Soutenez le travail de l'AJPN
  Recherche de personne, de lieu : affiche la page   Recherche type Google : propose des pages  
 
 
Page d'accueil Les communes de France durant la  Seconde Guerre mondiale  
Anonymes, Justes et Persécutés durant la période nazie dans les communes de France
2 annonces de recherche
39/45 en France (WWII)
base des données identifiées par AJPN.org
Nouveaux articles
Une page au hasard
38080 noms de commune
95 départements et l'étranger
1230 lieux d'internement
744 lieux de sauvetage
33 organisations de sauvetage
4342 Justes de France
1072 résistants juifs
15987 personnes sauvées, cachées
Expositions pédagogiques AJPN Exposition pédagogique 2e Guerre mondiale : la guerre, l'occupation, la vie quotidienne, les lois antisémites, les rafles, les justes, les enfants cachés, les rescapés, les témoins L'enfant cachée
Das versteckte Kind

Chronologie 1905/1945
En France dans les communes
Les Justes parmi les Nations
Républicains espagnols
Tsiganes français en 1939-1945
Les lieux d'internement
Les sauvetages en France
Bibliothèque : 1387 ouvrages
Cartographie
Glossaire
Plan du site
Signaler un problème technique
Imprimer cette page
Loir-et-Cher

Région :
Centre-Val de Loire
Département :
Loir-et-Cher

Préfets :
Jacques Bussière
(25/11/1942 - 1944) Jacques Félix Bussière, Préfet régional d’Orléans (Eure-et-Loir, Loiret et Loir-et-Cher et les parties occupées du Cher et de l'Indre). Arrêté, interné au camp de Compiègne puis déporté en Allemagne, il mourra en déportation (1895-1945)
Jacques Moranne
(25/06/1940 - 1942) Jacques Alexandre Moranne, Préfet régional d’Orléans (Eure-et-Loir, Loiret et Loir-et-Cher et les parties occupées du Cher et de l'Indre) (1901-1982)
Angelo Chiappe
(06/02/1944 - 08/1944) Ange Marie Pascal Eugène Chiappe, Préfet régional d’Orléans (Eure-et-Loir, Loiret et Loir-et-Cher et les parties occupées du Cher et de l'Indre). Arrêté à la Libération, il est fusillé le 23 janvier 1945. (1889-1945)
André Mars
(1944 - 1946) Commissaire régional de la République d’Orléans (Eure-et-Loir, Loiret et Loir-et-Cher et les parties occupées du Cher et de l'Indre) (1896-1957)

À lire, à voir…

Jacques Semelin Jacques Semelin
Sans armes face à Hitler

ACHETER EN LIGNE

Lucien Lazare Lucien Lazare
Dictionnaire des Justes de France

ACHETER EN LIGNE

Jacques Semelin Jacques Semelin
Claire Andrieu
Sarah Gensburger
La résistance aux génocides. De la pluralité des actes de sauvetage

ACHETER EN LIGNE

Claude Toczé Claude Toczé
Annie Lambert
Être juif à Nantes sous Vichy

ACHETER EN LIGNE

Georgette Guéguen-Dreyfus Georgette Guéguen-Dreyfus
Résistance Indre et vallée du Cher

 

Loïc Dauvillier Loïc Dauvillier
Marc Lizano
Greg Salsedo
L'enfant cachée

ACHETER EN LIGNE

Dominique Missika Dominique Missika
Dominique Veillon
Résistance - Histoires de familles, 1940-1945

ACHETER EN LIGNE

Marek Halter Marek Halter
Les Justes, ces héros inconnus

ACHETER EN LIGNE

Patrick Cabanel Patrick Cabanel
Histoires des Justes en France

ACHETER EN LIGNE

Frédéric Auger Frédéric Auger
Louis Auger
André Guédé
Bernard Heude
Simon Ostermann
Sologne et Solognots dans la Seconde Guerre mondiale

 

Sabine Gensburger Sabine Gensburger
Les Justes de France - Politiques publiques de la mémoire

ACHETER EN LIGNE

Jacques Cukier Jacques Cukier
L'éclipse

ACHETER EN LIGNE

Patrick Cabanel Patrick Cabanel
Jacques Fijalkow
Histoire régionale de la Shoah en France : Déportation, sauvetage, survie

ACHETER EN LIGNE
[Ajouter un ouvrage]

Juste parmi les Nations

Jeanne Philippeau


Dossier Yad Vashem : 14266
Remise de la médaille de Juste : 24/08/2022
Sauvetage : Vendôme 41100 - Loir-et-Cher
Profession: Gardienne d'enfants
Qualité: OSE
Nom d'épouse: Philippeau

[Créer un nouvel article et/ou ajouter une photo]

Notice

Abraham Reiman et Malka Zolkwer, nés en Pologne, se fiancent en Pologne. En 1919, Abraham Reiman fuyant la Pologne antisémite, arrive en France. Malka Zolkwer ne le rejoint qu'à la fin des années 20.
Ils se marient à Paris en 1929.
Abraham Reiman est artisan fourreur, dans le quartier du Marais.

