Myriam Cymbalista

Avraham Cymbalista, né le 20/01/1896 à Chruszczobrod (Pologne) est tailleur. Il épouse Esther née Zelbershtein le 07/12/1908 à Plawno (Pologne).
Le couple s'installe à Lens. Ils ont deux enfants : Myriam, née le 13 avril 1935 à Lens (Pas de Calais) et Norbert, né en 1939.

Arrêtés à Lens parce que juifs, Avraham, 46 ans, et Esther Cymbalista, 33 ans, sont déportés sans retour de Lens le 11 septembre 1942, transférés à la Kazerne Dossin à Malines en Belgique puis à Auschwitz le 26 septembre 1942 par le convoi n° 11 avec les numéros 2287 et 2288.

Myriam et Norbert sont recueillis par Joseph* et Marianna Tysiak*, originaires de Pologne, qui habitent à Loos-en-Gohelle avec leurs enfants, Marianna*, Jeanne et Stéphane.
Membres du Pown, réseau polonais de résistance, Joseph Tysiak* est mineur de fond et son épouse, Marianna*, nourrice.

Les Tysiak* font alors courir le bruit de l’arrestation de toute la famille Cymbalista par les Allemands, parents et enfants. Pour mettre à l'abri Myriam et Norbert des regards indiscrets et des collabos, ils cachent les enfants dans la porcherie, leur apprenant à se dissimuler dans les ballots de paille, à la moindre alerte. Et en effet, lorsqu'ils furent dénoncés, les Allemands cherchèrent en vain les enfants.

Myriam et Norbert vont rester 3 ans dans ce village minier.

En 1942, Marianna Tysiak avait 19 ans. Sa sœur, Jeanne Tysiak, 17 ans. s’était investie dans le Pown, l’organisation polonaise de lutte pour l’indépendance. Leur frère, Stéphane Tysiak, avait été réquisitionné pour le STO, le service du travail obligatoire.

Myriam et Norbert, ne reverrons jamais leurs parents et ils resteront à Loos-en-Gohelle jusqu'en 1950 avant d'être placés dans une maison d’enfants de l’OSE, à Versailles.

En 1953, ils partent vivre en Israël.
Myriam fait des études d’institutrice, se marie en 1955 au kibboutz Sdé-Eliahou où elle vivra avec ses enfants et petits-enfants.

Les deux enfants resteront toujours en contact avec les Tysiak* et Marianna, mariée et devenue Marianna Sloma*, qui habite toujours la maison familiale route de Béthune, sur laquelle une plaque est aujourd’hui fixée à l'entrée de la maison pour immortaliser en quelques mots l'acte de courage des Tysiak* à cet endroit, pendant l'occupation.