Gilberte Ballini

	Gilberte Ballini source photo : Arch. fam. crédit photo : DR

En mai 1940, lorsque les Allemands occupèrent la Belgique, Madame et Monsieur Knoll, Fanny, six ans et demi, et Marcel, deux ans) furent obligés de quitter Anvers, en Belgique, où ils résidaient.
Le train pour Tournai (Belgique) dans lequel ils se trouvaient ayant été bombardé, ils furent obligés de se mettre à l’abri et c’est là que la gendarmerie belge les arrêta. Après quelques jours ils seront transférés en France, à Orléans : les hommes au camp de Saint-Cyprien et les femmes et les enfants au camp de Gurs. N’étant pas français, ils sont relâchés et, jusqu’en 1942, ils seront abrités dans différents villages.
Par un ami avocat et Résistant, ils sont conduits chez les époux Ballini* à Idron, près de la frontière espagnole. Ils accueillent cette famille Juive sans demander la moindre contrepartie.
Étienne Ballini*, 56 ans, représentant de commerce et son épouse Gilberte Ballini*, 49 ans, font partie de la Résistance et la maison abrite les réunions de groupes de résistants. Cacher une famille juive malgré les nombreux mouchards leur fait courir un double risque qu’ils assument avec courage, manifestant ainsi leur opposition à l’Occupation allemande et à la politique du gouvernement de Vichy.
En août 1942, ils apprennent que dans la zone sud, les Juifs qui n’ont pas la nationalité française sont désormais systématiquement arrêtés et déportés. Les Ballini* décident alors de trouver une cachette plus sûre pour les Knoll. Ils font admettre Fanny dans un couvent à Pau et trouvent une cabane dans la montagne pour les parents. Marcel reste chez les Ballini* qui le font passer pour un de leurs enfants.

En septembre 1943, Madame Knoll met au monde une petite fille, Danielle. La cabane, isolée et glaciale, ne convient guère à un nourrisson. Sur les conseils des résistants locaux, les Knoll, leur bébé dans les bras, contactent Léodie Cazaux*, une jeune fille de vingt ans, qui vit chez ses parents dans le village voisin de Saint-Vincent. Léodie* accepte immédiatement de prendre la petite Danielle. Elle s’en occupe avec amour et dévouement, pendant près de neuf mois, jusqu’à la Libération, en août 1944.

Étienne* et Gilberte Ballini* ont trois enfants : René sera arrêté fin 1941 en tant que résistant et déporté en 1942 à Buchenwald et à Dora, il y passera trois ans ; Paulette est professeur d’éducation physique à Antibes ; Georges, de son nom de résistant "Jean-Pierre" rejoindra les FFl en 1943 au BCRA.

A la Libération, les Knoll retournent en Belgique mais resteront en contact étroit avec les Ballini* et leurs enfants pendant de longues années.

Le 12 novembre 1995, Yad Vashem a décerné à Gilberte* et Étienne Ballini* et à Léodie Cazaux Montalibet* le titre de Juste parmi les Nations.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem