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Hérault

Région :
Occitanie
Département :
Hérault

Préfets :
Pierre Monis
(01/07/1937 - 20/07/1940) Préfet de l'Hérault
Paul Brun
(20/07/1940 - 25/08/1940) Préfet de l'Hérault
Pierre Olivier de Sardan
(25/08/1940 - 11/10/1942) Préfet de la région de Montpellier (Aude, Aveyron, Hérault, Lozère et Pyrénées-Orientales)
Camille Ernst*, Secrétaire général de la préfecture de l’Hérault (de 09/1940 à 02/1943), Juste parmi les Nations

(Jan. 1942 - 12/1943) Préfet délégué de l'Hérault, déporté en Allemagne pour avoir soutenu la Résistance
Alfred Hontebeyrie
(11/10/1942 - 16/07/1944) Préfet de l'Hérault et de la région de Montpellier (Aude, Aveyron, Hérault, Lozère et Pyrénées-Orientales) (1895-1969)
Augustin Michel
(17/07/1944 - 22/08/1944) Préfet de l'Hérault
André Weiss
(22/08/1944 - 01/01/1948) Préfet de l'Hérault

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Texte pour ecartement lateral

Fritz Blum

dit Frédéric
Texte pour ecartement lateral

Graissessac 34260 Hérault
Date de naissance: 18/08/1914 (Grumbach (Autriche))

Nationalité : Autrichien
Aidé ou sauvé par : - Emmanuel Arnal - Marie-Louise Arnal
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Fritz-Blum
La famille Arnal avec Fritz Blum, Rosa Bass et sa fille Fanny
source photo : Arch. fam.
crédit photo : CFYV
Histoire
Emmanuel Arnal* est originaire du sud de l'Aveyron.
Avec son épouse Marie-Louise Arnal*, ils sont agriculteurs au Fayet et vivent avec leurs enfants, Jean, Renée, Pierre et Ginette.
 
Fritz Blum (Frédéric), un juif autrichien, rentre clandestinement en France en 1938 et s'engage dans l'armée française. Résidant dans l'Hérault, il fait la connaissance, lors de périples pour se ravitailler dans l'Aveyron, de Emmanuel* et Marie-Louise Arnal*, en octobre 1941. Une histoire d'amitié et d'entraide entre les deux familles se tisse rapidement. 
 
Emmanuel* et Marie-Louise Arnal* vont aider et héberger Fritz Blum (Frédéric), sa fiancée Fanny Bass et sa mère, Rosa Bass, à Sylvanes (Fayet) de 1942 jusqu'au 3 janvier 1943.
 
"Ça c'est passé tout bêtement, raconte Jean Arnal, le fils d'Emmanuel* et de Marie-Louise Arnal*. On déchargeait en famille les pommes de terre, un vélo s'arrête au bord de la route. On voit un grand jeune homme en tenue étrange, un Autrichien nommé Fritz, qui nous demande dans un mauvais français si on lui vendrait pas quelques pommes de terre. Il venait de Graissessac, un village de l'Hérault situé à 50 km. On l'invite à partager notre repas. Et comme ça, il nous raconte son histoire. Il nous dit qu'il est de religion juive, mes parents répondent qu'ils sont catholiques. Ça c'est arrêté là..."1
Toute la famille Arnal va les cacher.
Ils arrivent à Maussac en 1943. C'est là que Fanny Bass et Fritz Blum se marient.
 
Fritz Blum survivra à la guerre, mais Fanny Bass et Rosa Bass seront arrêtées et déportées sans retour vers Auschwitz.
 
Après la guerre, Fritz Blum se remaria et partit vivre au Canada.

10/02/2015

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Rescue Story

Emmanuel and Marie-Louise Arnal owned a modest farm in the village of Fayet (Aveyron) and worked the land with the help of their children. One day in 1941, while they were working in their field, a young stranger on a bicycle stopped and asked to buy some potatoes from them. After a short conversation, they invited him to join them for dinner. His name was Frederic Blum, a Jewish refugee originally from Austria, who lived with his wife, Fanny, and her mother, Rosa, in a village about 50 km away. As food was scarce, he roamed the area by bicycle in search of food. After this first meeting with the Arnal family, a correspondence commenced between Pierre, one of the Arnals’ sons, and Blum. One day in 1942, as the situation worsened for Jews in the area, Emmanuel arrived by horse and cart and took the Blums to Fayet. He housed them in a shed he owned in the woods, and brought them produce from his farm. He refused to accept payment for his generosity, regarding the refugees as his guests. On occasion the Blums helped the Arnals with farm work and joined them for dinner at their home. One day Arnal announced to Blum that he had heard on the BBC that arrests of Jews were expected in the area of Aveyron and they had to leave. Arnal turned to the local Jewish council in the regional capital for advice, and was told that the refugees should leave the area and search for shelter in the Corrèze Department, which they did in early 1943. Frederic Blum survived the war; however, his wife and her mother were arrested and deported to Auschwitz, where they were murdered. After the war, Blum remarried and immigrated to Canada.
On November 10, 2006, Emmanuel and Marie-Louise Arnal were recognized as Righteous Among the Nations.