En 1931, naît Madeleine, puis Arlette, dix huit mois plus tard, le 30 mars 1933, année de l'avènement du national socialisme en Allemagne.
Ils habitent 114 rue du Temple dans le 3e arrondissement de Paris, où vivre de nombreux immigrés d’Europe centrale et orientale, dont une grande partie parle le yiddish.

A la déclaration de la guerre, Abraham Reiman s'engage.

En 1940, la famille est contrainte de se faire recenser.1

Le 16 mai 1941, en application des lois antisémites Vichy2, Abraham Reiman est convoqué en tant que Juif étranger pour un "contrôle d'identité"3. Il se présente au commissariat de la rue Beaubourg. Il est alors arrêté lors de la rafle dite "du billet vert". Interné dans le camp de Pithiviers, Abraham Reiman restera enfermé un an avant d'être déporté sans retour vers Auschwitz, par le convoi n°4, le 25 juin 1942.

Malka Reiman travaillait alors dans un atelier de confection de gilets en peaux de lapin, pour les soldats allemands engagés sur le front russe (une entreprise située rue Martel, dans le Xe), et disposait à ce titre d’un Ausweis, un laissez-passer.

Pendant l'été 1941, alors qu'Abraham est à Pithiviers, Malka fait connaissance avec un gendarme alsacien, qui l'aide à faire passer le courrier qu'il met dans ses guêtres. Il parvient même à amener Madeleine et Arlette voir leur père. Il les met devant les barbelés et appelle Abraham.4

En juin 1942, Malka Reiman et ses filles portent l'étoile jaune, conformément à une ordonnance allemande concernant tous les juifs âgés de plus de six ans.5

A l'école de la rue de Montmorency, que fréquente la petite Arlette, la directrice prévient : "si je dois entendre une seule réflexion, à l’encontre des petites filles portant une étoile, vous êtes toutes punies et renvoyées".6

Le 16 juillet 1942, très tôt le matin, Malka Reiman et ses deux filles, Madeleine et Arlette sont arrêtées chez elles, 114 rue du Temple, par deux agents de la police française en application de l'opération "Vent printanier", plus connue sous le nom de "Rafle du Vel d'Hiv".7

Arlette témoigne : "Le 16 juillet, la police s’est présentée au domicile de mes parents, très tôt, vers cinq heures du matin, je crois. Ma sœur dormait et le bruit ne l’avait pas réveillée. Les policiers devaient aussi arrêter mon père, mais c’était déjà fait… Nous ne savions d’ailleurs pas ce qu’il était devenu.
La colère de ma mère n’a pourtant pu empêcher la police de nous emmener. Nous avons préparé des paquets et de petits baluchons. Tout ce qui était autorisé. Ceux qui n’avaient pas de valises avaient fait des paquets en utilisant des nappes, des draps, noués au quatre coins, et même des taies d’oreiller. En descendant l’escalier, j’ai vu que les quatre familles juives de l’immeuble étaient là. Il y avait mes camarades de classe. Les enfants les plus petits avaient deux, trois ans, les plus âgés treize.
"8

Entassées dans un autobus, elles sont conduites au vélodrome d’hiver, dans le XVe arrondissement, à l’angle de la rue Nélaton et du boulevard de Grenelle : "Nous sommes partis en autobus en direction du Vel d’Hiv : encore aujourd’hui, plus de soixante ans après, j’ai peur et je ne peux jamais traverser la Seine au Pont Bir Hakeim.
Nous sommes restées plusieurs jours dans ce stade conçu pour des courses de vélo, et recouvert d’une verrière. C’était le plein été, il faisait une chaleur épouvantable. Nous étions plusieurs milliers d’hommes, femmes, enfants de tous âges, vieillards, malades, grabataires, handicapés, femmes enceintes… Avec peu de nourriture, sans eau. Et deux sanitaires…
Très vite, se développe une odeur infecte… Les toilettes sont bouchées, les gens urinent dans les gradins de béton. Des femmes accouchent par terre pendant que d’autres tentent d’avorter dans les toilettes espérant pouvoir être évacuées. A la vue de tout ce sang, j’ai cru qu’on tuait les gens dans les toilettes ! Sans compter les tentatives de suicide et ceux qui sombrent dans la folie. Alors que j’étais une petite fille très remuante, j’ai passé plusieurs jours tétanisée, collée à ma mère.
"9

