André Gall

	André Gall, 1927 source photo : Arch. fam. crédit photo : D.R.

André Gall* est le pasteur de la paroisse de Florac.

Profondément antinazis, André Gall* et son épouse, Annette*, sont membres de la CIMADE (Commission inter mouvements auprès des évacués), organisation de secours aux réfugiés, particulièrement active dans la région, qui fournit de faux papiers d'identité et des cartes d'alimentation aux persécutés.

La famille Barosin
Jacob (1906-2001) et Sonia Barosin, deux artistes Juifs Allemands s'enfuient de Paris occupé et se réfugient à Lunel. Jacob est peintre et Sonia violoniste, qui était avant la guerre soliste aux concerts Colonne.
En novembre 1942, ils arrivent à Florac.
Jacob Barosin, aborde Ernest Audrix*, lors d’une promenade dans les rues de Florac, et lui demande s’il a connaissance d’une chambre disponible dans le quartier.
Ernest Audrix*, alors âgé de plus de soixante-ans, accueille Jacob Barosin chez lui, alors même qu’il loge à proximité de la gendarmerie.
En février 1943, en tant que Juif étranger dépourvu de titre de résidence, Jacob Barosin est arrêté. Emmené en camp de travail puis interné au camp de Gurs dans les Pyrénées, il parvient à s’en échapper et revient à Florac. Il y retrouva sa femme, Sonia, installée chez Ernest et Lucie Audrix*, qui avaient aménagé une chambre à sa disposition dans leur appartement.
Cependant, les Audrix* craignant que Jacob et Sonia Barosin ne soient découverts, les mettent en contact avec Fleur Gall*, épouse d’André Gall*. Celui ci, pasteur de Florac, encourageait activement ses fidèles à protéger les Juifs de la menace allemande et des autorités françaises. Il les mena chez Simone Serrière*, fille du pasteur Baldy*, et jeune institutrice de Montméjean (aujourd'hui Saint-André-de-Vézines) un village de montagne. Elle s’occupa donc tout naturellement des Barosin qu’elle logea dans une petite pièce sous les combles de l’école.
En juillet 1943, la présence des réfugiés fut découverte par les gens du village et Jacob et Sonia Barosin rentrèrent à Paris grâce à l'aide de Boris et Paulette Guervit* qui leur fournirent de faux papiers et les cachèrent chez Madame Malet, la mère de Paulette* à Soisy-sous-Montmorency.
Les Barosin eurent la vie sauve et émigrèrent en 1947 aux États-Unis.

La famille Gutwirth
La famille Gutwirth arrive à Mende en juillet 1942, le père, Elias, la mère, Hélène, et leurs deux enfants, Fanny et Azriel. Après avoir reçu des faux papiers belges, la famille loue un appartement en face du séminaire.
Durant l'été 1944, craignant de voir Azriel réquisitionné pour le STO (Service du Travail Obligatoire), les Gutwirth s'adressent au pasteur Joseph Bourdon*.
Après l'occupation allemande de la région, les troupes allemandes contrôlaient les entrées et sorties de Mende.
Elias et Hélène furent accompagnés hors de la ville par des voies détournées sur les instructions deJoseph Bourdon* et parvinrent ainsi à rejoindre Florac, où ils furent accueillis par chez le pasteur André Gall* et son épouse Fleur*.
Henriette Bourdon* prêta sa bicyclette à Fanny et à Azriel, pour qu'ils arrivent sans encombres à Vebron, où ils furent accueillis par le pasteur François Chazel*, responsable des paroisses de Vébron et de Rousses et son épouse Liliane*.
Ils y resteront deux jours, avant d'être confiés, munis de faux papiers, à un fermier. Celui-ci expliqua aux voisins qu'il avait engagé ces jeunes gens pour les travaux de la ferme.

La famille Zerner
Les pasteurs cévenols Gaston Martin*, André Gall* et Frank Robert* prennent tous les risques, conscients du sort réservé aux Juifs par les nazis, pour aider les personnes traquées par la police de Vichy et la Gestapo. Ils continuent de le faire après les rafles de février 1943 dans les Cévennes. Lorsque certains refuges cévenols ne sont plus sûrs, les différentes filières de l'organisation CIMADE permettent à certaines familles juives, après une étape à Chambon-sur-Lignon en Haute-Loire, de passer la frontière suisse.
Frank Robert* dit "pasteur Frank" est responsable de la paroisse de Meyrueis. Il prêche ouvertement à ses fidèles qu'il est de leur devoir d'aider les malheureux en détresse et de les protéger de la police et des Allemands qui les pourchassent. Il trouve des paysans qui acceptent d'accueillir des Juifs. En attendant ce placement, il héberge ces personnes traquées et leur procure des faux papiers.

C'est ainsi qu'il procède pour sauver deux enfants de la famille autrichienne Lazarsfeld. Une fois munis de faux papiers, ils sont confiés au pasteur Robert Joseph* de Clarensac.
Ils sauvent également les Zerner, une famille de scientifiques. juifs autrichiens : Friedrich Zerner (1895-1951), son épouse Elisabeth née Lazarsfeld et leur fils Martin, né le 5 décembre 1932 à Vienne (Autriche) et Henri, né le 15 mai 1939 à Paris. Un jour, ils ont été dénoncés, alors il a fallu les faire disparaître dans la nature...
Début décembre 1942, de toute urgence il faut que les enfants soient cachés ; Martin et Henri sont emmenés par une filière protestante, proche de la Cimade, dans la commune cévenole de Thoiras près de Saint-Jean-du-Gard, dans deux familles distinctes mais parentes. Le père et la mère rejoignent un réseau lyonnais de la Résistance dans les mois qui suivent.
Les enfants ne reverront leurs parents que trois ans plus tard, à la Libération.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem