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Madame Bos
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Champigny-sur-Marne 94500 - Val-de-Marne
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Madeleine BOS à l'âge de 85 ans
source photo : Sucy-Infos
crédit photo : Ville de Sucy-en-Brie |
Histoire
MADELEINE BOS OU L'HÉROÏSME AU QUOTIDIEN.
L'infirmière à la moto transportait les messages de la Résistance
MADELEINE BOS OU L'HÉROÏSME AU QUOTIDIEN.
Connaissez-vous Madeleine Bos ? : Si vous avez assisté à la cérémonie du 11 novembre, sans doute avez-vous aperçu dans les rangs des anciens combattants cette vieille dame, digne, solide et fière.
L'histoire de cette ancienne infirmière. résistante de la première heure, est exemplaire. La voici afin que nul n'oublie les sacrifices consentis en temps de guerre.
Sucy-lnfo (S.I.): Avant toute chose, Madeleine BOS (nom d'épouse), quel âge avez-vous ?
Madeleine Bos (M.B.). Je suis née à Paris, passage Piver en 1903 (HATTON Madeleine Virginie, née le 9 janvier 1903, 5bis passage Piver, Paris 11e).
S.I. : Depuis combien de lemps habitez-vous à SUCY ?
M.B. : Cela fait deux ans. Mes enfants m'ont trouvé une place dans la maison de retraite de la Cité-Verte. J'y suis très bien, les infirmières sont très gentilles.
S.I. : Quel était votre métier ?
M.B. : J'étais, moi aussi, infirmière. J'ai travaillé pendant 40 ans sur Champigny, Chennevières et Ormesson. On m'appelait "l'infirmière à la moto" car j'avais l'habitude de me déplacer grâce à ce moyen de transport.
S.I. : 40 ans de carrière qui vous ont valu les plus hautes distinctions...
M.B. : Oui, la Croix Rouge Française m'a remis sa plus haute décoration. Je suis également Chevalier dans l'Ordre national du mérite social.
S.I. : Dans cette vitrine où l'on peut admirer ces décorations, il y en a d'autres qui rappellent votre passé de résistante : la croix des combattants, celle de la libération. Mais il y a aussi un brassard tricolore frappé d'une croix de Lorraine, celui des Forces Françaises de l'Intérieur (F.F.I.).
Quand avez-vous décidé d'entrer dans la Résistance ?
M.B. : Oh, dès le début. A l'époque. mon mari et moi habitions à Champigny. Ce jour-là, je me rendais à la mairie pour je ne sais plus quelle raison... pour un décès, je crois. Enfin, quand j'ai vu flotter le drapeau allemand sur la mairie de Champigny, je suis devenue folle de rage. Je suis montée dans le bureau du maire, qui était un brave homme, et je lui ai dit : "Comment, Monsieur le Maire, vous allez laisser faire ça ? Vous n'allez pas rester dans votre fauteuil alors que vos écoles sont pleines de réfugiés. Il y a du travail à faire !" "Madeleine", m'a-t-il dit, "je vous laisse les mains libres pour vous en occuper." Alors j'ai rameuté les équipes de la Croix Rouge et nous avons organisé les premiers secours. En priorité, je me suis occupée des bébés : il y en avait 25 qui avaient besoin de soins et que nous avons installés dans une crèche.
S.I. : Les Allemands ne vous ont pas mis des bâtons dans les roues ?
M.B. : Si. Dès le lendemain, j'ai reçu la visite d'un officier allemand qui m'a demandé :
- "Qui est le che, ici ?"
- "C'est moi", lui ai-je répondu.
- "Madame, j'ai besoin de ces locaux !"
- "Il n'en est pas question. Il y a ici des enfants qui sont entre la vie et la mort !"
- "Montrez-moi !"
J'ai fait avec lui le tour des lits. Il a tout examiné puis il s'est tourné vers moi.
- "Je vous félicite : aucune erreur de diagnostic. Bien entendu, il n'est pas question que je vous chasse."
Nous avons pu continuer à nous occuper des réfugiés.
S.I. : Voilà pour vos fonctions officielles dans la défense passive. Mais il y en avait de plus "discrètes"...
M.B. : Je servais en effet de "boîte-aux-lettres" pour la résistance. Des garçons différents venaient m'apporter des messages. "Joséphine" était mon nom de guerre. Du moment qu'on me donnait ce nom-là, je savais que c'était la Résistance.
j'appartenais au réseau Front National 25 mais c'est tout ce que je savais. J'avais deux chefs - dont j'ai su les noms seulement après la guerre - le général De Benediti et le commandant Duval. j'ai aussi beaucoup travaillé avec M. Constant Limpens, qui était l'imprimeur du Fort de Champigny. C'est lui qui imprimait une partie des tracts de la Résistance.
