourg, rencontrée par hasard à la boucherie "cachère" de Vichy, où il effectuait le ravitaillement. En novembre 1943, la Gestapo arrêta le directeur, le Dr Joseph Cogan, avec ses deux jeunes enfants ; l’O.S.E. décida de fermer la maison et de disperser les enfants, soit en les plaçant sous une fausse identité, soit en les faisant passer en Suisse.
De retour à Limoges, Jacques Cohn dut quitter la ville après l’arrestation du rabbin Abraham Deutsch par la milice, en mai 1944 ; il rejoignit le groupe de résistance juive armée des Eclaireurs Israélites de France dirigé par Robert Gamzon, dans le Tarn et participa aux opérations de ce maquis, qui libéra Castres et Mazamet en août 1944.
Après la Libération, Jacques Cohn épousa le 10 avril 1945 Margot Kahn, qui avait ouvert avec son amie Gaby Wolff, future cadre de l’O.S.E., une maison d’enfants de l’O.P.A. Oullins, près de Lyon. Il venait d’être nommé chef du service pédagogique à la direction centrale de l’O.S.E. à Paris. Pendant sept ans, son travail fut indissociable de l’œuvre immense réalisée par l’O.S.E. durant les années qui suivirent la fin de la guerre. Il participa à la réouverture et à la création des vingt-cinq maisons d’enfants, à la tête desquelles il sut placer des personnalités de valeur, souvent des amis d’enfance ou de guerre, ainsi qu’à la formation du personnel pédagogique, travail intensif pour lequel il accomplit d’incessants déplacements à travers la France. Il organisa aussi l’accueil, l’éducation scolaire et la formation professionnelle des 427 "enfants de Buchenwald" recueillis par l’O.S.E., tâche difficile dont il souligna les réussites, mais aussi les échecs et préconisa les solutions à adopter, dans un compte-rendu d’activité d’octobre 1945, "Les garçons de Buchenwald". On lui doit également plusieurs rapports restés célèbres, par exemple le "rapport en vue de la Conférence pour la reconstruction spirituelle du judaïsme", 12-19 septembre 1946, et celui présenté à la Conférence nationale de l’O.S.E. des 12 - 14 juin 1949 : "Éducation et réadaptation des enfants victimes de la guerre". En février 1952, Jacques Cohn, sa femme et leurs trois enfants s’installèrent en Israël, à Jérusalem, où il fut nommé "probation officer", c’est à dire inspecteur chargé de la liberté surveillée des jeunes délinquants, au ministère des Affaires Sociales, de 1952 à 1955. Il occupa ensuite, de 1955 à 1970, les fonctions d’inspecteur pédagogique des institutions religieuses d’enseignement secondaire de l’Alyah des Jeunes, d'abord à l’Agence Juive, puis, en 1970, au ministère de l’Education et de la Culture. Il y apporta ses compétences acquises à l’O.S.E., mais aussi ses propres qualités de pédagogue, soucieux de la personnalité des enfants de l’Alyah et de leur avenir social, pour lequel il refusait l’alternative "le mochav ou le kibboutz", véhiculée par l’idéologie de l’époque. De culture ashkenaze, il savait pourtant parfaitement comprendre les problèmes psychologiques des enfants issus des familles d’origine orientale immigrées dans le nouvel Etat. Il fut foudroyé en pleine activité par une attaque cérébrale, le 22 avril 1974 ; il était âgé de 57 ans.
Jacques Cohn est l’exemple parfait de l’enseignant et du pédagogue : sa manière de diffuser ses connaissances pouvaient s’adapter à tous les publics, jeunes enfants, adolescents et adultes. Sa double culture, hébraïque et laïque, issue de la "Science du judaïsme", était impressionnante ; il savait la rendre accessible et intéressante sans jamais ennuyer son auditoire, même sur des sujets abstraits réputés difficiles. Sa longue silhouette, cachée sous un ample manteau noir qui l’avait fait surnommer "le curé", est restée célèbre pendant l’occupation et l’aida peut-être à éviter
des arrestations ; méthodique, précis et patient, il était toujours à l’écoute des problèmes de chacun et notait tout de sa longue écriture fine dans un petit carnet noir. Il ne chercha jamais à éluder les responsabilités qu’il avait choisies : la crainte qu’il inspira à la police de Vichy par le seul mérite de son savoir est révélatrice de l’influence qu’on lui prêtait, et qu’il exerça en fait réellement, par son enseignement et son rayonnement moral.
Les historiens de la Résistance juive en France lui accordent d'ailleurs un rôle important dans le redressement spirituel juif de cette période, dont il n'a jamais cherché à se glorifier ; après la Libération, il prit tout naturellement une part cruciale dans la reconstruction matérielle, pédagogique et intellectuelle de l'O.S.E. : il fut un novateur, attitude rare et remarquable chez un homme aux convictions religieuses affirmées ; on lui doit de nombreux rapports et articles de doctrine religieuse et pédagogique.