10/02/2015
Lien : Yad Vashem

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Témoignage de Fritz BLUM sur le bon accueil à Fayet

Frédéric Blum est né le 18 août 1914 à Krumbach (Autriche) dans une famille de commerçants juifs et d’agriculteurs. Son père fit la Première Guerre mondiale et vivait, semble-t-il, en harmonie avec les autres habitants dans cette petite ville à très forte majorité catholique. Tout changea lors de l’Anschluss. La situation devint insupportable pour les juifs.

"(…) J’ai décidé  avec mon frère Jules de quitter Krumbach, mes grands parents âgés, mes parents dont ma mère avec une santé fragile, mes frères et sœurs. C’était impossible à Vienne d’obtenir in visa d’émigration pour un pays quelconque.2 (…)

Avec un groupe de 10 jeunes hommes, nous avons décidé de quitter l’Autriche illégalement pour la France par la Suisse. Sept fois nous fûmes refoulés par les gardes frontières de la Suisse. Une fois pourtant, nous avons traversé un fleuve et on a atteint une petite ferme où tout le monde  était encore éveillé en attendant la naissance d’un veau. La famille nous a bien accueillis. Et, un jour plus tard nous sommes allés à St-Gallen, au comité pour les réfugiés.  Là-bas, j’ai trouvé une cousine de ma chère maman. Nous avons passé la nuit chez elle. En sortant de sa maison, le lendemain, nous étions arrêtés par la police pour les étrangers, mis en prison pour 3 jours et renvoyés en Autriche. Ce court voyage d’environ 30 km a duré 3 jours. (…)

A la fin, nous avons réussi à traverser la Suisse et un beau matin nous avons débarqué à Paris, sans parler un mot de français et sans un sou en poche. Nous avons eu beaucoup de difficultés pour avoir l’autorisation de résidence et finalement nous sommes restés à Amiens. La population française a été très accueillante. J’ai travaillé dans une ferme près d’Amiens et je me suis engagé comme volontaire pour la durée de la guerre. (…) J’ai été incorporé au 51e R.I. à Amiens et j’ai porté avec fierté l’uniforme d’un soldat français luttant contre les armées d’Hitler. J’ai trouvé là-bas, mon frère Maurice qui était avec l’armée anglaise et qui a quitté la France par Dunkerque en 1940 pour l’Angleterre. (…) J’ai été envoyé en Algérie dans la Légion étrangère. Après une instruction d’environ 3 mois, j’ai été transféré à Marrakech au Maroc et bientôt transféré dans un groupe de travailleurs à Bou Arfa pour travailler sur une ligne de chemin de fer, Méditerranée-Niger. Ma fiancée m’a procuré un contrat de travail d’un groupement de travailleurs étrangers et j’ai réussi à revenir à Graissessac, dans l’Hérault, en France. J’ai travaillé dans les carrières de La Magnésienne » à Graissessac. (…)

Peu de temps après mon arrivée du Maroc à Graissessac, le ravitaillement en vivres a été maigre. Je suis allé dans l’Aveyron pour chercher de quoi manger c’est ainsi que je suis venu à Fayet. Devant une ferme, j’ai vu une dame qui déchargeait des pommes de terre et je lui ai demandé si elle ne pouvait pas m’en vendre quelques unes. « Avec plaisir » a été sa réponse et avec un prix raisonnable. Après ça, j’ai eu le courage et j’ai demandé d’autres choses. La dame m’a dit de rester un peu : « mon mari va venir dans un instant et vous mangerez avec nous ». Ce que j’ai accepté. J’ai mangé avec la famille Arnal et on m’a donné assez de ravitaillement pour un bon moment et on m’a envoyé des tickets de pain pour un bon moment. Comme cela nous étions bien approvisionnés grâce au Bon Dieu et la famille Arnal.

