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Hérault

Région :
Occitanie
Département :
Hérault

Préfets :
Pierre Monis
(01/07/1937 - 20/07/1940) Préfet de l'Hérault
Paul Brun
(20/07/1940 - 25/08/1940) Préfet de l'Hérault
Pierre Olivier de Sardan
(25/08/1940 - 11/10/1942) Préfet de la région de Montpellier (Aude, Aveyron, Hérault, Lozère et Pyrénées-Orientales)
Camille Ernst*, Secrétaire général de la préfecture de l’Hérault (de 09/1940 à 02/1943), Juste parmi les Nations

(Jan. 1942 - 12/1943) Préfet délégué de l'Hérault, déporté en Allemagne pour avoir soutenu la Résistance
Alfred Hontebeyrie
(11/10/1942 - 16/07/1944) Préfet de l'Hérault et de la région de Montpellier (Aude, Aveyron, Hérault, Lozère et Pyrénées-Orientales) (1895-1969)
Augustin Michel
(17/07/1944 - 22/08/1944) Préfet de l'Hérault
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(22/08/1944 - 01/01/1948) Préfet de l'Hérault

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Juste parmi les Nations

Jacqueline Martin


Dossier Yad Vashem : 8122
Remise de la médaille de Juste : 22/06/1998
Sauvetage : Ganges 34190 - Hérault
Qualité: Membre de la Cimade
Religion : Protestante
Nom de naissance: Jacqueline, Clotilde, Marie Louise Élié
Nom d'épouse: Martin
Date de naissance: 27/05/1907
Date de décès: 30/09/1996
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Jacqueline-Martin
Le pasteur André Trocmé* et son fils Jacques, le pasteur Édouard Theis*, Mireille Philip*, Madeleine Barot* et le pasteur Jacques Martin*
Photo prise le 17 juin 1944 à Perdyer par Jacqueline Martin-Élié*
source photo : Jacqueline Martin-Élié
crédit photo : Violaine Kichenin-Martin
Notice

Jacques Martin* est né le 24 juin 1906 à Sainte-Colombe dans le Rhône, au hasard des nominations de son père, professeur et pasteur méthodiste. Jacques Martin entre très jeune à la Faculté de théologie protestante de Paris. Il fait ses études de théologie à Paris de 1923 à 1927. Il s’y lie avec André Trocmé*, de quelques années son aîné. C’est aussi la rencontre avec un autre étudiant en théologie, Henri Roser*, qui n’est pas loin de faire scandale dans le protestantisme français par son pacifisme et son internationalisme. Jacques Martin* se convertit alors au pacifisme et à l’idée de la réconciliation entre les peuples, à commencer par la France et l’Allemagne.
Au cours de l’été 1925, il effectue un voyage circulaire à pied en Allemagne. En 1926,, il participe au congrès annuel de la Fédération allemande des associations chrétiennes d’étudiants et prend part à un camp international de la jeunesse à Vaumarcus (Suisse) durant l'été 1927.

En 1927-1928, il fait son service militaire par contrainte familiale affective (ses deux frères cadets étant morts coup sur coup en 1926 et 1927 et son père très malade). Il deviendra un fervent défenseur de la non-violence et devient objecteur de conscience.
En 1929, il fait un semestre d’études à Berlin et Bethel et accueille Gandhi à la gare du Nord en 1930, avant de devenir secrétaire de la Fédération des associations chrétiennes d’étudiants (1930-1932).

Durant l'été 1932, il refuse d'effectuer une période militaire.
Arrêté, il est condamné par le tribunal militaire de Paris le 11 octobre 1932 à un an de prison au Cherche-Midi.
On lui accorde une libération conditionnelle en avril 1933 sous la pression de la Ligue des droits de l'Homme, de Jean Guéhenno et Emmanuel Mounier.

A la suite d'un nouveau refus et d'une nouvelle arrestation, il est condamné à 1 an de prison et en fait 18 mois pour purger le reliquat... A ses deux procès, il est défendu par André Philip, protestant et socialiste, futur député de Lyon et grand résistant. En avril 1936 il sera définitivement libéré pour raison de santé.

Le 23 Janvier 1934 à Alès, Jacques Martin* épouse Jacqueline, Clotilde, Marie Louise née Élié*, née le 27/05/1907.
Ils auront 6 enfants : André (1934-1934), Violaine (1937), Daniel (1937), Amy-Christiane (1939-1945), Jean-Marc (1941) et Ariane, née en 1950, après la guerre.