Dans le jeune Etat d'Israël, alors en construction, il avait entièrement réalisé son rêve : vivre, enseigner et évoluer avec sa famille dans un milieu juif ; il n’avoua qu’un seul regret : recommencer à travailler le dimanche, coutume israélienne à laquelle il ne s’habitua jamais ! Sa femme Margot fut, pendant de longues années, secrétaire de Martin Buber, puis conservatrice au département des manuscrits de la Bibliothèque nationale et universitaire de Jérusalem ; leurs appartements de Jérusalem furent souvent, comme celui de Tobie et Andrée Salomon, auxquels les liait une ancienne et affectueuse amitié, le point de rencontre obligé des Alsaciens en visite dans le pays. Ils ont eu trois enfants : Elie-Berthold, né en 1947, producteur de films en Californie ; Ruth, née en 1948, économiste à Haïfa ; Daniel, né en 1950, docteur en mathématiques et philosophie, spécialiste de philologie informatique.
Le surnom de Jacques Cohn, quelque peu mystérieux pour les non-initiés, est simplement le diminutif familial de son prénom prononcé à l’alsacienne : Jacob, d'où "Jacobo", puis "Bo".
L’une des sœurs aînée de Jacques Cohn, Ruth fut assassinée à Auschwitz en juillet 1944. Son frère Marc, hébraïsant et enseignant de renommée mondiale, spécialiste de la gnose mandéenne (secte judéo-chrétienne d'Irak et d'Iran), ancien directeur de l'École Maïmonide, fut membre du comité de direction de l'Institut "Kerem" de l'Alliance à Jérusalem, où il enseigna la philosophie, les arts et la musique à de futurs professeurs d'enseignement secondaire ; il est également l'auteur des dictionnaires Larousse d'hébreu- français et de français-hébreu.
Margot Cohn et Georges Weill
08/03/2023
Auteur : Margot Cohn et Georg
Source : Les grandes figures de l'OSE
Lien : OSE
Résistant juif
Période de Résistance
De 1943 à la Libération (Haute-Vienne, Dordogne, Ussac (Corrèze), maquis du Tarn)
Réseaux
OSE (Oeuvre de secours aux enfants)
Sixième-EIF
Responsable
Georges Garel
Démobilisé en août 1940, Jacques Cohn est chargé de l'enseignement des matières juives et de l'hébreu dans les communautés de Vichy et de Clermont-Ferrand. Expulsé de Vichy en novembre 1941, il organise une colonie de vacances de l'OSE (Oeuvre de secours aux enfants) pour les enfants juifs réfugiés à Montintin (Haute-Vienne). En 1942, il rejoint Limoges où il est chargé de la jeunesse juive réfugiée dans la région. Les Éclaireurs israélites de France lui confient la charge du bureau de formation spirituelle et religieuse. Il participe à la rédaction et à la diffusion de cours par correspondance parmi les jeunes juifs de Haute-Vienne et de Dordogne. Il est co-responsable avec le rabbin Abraham Deutsch du petit séminaire, école secondaire ayant pour but de former les futurs cadres du judaïsme. En juillet 1942 et avril 1943, il organise et dirige un camp de jeunes du mouvement Yechouroun ainsi qu'une colonie de vacances de l'OSE (Oeuvre de secours aux enfants) à Ussac. À la suite d'écoutes téléphoniques des services du Commissariat général aux questions juives, le « Juif Jacques Cohn, accusé d'actions néfastes et subversives » est envoyé en novembre 1942 en résidence forcée jusqu'en mai 1943. Grâce à l'intervention de personnes haut placées, il est assigné à résidence comme directeur pédagogique de la maison de stricte observance de Broût-Vernet (Allier). Il y reste jusqu'à la dispersion des enfants en novembre 1943 après une descente de la Gestapo ; le directeur administratif et ses deux jeunes enfants sont arrêtés. En 1944, Jacques Cohn rejoint le groupe armé de Résistance des EIF (Éclaireurs israélites de France) dirigé par Robert Gamzon (capitaine Lagnes) dans le Tarn, et participe comme sous-officier de la 2e section de la compagnie Marc-Haguenau aux opérations de ce maquis qui libère Castres et Mazamet en août 1944.
