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Vosges

Région :
Grand-Est
Département :
Vosges

Préfets :
Paul Dupuy
(1936 - 11/1941) Préfet des Vosges
Edmond Jean Schmidt
(21/09/1940 - 04/11/1946) Préfet de Meurthe-et-Moselle à compétence régionale. En janvier 1942 il est promu préfet de Meurthe-et-Moselle, de la Meuse et des Vosges, sous tutelle de la Feldkommandantur
André Parmentier
(11/1941 - 09/1942) André Auguste Parmentier, Préfet des Vosges. Arrêté et révoqué par la Résistance en 1944, il est relevé de sa condamnation pour faits de Résistance (1896-1991)
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Albert-René Daudonnet
(09/1942 - 1944) Albert René Daudonnet, Préfet des Vosges. Accusé d'aider la résistance, il est arrêté par la Gestapo le 14/05/1944 et libéré le 01/05/1945.
Georges Parisot
(1944 - 1946) Georges Nicolas René Robert Parisot, Préfet des Vosges

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Jean-Émile Andreux Jean-Émile Andreux
Mémorial des déportés du Judenlager des Mazures

 

Jean-Émile Andreux Jean-Émile Andreux
Le Camp des Mazures et ses déportés juifs

 

Eric Rondel Eric Rondel
L'Armée américaine en Alsace : Haut-Rhin / Bas-Rhin 1944-1945

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Jean Camille Bloch Jean Camille Bloch
Juifs des Vosges, 1940-1944 - 1200 martyrs oubliés

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Marie-Joseph Bopp Marie-Joseph Bopp
Histoire de l'Alsace sous l'occupation allemande, 1940 1945

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La grande épreuve - l'Alsace sous l'Occupation Allemande 1940-1944

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Max Lagarrigue Max Lagarrigue
1940, la France du repli, l'Europe de la défaite

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Pierre Bockel, l’aumônier de la liberté

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Suzanne Oestreicher

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Gérardmer 88400 Vosges
Nom d'épouse: Oestreicher

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Histoire

Hommage aux habitants de Vialas

Je voudrais rendre hommage à la bienveillance, au sens de l’accueil et à l’esprit de résistance qui ont fait des Cévennes et de Vialas, un village protecteur et un haut lieu du refuge des familles juives, durant les années 1940-1944.
Grâce à la discrétion et à l’hospitalité des habitants de Vialas, près de 70 juifs et plus de vingt familles juives de l’Europe entière, ont trouvé refuge dans le village et les écarts environnants : Nojaret, le Mas Lafont, Soleyrols, Souteyrannes, Castagnols, Massufret, Choffés. Dans le village, le silence était la règle. Les familles qui accueillaient des juifs avaient donné la consigne à leurs enfants de ne rien dire. Les réfugiés ne sont pas rentrés dans la clandestinité et les enfants, tels Lucien Simon, alors âgé de 14 ans et Gabriel Oestreicher de 12 ans, se sont rendus au Cours complémentaire sous leur vrai nom, contrairement à bien d’autres lieux. Mais parmi ces familles, deux pères ont été arrêtés le 26 février 1943, lors de la rafle des israélites étrangers. Et l’un d’entre eux, conduit au camp de Gurs, a été déporté.
Après le recensement de 1942, le maire François Maurin comme d’autres maires cévenols, a refusé de répondre aux demandes de la préfecture et l’on ne trouve pas de liste de réfugiés. Ainsi aucun membre de ma famille n’est-il signalé.

La famille Bloch : Rose, ma grand-mère paternelle, Yvonne et André, mes parents, Juliette Dockés , ma grand-mère maternelle, moi, Anny, mon frère Gérard, Lise et Jacques Bloch, mes oncles et tantes, la famille Simon : Jeanine et son frère Lucien, les Oestreicher : Armand et Suzanne, Gabriel, leur fils, et leurs parents, Joséphine et Germain Dockés. Tous sont arrivés entre octobre et fin décembre 1943 : 14 personnes, 11 adultes et 3 enfants. Ils venaient des Vosges et avaient trouvé, après l’exode, refuge à Nîmes. Ils sont demeurés à Vialas jusqu’à la libération de Nîmes, à la fin septembre 1944.

Ma famille est originaire de l’Est de la France, de Gérardmer, de Remiremont dans les Vosges et de Belfort. Elle a trouvé, lors de l’exode de juin 1940, un premier refuge à Nîmes, auprès de parents enracinés dans la ville depuis plusieurs générations, la famille Simon. Elle a ensuite aménagé dans des mazets, ou trouvé des petits meublés. Elle a ainsi échappé aux chambres d’hôtels exigus, aux appartements vides réquisitionnés, transformés en dortoirs, lot de nombreux réfugiés qui n’avaient ni parenté, ni amis.
Quand l’étau se resserre, quand la zone sud est occupée, quand les rafles de juifs se multiplient, ma famille, grâce à des amis, grâce à l’aide de la filière des pasteurs de Nîmes trouve un nouvel abri, à partir de février 1943, dans différents villages des Cévennes : citons Valleraugue, Talayrac, Saint-André-de-Majencoules, Vialas, Génolhac. Mes parents ont ainsi vécu, du mois d’octobre 1943 jusqu’à la libération de Nîmes, le 23 aout 1944, chez des hôtes discrets, bienveillants et dans ces villages qui les ont protégés.

