Henri Grosman

Catherine Bourgeteau* habite avec son mari et sa fille Georgette, née le 14/05/1927, rue du Commandant Lamy, à Reims.
Nourrice, elle a la garde du petit Serge Rozenblum, depuis 1936. En 1938, Paulette Grosman, née Rozenblum, la tante du petit Serge, lui confie sa petite Ginette, âgée de 1 an.
En 1942, M. Bourgeteau est prisonnier de guerre. Catherine Bourgeteau* reste seule avec sa fille Georgette.

Luzer Grosman (dit Louis) était né en 1901 à Lubien (Pologne). Arrivé en France vers 1921, il rencontre Pessa Bajla Rozenblum (dite Paulette), née en 1903 à Poddebice (Pologne). Ils se marient en janvier 1932 et exploitent un magasin de bonneterie et vêtement, "Au petit bénéfice". Leurs deux enfants naissent à Reims, Henri en 1932 et Ginette en 1937.
La famille habitait rue de Cromicy à Reims.

En mai 1940, ils évacuent Reims. À leur retour, le magasin et l'appartement ont été bombardés et ils trouvent un logement 59 rue de Chanzy.
En juin 1942, ils doivent porter l’Étoile Jaune.
Henri fréquentait l’école des garçons rue Libergier, une étoile jaune cousu sur sa veste.

En août 1942, l'inspecteur de police, Raymond Bourlon, vient les prévenir d'une rafle. Louis Grosman s'enfuit en zone libre et parvient à rejoindre son beau-frère, Abraham Rozenblum, à Châtillon-sur-Indre.

Alors que les Juifs sont menacés, Catherine Bourgeteau*, petite de taille mais grande de cœur, décide d'accueillir dans son petit logement de la rue du Colonel Lamy, Paulette Grosman et ses deux enfants Henri et Ginette, Rosa Rozenblum, et Ella Rozenblum et ses enfants Serge et Gilberte.
Tout le monde vit caché dans un deux pièces-cuisine, sans visite, sans lumière et sans pouvoir sortir.
Henri et Ginette vont rester deux ans et demi chez Catherine Bourgeteau*, présentés aux voisins comme ses neveux.

Deux mois plus tard, munis de faux papiers, fournis par un commissaire de Reims, Catherine Bourgeteau* accompagne Serge et Gilberte Rozenblum, en train, puis en autobus, dans la maison familiale qui se trouve à 10 km d'Hagetmau (Landes). Mme Bourgeteau mère les accueille, tandis que Catherine Bourgeteau* avait confié le reste de la famille à sa fille Georgette, lycéenne.

Aidée par un cheminot, ami de la famille Bourgeteau, Paulette Grosman rejoint ses enfants, Henri, 10 ans, et Ginette, 5 ans, et parviendra à rejoindre Louis, son mari, à Châtillon-sur-Indre où ils sont accueillis par le docteur René Cluzeau, maire de Châtillon. Il propose à Fernande* et Paul Lecomte* de cacher les deux enfants.
Fernande* et Paul Lecomte* sont métayers à "La Gavaudière", une ferme isolée à 3 km de Châtillon, et habitent avec leurs enfants Raymonde et son époux Rolland Bourdeau, Germaine née en 1925, et Guy né en 1929. Paul, le fils aîné, est prisonnier de guerre, Maxime a rejoint le maquis.

Paul Lecomte* va les chercher en carriole et les fait passer pour ses neveux.
Le propriétaire de La Gavaudière habite le château en face et semble favorable à Vichy. Il s'agit donc rester plus que discrets et garder le secret de leur origine.
Henri et Ginette Grosman et Guy Lecomte sont comme frères et soeurs.

C'est là que un policier, Raymond Bourlon, vient prévenir Fernande* et Paul Lecomte* qu’une rafle est prévue. Paul Lecomte* part à la recherche d’un refuge à Châtillon-sur-Indre où se trouve déjà son beau-frère, Abraham Rozenblum. Le reste de la famille va se cacher chez Catherine Bourgeteau* qui avait été la nourrice des enfants Grosman.

Abraham Rozenblum, 46 ans, sera malheureusement arrêté et déporté sans reoutr à Maïdenek par le convoi 51, le 06/03/1943.

A Châtillon-sur-Indre, le 25 août 1944, des maquisards et des civils seront fusillés par les Allemands.

Grâce à ces aides, les familles au complet ont survécu à la guerre.

Le 8 mai 2012 Yad Vashem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Catherine Bourgeteau* et à Fernande* et Paul Lecomte*.