23/08/2017
Auteur : Frida Wattenberg
Lien : Organisation juive de combat : Résistance-sauvetage. France 1940-1945
Portrait
Jacques Cohn dit Bô, est sans aucun doute le chef de file de la tendance strasbourgeoise religieuse. Issu d’une famille allemande de Strasbourg, il entreprend de brillantes études de philosophie lorsque la guerre éclate. Démobilisé en 1940 il est frappé par le numerus clausus, alors qu’il voulait préparer une thèse à l’université de Clermont-Ferrand où était repliée celle de Strasbourg. Il décide alors de se consacrer à la vie juive par l’intermédiaire du mouvement de jeunesse religieux Yeshouroun et, pour gagner sa vie, de donner des cours d’instruction religieuse à la communauté israélite de Vichy. En août septembre 1941, il dirige une colonie de vacances dans l’annexe du château de Montintin, puis est appelé à Limoges pour s’occuper du service d’assistance aux enfants, organisé par l’Aide sociale israélite aux populations repliées d’Alsace.2 C’est là qu’il rencontre Margot sa future femme.
Il est ensuite chargé par les Eclaireurs israélites de la rédaction des cours par correspondance pour les cadres scouts en lien avec le rabbin Samuel Klein. Au côtés du rabbin Deutsch, il met sur pied les études du petit séminaire, le PSIL de Limoges qui accorde une large place aux matières juives. Ses activités provoquèrent la suspicion de la police, comme « servant à masquer une propagande hostile au gouvernement. A partir de novembre 1942, il est assigné à résidence à Bussière- Poitevine, alors qu’il dirigeait la colonie d’Ussac. En mai 1943, il échappe de justesse à une arrestation grâce à l’intervention de Joseph Weill qui obtint son assignation à résidence au château des Morelles de Broût-Vernet.
Sa longue silhouette dans son manteau noir qui lui valut le surnom de « curé » l’aida sans doute à éviter les arrestations. Méthodique, patient, précis, d’une très grande culture aussi bien religieuse que profane, il notait tout sur des petits carnets. Mais surtout il était toujours à l’écoute des autres qu’ils soient petits ou grands.
08/03/2023
Lien : OSE
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Paul Joseph dit Joseph Bourson Arrêté comme otage et fusillé le 11 juin 1944 à Mussidan (Dordogne), Blog
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Cet article n'est pas encore renseigné par l'AJPN, mais n'hésitez pas à le faire afin de restituer à cette commune sa mémoire de la Seconde Guerre mondiale.
Auteur :
Alain LAPLACE
Article rédigé à l'occasion de mes recherches généalogiques, puis la mise en ligne d'un blog (http://majoresorum.eklablog.com)dédié à la famille BOURSON qui a été expulsée en 1940 du village de Vigy (Moselle) et réfugiée à Mussidan (Dordogne) et les villages alentours où elle a vécu toute la durée de la guerre. Plusieurs personnes natives de Vigy faisaient partie des 52 otages fusillés le 11 juin 1944.
Paul Ernest dit Paul Bourson Farouche opposant au régime nazi, Exposé
2 pages,
réalisation 2011
Auteur :
Alain LAPLACE
- terminal
Article extrait d'une étude généalogique sur la famille BOURSON de Vigy (Moselle) et alliés (http://majoresorum.eklablog.com)
1 Memorbuch (Mémorial des Juifs du Bas-Rhin )
2 Journal de guerre de Charles Altorffer
3 Site officiel de la Commune de Montigny-les-Monts
4 Site non officiel de la commune d' Auxon (Démarches administratives, histoire du village, cartes postales et photos anciennes.
)
5 Saint-Dizier la période 1939-1945 en photos (La ville de Haute-Marne la période 1939-1945 en photos )
6 Histoire de Lièpvre de 1870 à 1945.
7 Le grands entretiens : André Kahn (Né en 1929 dans la bourgade alsacienne de Schirrhoffen, André Kahn est un rescapé de la Shoah. Evacué en train en janvier 1945 en direction de Gusen II, camp annexe de Mauthausen, puis à pied en avril vers Bergen-Belsen, André Kahn y est libéré par l'armée britannique et rapatrié le 5 juin à l'hôtel parisien Lutetia. )
8 Les grands entretiens : Denise Swaab-Kahn (Née en 1927 dans la bourgade alsacienne de Schirrhoffen, Denise Kahn est une rescapée de la Shoah. Rapatriée en juin 1945 à l'hôtel Lutetia à Paris. )
Notes
- 1 - Extrait de l'ouvrage Les orphelins de la Shoah - les maisons de l'espoir (1944-1960) de Katy Hazan, Éditions Les Belles Lettres, 2000
- 2 - Regroupement en Dordogne des œuvres sociales de Strasbourg, présidées par le grand rabbin Hirschler, repliées en même temps que les populations alsaciennes et lorraines. Elle est l'une des neuf organisations d'assistance constituant en zone Sud la Commission centrale des œuvres juives d'entraide. Très vite elle coopère avec l'OSE.
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