Hélène Lerner

Hélène Robin*, enseignante à la retraite, habitait à Lyon.

Max Lerner, son épouse Sarah et leurs trois enfants, Léon, Louis et Hélène, nés en 1921, 1924 et 1926, habitaient à Reims. Après l’offensive allemande déclenchée le 10 mai 1940 la majorité de la population rémoise part se réfugier en dehors de la ville, à la campagne ou ailleurs, dans une immense pagaille.
Hélène Lerner et sa mère Sarah partent ainsi avec des voisins, tandis que son père et ses frères prennent leur bicyclette. Les Lerner se dirigent vers le Sud, alors que d’autres vont vers l’Ouest. La famille se retrouve à Nevers.
Surpris par l’armistice du 22 juin 1940, et se trouvant au nord de la ligne de démarcation qui coupe la France en deux, ils ne vont pas plus loin.
Alors que Reims est occupé, la famille Lerner rentre chez elle, comme beaucoup d'autres Juifs.    

Au début de l'année 1941, Max Lerner, son épouse et leurs trois enfants, quittent Reims et arrivent à Lyon, en zone non occupée par les allemands.
Max Lerner, horloger, trouve un travail à Lyon et apprend le métier à ses fils, Léon et Louis, tandis que sa fille Hélène est inscrite au lycée.
En 1942, la directrice du lycée averti Sarah Lerner que Hélène n'est plus en sécurité au lycée.
Un enseignant vient lui donner des cours à domicile et lorsque la situation s'aggrave pour les juifs à Lyon, il conseille au Lerner de prendre contact avec Hélène Robin* qui les accueille dans son appartement à Lyon.
Alors que de nombreuses familles sont raflées, Hélène Robin* décide de les héberger dans une maison qu'elle leur loue à Roissiat dans la commune de Courmangoux, dans le Revermont bressan (Ain). La commune est caractérisée par son habitat dispersé en plusieurs hameaux, et comptant environ 500 habitants.
Avec l'aide du curé, Hélène Robin* fourni aux Lerner de faux papiers.
La famille restera installée tranquillement à Roissiat jusqu'au 16 avril 1944, quand une unité de la Wehrmacht fouille chaque maison de la commune.
Hélène Robin* avait emmené la famille à Lyon à l'exception de Léon et Louis Lerner. Lors de la rafle à Roissiat, ils se cachent dans le grenier de la maison, mais sont capturés. Léon montre les documents prouvant qui est autorisé par l’administration française et allemande de travailler en tant qu’artisan façonnier et est relâché. Louis sera déporté à Buchenwald.
Les Lerner resteront dans un appartement loué par Hélène Robin* à Lyon jusqu'à la libération en septembre 1944.
Louis Lerner fera partie des cinq Juifs rémois revenus de déportation en avril 1945, avec Mafsalie Goldsztajn, Moïse Molczadski, Valentin Salomon, Abraham Albert Weinberg et Sylvain Zusman.

Les Lerner resteront très proches de leur sauveuse jusqu'à sa mort, survenue en 1979.

Le 21 juillet 1993, Yad Vashem a reconnu Hélène Robin* comme Juste parmi les Nations.