Le 19 juillet 1942, Malka Reiman et ses deux filles sont transportées en bus jusqu’à la gare d’Austerlitz. Elles montent dans un wagon à bestiaux fermé avec une lucarne et deux bidons d'eau et arrivent à Beaune-la-Rolande.
"Au bout de trois jours, au cours desquels j’ai assisté à des événements qu’une enfant de mon âge n’aurait jamais dû voir, on a affiché des listes de noms. Nous sommes parties de la gare d’Austerlitz (depuis, je n’aime pas cette gare et je ne peux absolument pas dépasser le hall d’entrée) pour Beaune-la-Rolande, dans le Loiret.
Nous avons dû grimper dans des wagons à bestiaux, avec pour seule nourriture un bidon de lait et une boîte de sardines. Sans ouvre-boîte…
Très vite ce fut la pagaille, que ma mère fit cesser pour que les plus petits puissent avoir à boire. Nous n’avions qu’une petite lucarne grillagée pour respirer. Ma mère fit en sorte que les adultes pussent faire respirer les enfants à tout de rôle en les portant et en les hissant au niveau du grillage.
Comme elle voulait absolument prévenir nos voisins de notre situation, elle eut l’idée de laisser tomber une lettre sur la voie ferrée : elle y avait glissé de l’argent et avait enroulé le tout avec quelques-uns de mes cheveux pour l’attacher solidement. Par chance, un cheminot a trouvé le message et l’a envoyé à destination.
"10

Les femmes et les enfants arrivent dans des baraques vidées de leurs internés déportés.

Malka Reiman sert d’interprète. Elle fait valoir avec son Ausweis qu’elle travaille pour l’armée allemande et elles sont renvoyées à Paris le 24 juillet dans la catégorie des "Juifs utiles". Comme elles n’ont pas d’escorte militaire, elles s’échappent du train.
Toutes trois rentrent à Paris à pied, sans papiers, leurs cartes d’identité, avec le tampon juif étant restées à Beaune. Malka Reiman brise les scellés sur la porte de l’appartement, récupère un peu d’argent et se met à la recherche d’une cachette pour ses filles.
A Paris, elles habitent quelques jours chez une amie, Pauline Pint, mère de la petite Lili, une amie de classe des filles. Par son intermédiaire, elles partent se cacher en Touraine.

Madeleine et Arlette sont ainsi cachées par Jeanne* et Jean Philippeau* à Vendôme. Lui est savetier, elle s’occupe des cinq enfants qu’ils hébergent, dont quatre enfants juifs, et les prennent en affection. L'un d'eux, Simon Windland, partira ensuite se réfugier plus tard dans un autre endroit
Chaque enfant, qui sait qu’il doit se taire, ignore que les autres enfants sont juifs.
Malka Reiman viendra également rejoindre ses filles.

Les problèmes sont multiples : se ravitailler, ne pas se faire repérer, il faut cacher son nom, d’autant que l’armée allemande occupe un bâtiment juste en face de la maison de Vendôme, fréquenter le patronage. Leur mère loue ses services de cuisinière "alsacienne" ou de couturière dans les fermes.
Elles apprendront que le curé de la paroisse a été dénoncé mais elles échapperont à l’arrestation, après avoir vécu la fin de l’occupation dans des champignonnières.

En septembre 1944, elles retournent à Paris. Chaque jour Malka Reiman et ses filles se rendent Gare de l’Est et à l’Hôtel Lutétia, espérant trouver le nom de Abraham Reiman sur les listes. Elles apprendront qu’il avait été déporté à Auschwitz sans retour par le convoi n° 4 du 25 juin 1942.

Malka Reiman se laisse alors mourir de chagrin et décède le 7 janvier 1946.

Elles rencontrent deux frères, Jo (Yosselé) et Charles (Shloïmé) Testyler, tous deux polonais, rescapés des camps et qui viennent de s’installer à Paris. Ils ont perdu leurs parents et leur sœur cadette à Birkenau. Les deux soeurs épousent les deux frères...

On apprendra plus tard que Jeanne Philippeau* était pendant la guerre en lien avec l’OSE (Œuvre au secours de l’enfance) et a placé un bon nombre d’enfants dans des familles afin de les cacher et les protéger.

Le 24 août 2022, Yad Vashem – Institut International pour la mémoire de la Shoah a décerné à Jeanne* et Jean Philippeau*, le titre de Juste parmi les Nations.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem



Réseau de sauvetage
Jean Philippeau

 
Familles hébergées, cachées, aidées ou sauvées par Jeanne Philippeau
Madeleine Reiman
Arlette Reiman
Malka Reiman (dite Marta)
Simon Windland

Chronologie [Ajouter]
Cet article n'est pas encore renseigné par l'AJPN, mais n'hésitez pas à le faire afin de restituer à cette commune sa mémoire de la Seconde Guerre mondiale.


