Paul Leichtmann

François Lepoire* né en 1908, habitait Briançon (Hautes-Alpes) à proximité de la frontière italienne. 
Lors de ses études de médecine à Nancy, il s’était lié d’amitié avec Paul Leichtmann, un étudiant juif Nancéien. Devenus médecins tous les deux, ils étaient restés amis. 

François Lepoire* épouse Mlle Petit. Ils auront deux filles, Edith et Catherine.

En 1938, une fois leurs études terminées, François Lepoire* pris la succession de son beau-père, le docteur Marcel Petit, qui fut à l'origine de l'implantation du premier sanatorium, conseiller municipal d'arrondissement et Général de Briançon.

Paul Leichtmann était réfugié à Grasse, à présent occupé par les Allemands.
Il vint voir François Lepoire en septembre 1943 pour lui demander son aide. 

François Lepoire* lui offrit l’hospitalité, au mépris du danger – Juifs et étrangers étaient interdits de séjour dans les régions frontalières. 
Paul resta trois jours chez son ami. Le François Lepoire* lui trouva un poste dans une maison de repos, « Les Neiges ». Il y demeura sept mois. 

En juin 1944, lorsque les Alliés débarquèrent en Normandie, les deux amis prirent le maquis et se battirent contre l’occupant.

Malgré la surveillance dont François Lepoire* était l'objet, affublé de son brassard Croix Rouge, il transportait des armes et des munitions dans sa 2CV au nez et à la barbe des Allemands et mena une action efficace et discrète au sein de la Résistance comme médecin du maquis.

Briançon a le triste privilège d’avoir été libéré deux fois : le 26 août et le 6 septembre 1944. Le 26 août, les Forces françaises de l’intérieur (FFI) et un détachement des forces américaines entrent dans Briançon. Les Allemands évacuent la ville. Mais le 28 août, après le départ du détachement américain, les forces allemandes contre-attaquent et reprennent la ville le lendemain.
A l’issue des combats, les Allemands fusillent 9 FFI et 1 civil et prennent 200 otages. Ces derniers furent sauvés grâce à l’intervention du docteur François Lepoire* et d’Adrien Daurelle* qui négocièrent avec succès avec l'hauptmann Schneider qui menaçait d'exécuter des otages. Et dix ans plus tard, ils œuvrèrent conjointement à la construction du centre hospitalier de Briançon tandis que Adrien Daurelle* devient maire de Briançon en 1945 et le restera jusqu'en 1959.

Après la guerre, il milita pour faire reconnaître les bienfaits du climat briançonnais sur le traitement de l’asthme. On lui doit l’ouverture d’une section climatique au lycée et la création du centre briançonnais de recherches bioclimatiques. Il a légué son nom à une allée de Briançon et au centre d’accueil et de restauration scolaire.

Le 4 octobre 1989, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à François Lepoire* le titre de Juste parmi les Nations.