Émile Duguet* dirige le home pour enfants "La Maison joyeuse" à Gérardmer, station estivale des Vosges. Il est aidé de son assistante Suzanne Bonnard Jouanneau.

Le 15 mars 1944, une vague d'arrestation s'abat sur les Juifs de la région, pour la plupart réfugiés d'Alsace.
La famille Fuchs, est réfugiée de Strasbourg.
Marcel Fuchs, dit à son épouse Hélène de s'enfuir immédiatement avec leur petite Mireille, âgée de 4 ans, tandis qu'il organise la fuite de ses parents, de sa belle-mère et de quatre autres parents.
Il n'en eut pas le temps.
Marcel (Michel), 43 ans, né le 8 avril 1901 à Hayange (Moselle), ses parents, Marie et Lazare Fuchs, sa belle-mère et de quatre autres parents furent arrêtés et déportés sans retour vers Auschwitz le 13 avril 1944.

Hélène, partie à bicyclette avec la fillette sur son porte-bagages, se sauva à travers les champs couverts de neige.

Émile Duguet* les vit, leur fit signe de s'arrêter et les conduisit à La Maison joyeuse.
Il les cacha dans le grenier, où se trouver déjà Pierre Wolff et quatre membres de la famille Haenel, dont un petit garçon de 4 ans.

La police allemande, aidée par la milice française, eut beau ratisser la région, elle ne les découvrit pas.
Émile Duguet*, aidé de son assistante Suzanne Bonnard Jouanneau, veilla avec sollicitude sur ses protégés, venant même, pour les rassurer, passer la soirée avec eux.

Grâce à ses contacts dans la résistance, il leur fournit à tous de fausses cartes d'identité qui leur permirent de rejoindre Lyon par le train.

Après la Libération, plusieurs des survivants sont intervenus pour faire décerner la croix de chevalier de la Légion d'honneur à Émile Duguet* qui refusa, affirmant que son action n'avait pas été motivée par un désir de récompense.

Tous ceux dont il avait sauvé la vie restèrent en contact avec lui jusqu'à sa mort.