Témoignages, mémoires, thèses, recherches, exposés et travaux scolaires [Ajouter le votre]

Comment ajouter le votre. En savoir plus…

Pas de travaux actuellement sur ce sujet… Vous pouvez mettre le votre en ligne sur le site ajpn.org.


Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 L'abbé Henri Péan Chef méconnu de la Résistance en Touraine (Le curé de Draché à partir de 1930 sous l'occupation, l'âme de la résistance en Sud Touraine et Nord de la Vienne.
144 pages format 16x23cm 60 illustrations (inédites pour la plupart) ISBN : 978-2-914818-49-0 )
2 Honneur à des résistants (résistants à Esvre et déportation en camps de la mort. )
3 bombardements à Beaujardin Tours (Chateau de Beaujardin à Tours , bombardements. )
4 Mémoires du survivant des camps nazis A-5672 - Leonhard Bundheim (L'ouvrage retrace le parcours de Leonhard Bundheim depuis son enfance. Viendra ensuite l'exil après l'avènement du nazisme et "la nuit de cristal". C'est alors qu'il quitte son pays natal par kindertransport pour la Belgique d'où il sera expulsé en mai 1940 vers les camps d'internement du sud de la France. Grâce à l'action de l'OSE, il rejoint ensuite Limoges mais est arrêté lors de la grande rafle du 26 aout 1942 à Limoges, transféré à Nexon et déporté par la convoi 27.
Il connaîtra différents camps de travaux forcés pour juifs, survivra à la marche de la mort.
Après guerre, il rejoint Lyon où sa mère travaille (L'Hirondelle")et se marie avec Suzanne (membre des EIF). Il émigre illégalement en Israël en 1947. Il est décédé durant l'hiver 2018, peu de temps après la publication de son témoignage. Source Fanny DUPUY )

Notes

- 1 - Ordonnance allemande du 27 septembre 1940 : les juifs ont jusqu’au 20 octobre pour se faire recenser.
- 2 - 29 mars 1941 : création du Commissariat général aux questions juives dirigé par Xavier Vallat puis par Louis Darquier de Pellepoix.
- 3 - Printemps 1941 : rafles de Juifs étrangers. 3747 sont dirigés vers les camps du Loiret
- 4 - Le gendarme sera poursuivi après la Libération, accusé d'avoir été un collaborateur. Malka Reiman et Arlette témoigneront en sa faveur. Témoignage d'Arlette Reiman-Testyler à propos du film La Rafle.
- 5 - Selon l'ordonnance allemande du 29 mai 1942, les Juifs de la zone occupée âgés de plus de six ans sont obligés de porter l’étoile jaune.
- 6 - Témoignage d'Arlette Reiman-Testyler au Lycée Jacques Decour, 2009.
- 7 - Les 16 et 17 juillet, la rafle du Vel d’Hiv touche les Juifs étrangers de Paris et de la banlieue. 13 152 Juifs arrêtés dont plus de 4000 enfants.
- 8 - Témoignage d'Arlette Reiman-Testyler, recueilli par Christine Guimonnet, lycée Paul Claudel.
- 9 - Témoignage d'Arlette Reiman-Testyler, recueilli par Christine Guimonnet, lycée Paul Claudel.
- 10 - Témoignage d'Arlette Reiman-Testyler, recueilli par Christine Guimonnet, lycée Paul Claudel.

Annonces de recherche [Déposer une annonce]


[Signaler que le contenu de cet article vous semble erroné]




Avertissement Les informations affichées sur le site de ajpn.org sont fournies par les personnes qui contribuent à l'enrichissement de la base de données. Certaines, notamment les témoignages, ne peuvent être vérifiées par ajpn.org et ne peuvent donc pas être considérées d'une fiabilité totale. Nous citons les sources de ces informations chaque fois qu'elles nous sont communiquées. Toutes les demandes de rectification de données erronées sont bienvenues et, dans ce cas, les corrections nécessaires sont appliquées dans les meilleurs délais en citant la source de ces corrections. C'est par cette vigilance des visiteurs de notre site que nous pouvons assurer la qualité des informations conservées dans la base de données ajpn.org
 * Juste parmi les Nations
 

Justes parmi les Nations - Righteous among the Nations - De Gerechten mank de Völker - Giusti tra le nazioni - Drept între popoare - Gerechter unter den Völkern - Sprawiedliwy wsród Narodów Swiata - Rechtvaardige onder de Volkeren - Justuloj inter la popoloj - Rättfärdig bland folken - Spravodlivý medzi národmi - Spravedlivý mezi národy - Vanhurskaat kansakuntien joukossa - Világ Igaza - Justos entre as nações - Justos entre las Naciones - Justos entre les Nacions
© Lhoumeau, Marchal 2008-2024