M. Limpens était très dévoué. C'était un résistant acharné.
S.I.: Votre métier devait vous faciliter les choses pour circuler...
M.B. : J'ai surtout bénéficié du hasard. Un jour, j'ai assisté a un accident de circulation entre deux side-car, occupés par des soldats allemands, qui étaient entrés en collision. Il y avait des blessés dont un particulièrement grave : un bras et une jambe cassés. Je me suis précipitée pour le soigner. Un soldat s'est interposé.
- "Vous n'avez rien à faire là !"
- "Désolée. En tant que soldat, il est à vous. En tant que blessé, il est à moi ! "
Et j'ai continué à lui prodiguer mes soins. Ce soldat était un officier, un major, qui m'a remercié une fois guéri et m'a demandé ce qu'il pouvait faire pour m'aider. Je lui ai demandé un laissez-passer permanent. Grâce à lui, j'ai pu passer tous les barrages des forces allemandes pour soigner mes malades... ou pour porter des messages.
S.I. : Je crois que vous vous êtes aussi occupée de prisonniers de guerre ou de parachutistes qui cherchaient à s'enfuir.
M.B. : M. Limpens cachait beaucoup de parachutistes. Pour ma part, dans une école où je travaillais il y avait un souterrain où les gens venaient se réfugier pendant les bombardements. J'ai pu en faire passer par là, notamment des prisonniers qui avaient sauté d'un train à l'entrée d'un tunnel à Champigny. Mais, rapidement, les Allemands s'en sont aperçus et ont travaillé et ont installé des mitrailleuses pour décourager les tentatives de fuite. Dans notre petite maison de Champigny, nous avions un grenier secret dans lequel nous avons pu cacher jusqu'à quinze prisonniers. Mais pour les faire partir, il fallait trouver des vêtements civils. C'est ainsi que je suis allée voir ma supérieure de la Croix Rouge qui a réussi à trouver ce dont nous avions besoin. Et ils ont tous pu s'en aller.
S.I. : Lorsque la libération est arrivée, vous avez dû être très soulagée.
M.B. : La libération laisse en moi des souvenirs douloureux. Lorsque nous avons appris que les troupes alliées allaient arriver à Champigny, la joie a éclaté dans la ville. Malheureusement, des soldats allemands qui fuyaient ont tiré sur un groupe de jeunes résistants. Parmi eux, il y avait mon fils...
Madeleine, alias "Joséphine", s'est tue. Son regard reste fixé sur la dernière photo de son fils, prise quelques heures avant qu'une balle...
Sesyeux, embués de larmes, trahissent un désespoir qu'aucune distinction, aucune médaille ne viendront jamais effacer. Par delà les actes héroïques et les souvenirs qui disparaissent petit à petit dans l'ombre de l'oubli, demeure l'espoir que plus jamais l'on ne connaîtra ce que Madeleine Bos et des millions d'hommes et de femmes ont connu il y a près de cinquante ans.
QUELQUES ATTESTATIONS ET HOMMAGES RENDUS A MADELEINE BOS :
"Extrait de l'ordre général n°1 en date du 23 novembre 1944.
Le Général JOINVILLE, directeur des Forces Françaises de l'Intérieur cite à l'Ordre de la Division : Madame BOS Groupe sanitaire FFI de Coeuilly
Motif de la proposition : Durant les combats d'août 1944, a rempli ses fonctions d'infirmière avec le plus grand dévouement.
A tenu à rester à son poste malgré la mort de son fils tué en service commandé.
Signé : Le Général JOINVILLE, directeur des Forces Françaises de l'Intérieur."
"Mairie de Champigny-sur-Marne :
Le Comité local de la Libération adresse à Mme BOS, infirmière, l'hommage de sa profonde reconnaissance et l'expression de sa vive gratitude pour son dévouement inlassable de tous les instants à la population laborieuse de Champigny.
De plus, Mme BOS s'est conduite d'une façon admirable le 26 août 1944 lors de la bataille du Fort de Champigny en donnant ses soins sans aucune défaillance malgré sa grande douleur d'avoir trouvé, elle-même, le corps de son fils bien-aimé Jean Charles BOS tué d'une balle allemande.
Le Comité Local de la Libération lui remet la Médaille d'Or de la ville de Champigny-sur-Marne."
"...Je soussignée, Présidente de la Croix Rouge Française, Comité de Champigny,
Certifie que Mme BOS, infirmière diplômée, a fait preuve d'un grand dévouement depuis1933 et surtout depuis 1939 au début de la guerre, et notamment pendant l'exode, époque où, à Champigny, il n'y avait ni Docteur, ni sage-femme donnant ses soins aux malades et aux réfugiés gratuitement et remplissant les formalités en cas de décès.
