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39/45 en France (WWII)
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Région :
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Préfets :
Paul Gibaud
(1944 - 1946)
Charles Donati
(1941 - 1943) Charles Guérin Joseph Louis Donati, Préfet régional de la région de Dijon (Belfort, Côte-d'Or, Doubs, Haute-Saône, Nièvre, Yonne et les parties occupées de l'Ain, l'Allier, le Jura, la Saône-et-Loire et la Haute-Savoie) (né en 1891)
Alfred Hontebeyrie
(1941 - 1941) Alfred Roger Hontebeyrie, Préfet régional de la région de Dijon (Belfort, Côte-d'Or, Doubs, Haute-Saône, Nièvre, Yonne et les parties occupées de l'Ain, l'Allier, le Jura, la Saône-et-Loire et la Haute-Savoie) (1895-1969)
(07/1943 - 30/12/1943) Préfet régional de la région de Dijon (Belfort, Côte-d'Or, Doubs, Haute-Saône, Nièvre, Yonne et les parties occupées de l'Ain, l'Allier, le Jura, la Saône-et-Loire et la Haute-Savoie), révoqué par Vichy et recherché par la Gestapo pour son activité de résistant (1903-1971). Georges Bernard
(1944 - 1944) Georges Albert Maurice Bernard, Préfet régional de la région de Dijon (Belfort, Côte-d'Or, Doubs, Haute-Saône, Nièvre, Yonne et les parties occupées de l'Ain, l'Allier, le Jura, la Saône-et-Loire et la Haute-Savoie) (1890 - 1953)
Jean Bouhey
(Mars 1944 - 1945) Commissaire régional de la République de la région de Dijon (Belfort, Côte-d'Or, Doubs, Haute-Saône, Nièvre, Yonne et les parties occupées de l'Ain, l'Allier, le Jura, la Saône-et-Loire et la Haute-Savoie) (1898-1963)
Jean Mairey
(1945 - 1946) Jean Marie Albert Mairey, Commissaire régional de la République par intérim de la région de Dijon (Belfort, Côte-d'Or, Doubs, Haute-Saône, Nièvre, Yonne et les parties occupées de l'Ain, l'Allier, le Jura, la Saône-et-Loire et la Haute-Savoie) (1907-1982)
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Juste parmi les Nations |
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Dossier Yad Vashem :
1655
Remise de la médaille de Juste : 11/06/1979 Sauvetage : Appoigny 89380 - Yonne | ||
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De gauche à droite, en 1943, devant L'Etoile, l'auberge d'Appoigny : Élise Caron* et son mari Lucien, ouvrier dans l'édition, Raymond Guyollot* et son épouse Lucienne* et deux enfants qui ne sont pas les Saragoussi assis devant source photo : Yad Vashem crédit photo : D.R. |
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Félix Saragoussi, né le 4 juillet 1909 à Salonique (Grèce), vit à Paris, 11 rue des Islettes dans le 18e arrondissement, avec son épouse Allegre, née Yomtov le 2 février 1910 à Salonique. Félix est vendeur dans un magasin de tissus. Ils ont deux enfants, une fille, Eddy-Sarah, née en 1934 et un garçon, Pierre, né le 24 novembre 1937.
Le 5 novembre 1942 à 11 h du soir, la police française accompagnée d'un homme en civil vient arrêter le père. Mais puisque la famille était réunie au moment de l'arrestation, ils emmènent les parents et les deux enfants.
Leur voisine, Élise Caron*, tente d'intervenir mais l'homme en civil (la Milice ou la Gestapo) lu répond que si elle tente d'interférer, il l'emmène également.
Ils sont emmenés, avec d'autres juifs raflés dans le quartier au commissariat du 18e. Un des policiers qui les avaient amené là prend Félix à part. Il regarde longuement la petite Eddy-Sarah, 8 ans, et le petit Pierre, 5 ans. Puis il appelle : "Couple Saragoussi, juifs sans enfants".