Sa position pacifiste est condamnée par la majorité des Églises protestantes. La consécration pastorale lui est refusée en 1938.
Jacques Martin* quitte Paris en 1938 avec son épouse Jacqueline* et ils partent s'installer à Ganges (Hérault), cité du cocon et de la soie. Il travaille dans une usine de soierie.
Il organise deux pastorales avec le pasteur Élie Gounelle en 1940 et le 6 septembre 1942 à Ganges.

Jacques Martin* a pour amie d’enfance une coreligionnaire, Yvonne Oddon, qui devait contribuer à créer un des tout premiers réseaux résistants, celui du Musée de l’Homme

Durant la guerre, il participe à la résistance spirituelle, au sauvetage des Juifs, en particulière des enfants, en relation avec la CIMADE.

La débâcle du printemps 1940 entraîne l’arrivée de réfugiés français, belges, luxembourgeois, dont certains, surtout les Juifs, allaient rester longuement.
L’antisémitisme du régime de Vichy amènera vers les Cévennes des Juifs étrangers et français en quête de refuge.

Dès le 6 septembre 1942, à l’issue de l’assemblée annuelle des protestants au Musée du Désert (Gard), réunie autour de Marc Boegner* pour évoquer la situation faite aux Juifs et les moyens à mettre en œuvre pour en sauver le plus grand nombre possible. Élie Gounelle et Jacques Martin*, reçoivent au cours de l’été 1942 le pasteur A. Freudenberg, pasteur émigré d’Allemagne et chargé du secrétariat de l’Aide aux réfugiés auprès du Conseil œcuménique des Églises, qui commence à les renseigner sur la “solution finale.

Jacques Martin* reçoit et confie quelques familles juives à Laurent Olivès*, pasteur d’Ardaillès, au cœur de la montagne cévenole et à son épouse Suzanne Olivès* : l’une a été hébergée à Mandagout, une autre à Taleyrac, une autre à Avèze, une autre encore à Aumessas, modestes communes au pied du majestueux Mont Aigoual. D’autres, enfin, ont été envoyées au Chambon-sur-Lignon, dont les capacités d’accueil semblent parfois avoir été inépuisables, mais aussi dans la région natale de Jacques Martin*, la Drôme, ou dans ses environs, Vercors et Savoie.
Jacques Martin* est un habitué du Chambon-sur-Lignon où son ami André Trocmé* est pasteur et où il noue pendant la guerre des liens d’amitié avec Jules Isaac, installé à Saint-Agrève.

À Ganges même, Louis Monna*, le secrétaire de mairie et son épouse Henriette*, Georges Pascal*, un viticulteur et son épouse Lucie*, et Édmond Valat* vont apporter leur aide.
Grâce à la complaisance tacite de la municipalité, Jacques Martin* et ses amis ont pu subtiliser des cartes d’alimentation, et fabriquer de fausses cartes d’identité à l’aide d’un tampon de la préfecture de l’Hérault qu’ils avaient pu se procurer. Le pasteur Jacques Martin* parvient également à libérer des femmes et des enfants juifs enfermés par la gendarmerie à l’hôpital de Ganges, en vue de leur prochaine déportation. Ils furent libérés et exfiltrés après que la gardienne de nuit eut été chloroformée.

Jacques Martin* se sait recherché par la milice et la Gestapo. Il reste à Ganges, tandis que sa famille part se réfugier au Perdyer, la maison de famille du pasteur Jacques Martin* dans la Drôme avec la famille du pasteur Laurent Olivès* qui avait également besoin de prendre le large. André Trocmé* accompagné de Jacquot (Jacques Trocmé) sont logés tous deux chez la cousine germaine de Jacques Martin*, Mme Éva Deloche. Viennent également au Perdyer Édouard Theis*, Mireille Philip* (l’épouse d’André, alors active au Chambon), Madeleine Barot*, mais également des juifs, dont une jeune fille juive tchèque arrivée du Vercors.

En juin 1944, Jacques Martin*, dénoncé par la voisine directe au 24 rue Biron à Ganges, est arrêté par la milice et emprisonné à la caserne de Lawe à Montpellier.
Jacques Martin* sera libéré seulement le 15 août 1944 à la suite d'une tractation avec le maquis de l'Augoual qui l'échange contre des moutons !

Mais la guerre n'est pas terminée. Les Allemands descendent de Vassieux, les bombardements sur Die (à 15 km de là). Et puis les Américains sont arrivée, remontant vers Grenoble par la route Napoléon. La région est libérée.

A l'automne 1945, Jacques Martin* est secrétaire général du Mouvement et organise à Paris le 25e Congrès chrétien social. En novembre 1945, il est décoré de la Croix de Guerre avec Étoile d’Argent pour faits de résistance à Ganges par le Général Zeller à Montpellier.
En 1947, il devient libraire au Chambon-sur-Lignon, puis en 1950 à Lyon et est, dans le même temps, équipier de la CIMADE pour les personnes déplacées.
En 1948, il participe à la création de l'Amitié judéo-chrétienne et se lie d'amitié avec Jules Isaac.