Un jour j’ai reconnu un garde du camp de Rivesaltes avec qui j’ai travaillé quelque part. Je lui ai demandé de m’apporter du pain, je lui donne quelques tickets et des sous. « Garde ton argent, m’a-t-il répondu, et donne-moi les tickets ». Le lendemain, il m’a apporté un bon pain.

Nous étions obligés de quitter Graissessac. Le père Arnal est venu nous chercher et on nous a installés dans une petite maison près de Sylvanès et j’ai travaillé dans une mine de cuivre abandonnée. Un jour, je revenais du travail et j’ai trouvé un petit mot sur la porte de la maison, Fanny et sa mère n’y étaient pas ; « Frédéric, viens chez nous », signé le père Arnal. J’ai été inquiet et je suis allé chez les Arnal où on m’a dit que la radio anglaise avait annoncé des rafles de juifs pour la nuit, par les Allemands.

Nous étions très inquiets mais la famille Arnal nous a calmés. Le père Arnal nous a fait monter dans une châtaigneraie  qui était derrière la maison où se trouve une cabane. Nous sommes restés cachés dans cette cabane plusieurs semaines. Monsieur Arnal nous a apporté chaque matin à manger et quelques fois, quand tout a été calme, nous sommes descendu, le soir, dans la cuisine. On mangeait avec la famille, on écoutait les nouvelles par radio et on aidait à éplucher les châtaignes pour les cochons. (…) Quand la situation s’est calmée, le père Arnal est allé à la prochaine communauté israélite3, pour prendre des renseignements et on lui a dit que nous devions quitter la région et aller à Maussac dans la Corrèze. (…)"

10/02/2015
Lien : L'Aveyron et la résistance

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Vous êtes venus me chercher L'histoire de Rosa Goldmark, Récit 157 pages, réalisation 2014
Auteur : SYLVIE GOLL SOLINAS - terminal



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1 Rencontre avec Paul Niedermann (Conférence de Paul Niedermann (1h24) enregistrée en mars 2011 au collège d'Estagel dans les Pyrénées-Orientales. Paul Niedermann retrace son parcours entre 1935 et 1945 de Karlsruhe à la Maison d'Izieu, en détaillant son passage au Camp de Rivesaltes. )
2 Les maquis en Cévennes (Pour la Mémoire, dans cet historique de la Résistance en Cévennes, il y a la saga d’une bonne partie de la Résistance M.U.R. du Gard, concernant ses maquis de l’Aigoual, mais aussi leur mouvance, de Nîmes, Le Grau du Roi, Sommières et même Ganges, étroitement uni à Lasalle, Saint Hippolyte du Fort et Valleraugue. C’est la mémoire d’une résistance populaire, encadrée par des hommes courageux, volontaires, qui n’étaient pas préparés à ces lourdes responsabilités et qui surent les assumer, avec raison et sans défaillance.
La montée en puissance de cette résistance, surestimée par l’adversaire, lui donna un grand rayonnement dans notre département. C’est aussi, la mémoire d’un pays de montagne moyenne, mais très accidentée, sorte de refuge dans lequel s'’est perpétuée une tradition d’accueil et de liberté. Les Cévennes. )
3 Page Facebook de Lois Gunden Clemens
4 Lien vers l'éditeur du livre "La Villa St Christophe à Canet-Plage" (La Villa Saint Christophe maison de convalescence pour enfants des camps d'internement avril 1941 février 1943 )
5 Vous êtes venus me chercher (Blog de l'auteur - parutions, conférences, signatures... )
6 Elie Cavarroc, Juste des Nations (M. Elie Cavarroc, nommé Juste des Nations. Référence du dossier n°10002 du Comité Français pour Tad Vashem )

Notes

- 1 - L'Aveyron dans la guerre 1939-1945,  De Jean-Michel Cosson, Jean-Michel Cosson - Stéphane Monnet, Stéphane Monnet, Édition de Borée, 2006
- 2 - Lettre de F. Blum à la famille Arnal de Fayet, 3 novembre 1996 (syntaxe en grande partie corrigée)
- 3 - C’est Pierre, le jeune frère qui alla à Millau. Ce départ pour Maussac, en janvier 43, fut un piège redoutable, pour le couple Blum. Deux convois, les 8 et 9 janvier, quittèrent Rodez vers la Corrèze. Un autre drame s’amorçait.

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