Actuellement : continue à donner ses soins aux malheureux.
Médaille d'Or 1939-1940. Signé : V. VADÉ"
"COMITÉ LOCAL DE LIBÉRATION DE CHENNEVIÈRES-SUR-MARNE
Chennevières, le 9 mars 1945
Certificat délivré à Mme Madeleine BOS Rue de la Gaîté, Champigny.
Madame Madeleine BOS, infirmière, dans la résistance dès Août 1940, volontaire à cette époque pour assurer le service de liaison, s'est toujours acquittée de sa tâche difficile jusqu'à la libération.
A formé l'un des premiers groupes de résistance et le premier groupe sanitaire de la région.
D'un dévouement absolu, elle a, par son exemple, maintenu haut le moral de ses équipes.
En raison de la belle conduite et du patriotisme de Madame Madeleine BOS, c'est avec la plus vive satisfaction que je lui délivre la présente attestation.
Signé : C. LIMPENS, Président du C.L.L.,
Dans la clandestinité : C. LAMBERT, Commandant les groupes du F.N.23"
26/01/2020
Auteur : Inconnu
Source : Sucy-Infos, journal municipal de Sucy-en-Brie - 1988
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Etoile jaune: le silence du consistoire centrale , Mémoire ou thèse
7 pages,
réalisation 2013
Auteur :
Thierry Noël-Guitelman
- terminal
Lorsque la 8e ordonnance allemande du 29 mai 1942 instaure l'étoile jaune en zone occupée, on peut s'attendre à la réaction du consistoire central. Cette étape ignoble de la répression antisémite succédait aux statuts des juifs d'octobre 1940 et juin 1941, aux recensements, aux rafles, aux décisions allemandes d'élimination des juifs de la vie économique, et au premier convoi de déportés pour Auschwitz du 27 mars 1942, le consistoire centrale ne protesta pas.
Liens externes
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1 Juifs en psychiatrie sous l'Occupation. L'hospitalisation des Juifs en psychiatrie sous Vichy dans le département de la Seine (Par une recherche approfondie des archives hospitalières et départementales de la Seine, l'auteur opère une approche critique des dossiers concernant des personnes de confession juive internées à titre médical, parfois simplement préventif dans le contexte des risques et des suspicions propres à cette période. La pénurie alimentaire est confirmée, influant nettement sur la morbidité. Ce premier travail sera complété par un examen aussi exhaustif que possible des documents conservés pour amener une conclusion. )
2 Héros de Goussainville - ROMANET André (Héros de Goussainville - Page ROMANET André )
3 Albert Szerman, rescapé des rafles du Vél d'Hiv' et de La Varenne (Le 20 mai 2012, une cérémonie de reconnaissance des sauveurs d'Albert Szerman, les Justes Solange* et Henri Ardourel*, s'est déroulée à la Salle polyvalente de Crouy. Témoignage d'Albert Szerman. )
4 Résistance à la Mosquée de Paris : histoire ou fiction ? de Michel Renard (Le film Les hommes libres d'Ismël Ferroukhi (septembre 2011) est sympathique mais entretient des rapports assez lointains avec la vérité historique. Il est exact que le chanteur Selim (Simon) Halali fut sauvé par la délivrance de papiers attestant faussement de sa musulmanité. D'autres juifs furent probablement protégés par des membres de la Mosquée dans des conditions identiques. Mais prétendre que la Mosquée de Paris a abrité et, plus encore, organisé un réseau de résistance pour sauver des juifs, ne repose sur aucun témoignage recueilli ni sur aucune archive réelle. Cela relève de l'imaginaire. )
5 La Mosquée de Paris a-t-elle sauvé des juifs entre 1940 et 1944 ? une enquête généreuse mais sans résultat de Michel Renard (Le journaliste au Figaro littéraire, Mohammed Aïssaoui, né en 1947, vient de publier un livre intitulé L’Étoile jaune et le Croissant (Gallimard, septembre 2012). Son point de départ est un étonnement : pourquoi parmi les 23 000 «justes parmi les nations» gravés sur le mémorial Yad Vashem, à Jérusalem, ne figure-t-il aucun nom arabe ou musulman ? )
6 Paroles et Mémoires des quartiers populaires. (Jacob Szmulewicz et son ami Étienne Raczymow ont répondu à des interviews pour la réalisation du film "Les garçons Ramponeau" de Patrice Spadoni, ou ils racontent leur vie et en particulier leurs actions en tant que résistants. On peut le retrouver sur le site Paroles et Mémoires des quartiers populaires. http://www.paroles-et-memoires.org/jan08/memoires.htm. (Auteur : Sylvia, Source : Canal Marches) )
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