Jacques Martin* ne deviendra pasteur qu'en 1966, à 60 ans et sa première paroisse sera à Genève où il créera le Centre communautaire du Lignon.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem


Histoire

Rescue story

The Protestant cleric Jacques Martin served in a congregation in Ganges (Herault). Before the war, Martin refused to do military service for reasons of conscience and was in prison for about a year. A military physician arranged his discharge in 1939 because of his poor health, but in accordance with its policy toward conscientious objectors, the Church would not assign him to a parish. He accepted the post of temporary pastor, without pay, in Ganges (Hérault). To support his family, Martin worked at a large needlework factory that turned out silk stockings. He and his wife joined CIMADE and collaborated with Madeleine Barot (q.v.), who placed them in touch with Jews who had been interned at Gurs. The Martins sent the inmates food parcels and helped several of them obtain their release and emigrate to destinations overseas. When arrests of Jews in the southern zone began, Pastor Martin and his wife played a central and active role in rescuing large numbers of Jews. They concealed Jews in their home for short periods while seeking permanent hideouts for them, usually with members of their congregation. Martin also forged identification cards, gave them to Jews in need, and participated in a network that filched ration cards and distributed them to sequestered Jews. The Martins concealed Jacques’ brother-in-law, Pastor André Trocmé (q.v.), in their family home in Perdyer (Drôme). On June 22, 1944, the militia arrested Martin and had him imprisoned in Montpellier, on suspicion of activity in the Resistance. In one of the strangest transactions of this troubled period, the Resistance negotiated his release in return for one thousand sheep, and Martin was freed three days before the liberation. After the liberation, the French general staff awarded Jacques Martin, the erstwhile conscientious objector, the esteemed Croix de Guerre for his feats “on behalf of the victims of enemy actions.”
On June 22, 1998, Yad Vashem recognized Jacques and Jacqueline Martin as Righteous Among the Nations.

26/02/2012
Lien : Yad Vashem

[Compléter l'article]
Réseau de sauvetage
Madeleine Barot (dite Claudette Monet)
Marc Boegner (Pasteur Boegner)
Jean Guéhenno
Jacques Martin

Emmanuel Mounier
Yvonne Oddon
Laurent Olivès (Pasteur Olivès)
Suzanne Olivès
André Philip
Mireille Philip
Édouard Theis (Pasteur Theis)
André Trocmé (Pasteur Trocmé)
 
Familles hébergées, cachées, aidées ou sauvées par Jacqueline Martin
Jules Isaac

Chronologie [Ajouter]
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Vous êtes venus me chercher L'histoire de Rosa Goldmark, Récit 157 pages, réalisation 2014
Auteur : SYLVIE GOLL SOLINAS - terminal



Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Rencontre avec Paul Niedermann (Conférence de Paul Niedermann (1h24) enregistrée en mars 2011 au collège d'Estagel dans les Pyrénées-Orientales. Paul Niedermann retrace son parcours entre 1935 et 1945 de Karlsruhe à la Maison d'Izieu, en détaillant son passage au Camp de Rivesaltes. )
2 Les maquis en Cévennes (Pour la Mémoire, dans cet historique de la Résistance en Cévennes, il y a la saga d’une bonne partie de la Résistance M.U.R. du Gard, concernant ses maquis de l’Aigoual, mais aussi leur mouvance, de Nîmes, Le Grau du Roi, Sommières et même Ganges, étroitement uni à Lasalle, Saint Hippolyte du Fort et Valleraugue. C’est la mémoire d’une résistance populaire, encadrée par des hommes courageux, volontaires, qui n’étaient pas préparés à ces lourdes responsabilités et qui surent les assumer, avec raison et sans défaillance.
La montée en puissance de cette résistance, surestimée par l’adversaire, lui donna un grand rayonnement dans notre département. C’est aussi, la mémoire d’un pays de montagne moyenne, mais très accidentée, sorte de refuge dans lequel s'’est perpétuée une tradition d’accueil et de liberté. Les Cévennes. )
3 Page Facebook de Lois Gunden Clemens
4 Lien vers l'éditeur du livre "La Villa St Christophe à Canet-Plage" (La Villa Saint Christophe maison de convalescence pour enfants des camps d'internement avril 1941 février 1943 )
5 Vous êtes venus me chercher (Blog de l'auteur - parutions, conférences, signatures... )
6 Elie Cavarroc, Juste des Nations (M. Elie Cavarroc, nommé Juste des Nations. Référence du dossier n°10002 du Comité Français pour Tad Vashem )

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