Le policier retourne rue des Islettes à vélo, à 5 h du matin, et se présente chez Élise Caron*. Il lui dit : "M. Saragoussi m'a dit que vous prendriez les enfants. Si vous acceptez, venez avec moi". Élise Caron* a 42 ans et habite avec sa fille Gisèle âgée de 18 ans. Élise Caron* est intervenue car elle a été émue par la détresse d'Allegre au moment de l'arrestation de sa famille.
Le policier vient-il l'arrêter ? Ment-il ?
Élise Caron* le suit cependant sans hésitation et ramène les deux enfants à 6 h du matin.
Élise Caron* et Gisèle pénètrent dans l'appartement des Saragoussi et prennent les affaires des enfants avant que la police viennent poser des scellés sur la porte.
Eddy-Sarah et Pierre resteront quelques jours chez les Caron.
Les enfants n'ont pas l'autorisation d'approcher des fenêtres afin de ne pas être dénoncés. Eddy-Sarah et Pierre pleurent sans arrêt durant les trois jours qu'ils passent chez Élise Caron*, se souvient Gisèle, et veulent voir leurs parents. Mais Félix et Allegre Saragoussi seront déportés sans retour vers Auschwitz le 9 novembre 1942.
Élise Caron* prépare leur départ vers une cachette sûre et a le temps d'en informer Félix et Allegre Saragoussi et de les informer que leurs enfants seront en sécurité à Appoigny.
Elle a contacté sa belle-sœur, Lucienne Guyollot* qui habite dans ce village de l'Yonne, entre Auxerre et Joigny.
Lucienne* prend le train de Migennes et arrive à Paris pour rencontrer les enfants Juifs et accepte immédiatement de les accueillir. Elle les emmène à Appoigny.
Dans le village, tout le monde sait que les enfants sont juifs mais personne ne les dénoncera. Tous observeront une complicité passive et les protégeront.
Pour leur protection, les enfants sont baptisés avec la complicité du curé.
Lucienne* et Raymond Guyollot* ont un café restaurant fréquenté par de nombreux soldats allemands.
Un jour, un soldat pénètre dans la chambre de Pierre et trouve la photo de ses parents. Il interroge Lucienne* : "Cette photo, celle des parents des enfants : ils sont juifs". Lucienne cherche à donner une explication mais l'officier allemand satisfait lui répond : "C'est humain, c'est humain..." et ne dénoncera jamais Lucienne*.
Que ce serait-il passé si l'officier avait également trouvé le révolver caché à l'étage par la résistance ?
L'officier allemand ne revint jamais prendre ses repas chez Lucienne*.
Après la guerre, les enfants attendent leurs parents qui ne reviendront pas. Ils resteront chez Lucienne* et Raymond Guyollot* jusqu'en 1957.
Pierre reviendra à Paris en 1960, mais ne retrouvera pas le policier qui les a tout à la fois sauvé et rendu orphelins.
Le 11 juin 1979, Yad Vashem a décerné à Lucienne* et Raymond Guyollot* le titre de Juste parmi les Nations.
Lien vers le Comité français pour Yad Vashem
Réseau de sauvetage Gisèle Caron Élise Caron (dite Lisa) Lucienne Guyollot |
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1 ARORY (L'Association pour la Recherche sur l’Occupation et la Résistance dans l’Yonne est née en 1988 à l’initiative d’anciens résistants et déportés de l’Yonne, mène un travail de recherche historique sur la période de la Seconde Guerre mondiale. L'ARORY diffuse deux fois par an son bulletin, l'Yonne-Mémoire 40-44. L'ARORY mène aussi d'autres activités comme l'aide apportée aux enseignants et élèves qui participent au concours national de la Résistance et de la Déportation ainsi qu'aux étudiants dont les travaux portent sur des personnalités et des organisations résistantes. Enfin l'ARORY anime et participe à des conférences et à des expositions. )
2 Aide et sauvetage de la population juive dans les départements de la Nièvre et de la Cote-d'or pendant la Deuxième Guerre mondiale. (Aide et sauvetage de la population juive dans les départements de la Nièvre et de la Cote-d'or pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Auteur : Julie Philippe (Julie.philippe21@gmail.com)
Éditeur : Mémoire de master en histoire contemporaine
Date de publication : 19-09-2007 )
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