A Nîmes, mes parents côtoient des réfugiés venus de toute part de l’Europe comme du bassin méditerranéen Turquie, Grèce : 1022 juifs selon le recensement de juin 1940, 300 juifs seulement habitaient la ville de Nîmes avant-guerre.

Nîmes est perçue comme une ville moins surveillée, éloignée des zones côtières, plus tolérante que d’autres, une ville aussi qui comprend 18 à 20 000 protestants sur une population de 80 000 habitants.
Jusqu’en 1942, les institutions juives ont fonctionné officiellement. Ainsi mes parents se sont-ils mariés en mai 1941 à la synagogue de la rue Roussy, des enfants y ont fait leur entrée dans la synagogue en 1941 comme notre ami Jean-Paul Léon, le rabbin Schilli, rabbin de Montpellier et aumônier notamment du camp de Rivesaltes assurait les offices. Joseph Cario, chantre était présent pour le service au quotidien. Le comité d’entraide aux réfugiés pour les plus démunis organisé par le général Boris et des notables alsaciens trouvent un local à la synagogue. Les éclaireurs israélites voient le jour. Ils forment un groupe de 30 à 40 jeunes. Autour de leur chef Jean-Jacques Rein, arrêté ensuite à Lyon par la Gestapo en février 1943. Il était assisté de ma tante, Lise Bloch appelée Poussin. Les enfants sont scolarisés sous leur vrai nom. Dans leurs classes, se trouvent aussi des fils et filles de collaborateurs. Mais grâce à la complicité des frères Picard et de celle d’Agulhon qui travaillent tous trois à la préfecture de Nîmes, des faux papiers et fausses cartes sont établis. Agulhon organise une filière avec les pasteurs de Lozère.

De 1940 au 4 mars 1943, Nîmes devient le centre du protestantisme en zone sud avec la présence du pasteur Marc Boegner*, de la Cimade, des missions évangéliques, du comité de Nîmes, comité coordination pour l’assistance dans les camps d’internement. Parmi les pasteurs présents dans la ville, je pense notamment au rôle joué par le pasteur Elie Lauriol, représentant des églises réformées de Nîmes, au pasteur Paul Brunel*, président du consistoire qui ont hébergé des familles et des enfants juifs. Paul Brunel* recevra la médaille de justes parmi les nations en 1984. A leurs côtés, des laïcs jouent un rôle dans le refuge : Marcelle Monod, directrice à la Maison de santé protestante qui a abrité clandestinement les élèves infirmières Denise et Hélène Weill ; les responsables de la maison de retraite Château Silhol pour les personnes âgées, les éclaireurs unionistes pour l’accueil des éclaireurs israélites avant que ces derniers ne rentrent dans la clandestinité, après novembre 1942. Je rends hommage, aussi, à ces familles protestantes de condition modeste qui ont caché des familles juives dans des cuisines ou des chambres. Toutes ces actions sont inspirées par l’appel du pasteur Boegner*.
A partir de 1943, les villes du Sud deviennent trop dangereuses : l’aryanisation des biens en janvier 42, les rafles du mois d’août 42, l’occupation par la Gestapo en février 1943 d’un immeuble, où résident mes grands oncle et tante contraignent alors ma famille à un nouvel exode, à trouver de lieux et des modes de ressources clandestins.
Une différence considérable existe alors entre les résidents réfugiés qui ont des contacts et des moyens financiers et les familles les plus démunies souvent d’origine étrangère. Comment partir quand on peine à subsister ? "Partir nécessite de trouver des fonds et des lieux où s’établir" dit Salomon Perahia originaire de Salonique installé à Nîmes depuis 1937, dont le père commerçant ambulant a été déporté avec sa femme et deux de ses enfants. Salomon Perahia constate amer : "Chacun vivait dans sa bulle ; d’une famille à l’autre, on se fréquentait peu ; c’était le règne de la débrouillardise".
Pour les réfugiés qui frappent à la bonne porte d’un presbytère, qui sont aidés par des amis, qui peuvent se déplacer, les Cévennes vont constituer alors un nouvel asile. Ils ne partent pas sans difficultés. C’est pour de nombreux réfugiés une deuxième, parfois une troisième étape dans un parcours de survie.

Pourquoi ces familles se sont-elles rendues à Vialas ? Est-ce grâce au réseau des commerçants, au réseau des pasteurs, au bouche à oreille ? A Nîmes, Vialas était un nom qui circulait, un village perché à 600 mètres d’altitude et relativement isolé ! Ils ont choisi Vialas, en Lozère et ne se sont pas trompés : "Nous sentions qu’ils étaient pour nous", "Ils n’étaient pas hostiles", "Je me suis senti en sécurité", disent mes témoins, alors qu’une propagande antisémite et les rafles d’adultes et d’enfants juifs sévissaient en France et dans toute l’Europe, depuis 1941.

En octobre 1943, mes parents sont hébergés à Vialas en Lozère, Près de 70 juifs s’y cachent venus de toute l’Europe. Mais à l’exception du pasteur Burnand, du maire François Maurin, et du chef de la résistance René Evrard, les habitants en savent le moins possible. Dans ce climat d’insécurité, une des préoccupations majeure de ces familles est de ne pas se faire reconnaitre. Pourtant, de nombreux logeurs connaissaient les raisons pour lesquelles les familles venaient se réfugier et les risques qu’ils pouvaient encourir ; aussi si se méfiaient-ils des délateurs ou "des infiltrés". Le mot d’ordre était à la discré. J’ai retrouvé quelques photos familiales prises le 15 mars 1944.

Vis-à-vis de la communauté villageoise, suivant les conseils des pasteurs, certaines familles s’intègrent à la vie religieuse, vont au culte le dimanche, les enfants suivent les cours de Bible.

Malgré la rupture que représente la vie rurale ces citadins s’adaptent. Ils s’adaptent à l’état sommaire des lieux, à la corvée d’eau, à l’entretien d’un feu. Ils aident les fermiers dans les travaux des champs, cultivent un premier jardin. De chimistes, les Juliard deviennent agriculteurs ; si l’on est tailleur, on confectionne des vêtements pour les habitants du village. Les enfants reprennent le chemin de l’école. Des pères de famille retournent par obligation chaque semaine en ville malgré le danger.

Je dois ma survie au sang-froid et au courage de notre logeur, Francis Vidal, dont la famille est ici présente : quand le 24 mai 1944, les miliciens, les Allemands et les GMR sont venus fouiller le village et sa maison, à la recherche d’illégaux, de réfractaires ou de résistants, à la question posée par la milice "Qu’y a-t-il là haut ?", en désignant la porte qui conduisait aux chambres, Francis Vidal avec beaucoup de sang-froid leur a répondu : "Ce sont des greniers, je n’y vais jamais, c’est en très mauvais état". Il a été suffisamment persuasif pour dissuader les miliciens de monter. J’étais alors un bébé d’un jour.

François Maurin, le maire, n’a pas publié ma naissance sur le mur de la mairie comme il en avait l’obligation afin de ne pas mettre en danger mon existence.

L’accueil des juifs fut donc une oeuvre collective, une chaîne de solidarité et de sympathie, en la personne du pasteur Burnand, du maire François Maurin , du professeur, René Evrard, résistant de la première heure, des logeurs , protecteurs des réfugiés, du gendarme Pellet et du brigadier Salager, du docteur Jeanjean, de mademoiselle Rauzier résistante, des familles Maurel, d’Yvette Brignand, du boulanger Paillasse, du boucher Reydon et de bien d’autres encore…Tous ont pris des risques et se sont placés dans l’illégalité.

Menus actes de résistance civile - le boulanger qui donne du pain très tôt le matin sans tickets, le médecin qui brave le danger pour assurer un accouchement, le résistant qui avertit d’un hôte suspect, le pasteur qui fabrique de faux papiers, le logeur qui se tait devant la milice, le gendarme qui prévient les familles qu’elles vont arrêter, cette chaîne de solidarité collective a permis que nous survivions à Vialas, village cévenol à dominante protestante.

Qu’ils en soient ce jour remerciés du fond du coeur et que cet esprit de résistance anime les Cévennes. Que Vialas reste encore et toujours ce village exemplaire, hospitalier, d’entraide et de refuge.

Vialas, le 28 mai 2011

Anny Bloch-Raymond Témoignage de Anny Bloch-Raymond

24/02/2013

asso 8028

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Paul Joseph dit Joseph Bourson Arrêté comme otage et fusillé le 11 juin 1944 à Mussidan (Dordogne), Blog 2 pages, réalisation 2011
Auteur : Alain LAPLACE
Article rédigé à l'occasion de mes recherches généalogiques, puis la mise en ligne d'un blog (http://majoresorum.eklablog.com)dédié à la famille BOURSON qui a été expulsée en 1940 du village de Vigy (Moselle) et réfugiée à Mussidan (Dordogne) et les villages alentours où elle a vécu toute la durée de la guerre. Plusieurs personnes natives de Vigy faisaient partie des 52 otages fusillés le 11 juin 1944.
Paul Ernest dit Paul Bourson Farouche opposant au régime nazi, Exposé 2 pages, réalisation 2011
Auteur : Alain LAPLACE - terminal
Article extrait d'une étude généalogique sur la famille BOURSON de Vigy (Moselle) et alliés (http://majoresorum.eklablog.com)


Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Journal de guerre de Charles Altorffer
2 Site officiel de la Commune de Montigny-les-Monts
3 Site non officiel de la commune d' Auxon (Démarches administratives, histoire du village, cartes postales et photos anciennes. )
4 Saint-Dizier la période 1939-1945 en photos (La ville de Haute-Marne la période 1939-1945 en photos )
5 Histoire de Lièpvre de 1870 à 1945.

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