Louis Mazière

Louis Mazière*, est le fils de Pierre Mazière (1847-1928), maire de Moutier-Rozeille.
Veuf depuis 1924, Pierre Mazière, père de cinq enfants née entre 1870 et 1884, meurt le 13/09/1928 dans la maison qu'il avait fait construire entre la vallée de la Creuse et le bourg de Moutier-Rozeille.
L'aînée, Marie, veuve d'Augustin Nétange, instituteur décédé en 1904, était institutrice et a fait l'essentiel de sa carrière à Moutier-Rozeille.
Louis Mazière* et Adrien, qui avaient épousé deux sœurs, agrandirent l'entreprise de sciage, tandis que leur frère Ferdinand faisait le commerce du bois à Bourganeuf.
Yvonne épousa le chimiste Anatole Bouchonnet.
Seul Louis Mazière* fut tenté par la politique.

Louis Mazière*, maire de Moutier-Rozeille (de 1935 à 1947), Justin Pelaud* et son épouse Léone*, secrétaire de mairie, ainsi que Simonne Le Hello* et Mme Bourriez, de l'Entraide aux réfugiés de la guerre, et des commerçants de Moutier-Rozeille et d'Aubusson vont accueillir des républicains espagnols et sauver sept familles juives, dont les Obstander, mais aussi la famille Copé, les Bloch, les Wroblesky, les Rabinovissi et les Kazan.

Sauvetage de la famille Obstander
La famille Obstander, commerçants dans la bonneterie, quitte la Pologne dans les années 1920 pour rejoindre le frère de Rosalie, Haïm, qui habitait à Anvers.
C'est là que vont naître les trois enfants de Szymon Obstander et de Rosalie : Maurice, né en 1928, Anna, née en 1929, et Rachel, née en 1934.
Comme de nombreux autres réfugiés, ils quittent la Belgique le 10 mai 1940 et arrivent à Moutier-Rozeille.
Ils sont pris en charge et aidés par le maire, Louis Mazière* et Léone Pelaud*, sa secrétaire de mairie, qui les aide à trouver un logement, leur procurent des tickets d'alimentation et inscrivent les enfants à l'école.
Les enseignants restaient après les heures de cours pour enseigner le français aux enfants qui ne parlaient que le Yiddish et le Polonais.
Peu de temps après leur arrivée, ils reçoivent l’ordre de se présenter au 665e GPTE Soudeilles où le gouvernement de Vichy concentrait les étrangers juifs et non juifs.
La convocation ne concernant que les hommes Szymon s’y rendit alors que sa famille resta sur place. Il ne les reverra plus jusqu’à la fin de la guerre.

Fin aout 1942, Vichy procède à l’arrestation de tous les juifs étrangers. Dans la nuit du 25 août, Rosalie Obstander et ses enfants sont arrêtés. Elle envoie sa fille Anna prévenir Léone Pelaud*. Elle sort Louis Mazière* de son lit et ils se précipitent au domicile des Obstander. Ils tentent alors de négocier avec les policiers afin de faire libérer la famille, mais les policiers ne cèdent pas et Rozalia et ses trois enfants sont amenés à la Cartoucherie de Boussac près d’Aubusson.
Le lendemain de l’arrestation, Szymon Obstander qui s’est évadé du 665e GPTE Soudeilles arrive à Moutier-Rozeille pour cacher sa famille. Il apprend qu'ils ont été arrêtés et s’évanouit.
Louis Mazière*, lui promet de faire son possible pour faire libérer sa famille et le cache dans une de ses granges en dehors de la ville. Szymon Obstander y restera jusqu’à la fin de la guerre, ravitaillé la nuit, mais dans un état mental proche de la folie à la Libération.
Quelques jours après l’arrestation de Rosalie Obstander et de ses enfants, Louis Mazière* se rend à la Cartoucherie de Boussac. Il trouve Rosalie malade et obtient l’autorisation de l’hospitaliser à Aubusson avec ses enfants. A proximité de l’hôpital, il y avait une maison d’hôtes pour accueillir les proches des personnes hospitalisées, géré par la croix rouge. Les deux filles allèrent dans un dortoir pour filles, et le garçon dans un dortoir pour garçon. Maurice Obstander n’y reste pas longtemps et part chercher du travail. Il perd alors le contact avec sa famille jusqu’à la fin de la guerre.
Anna et Rachel restent, vont à l’école, mais ont des difficultés pour se procurer de la nourriture et en informent Léone Pelaud*. Cette dernière demande à sa voisine Simonne Le Hello* d'accueillir les filles chez elle.
Simonne Le Hello* va les chercher à Aubusson.
Jusqu'à la libération, Anna sera accueillie chez Léone* et Justin Pelaud*, tandis que Rachel restera chez Simonne Le Hello*.
A la fin de la guerre, Rosalie Obstander quitte l’hôpital et toute la famille se retrouve. Après de longs efforts, ils parviennent à revenir en Belgique.
Maurice part vivre en Israël, Anna se marie à l’âge de 18 ans et part vivre au Canada avec son mari et Rachel s'occupera de leurs parents. Anna a gardé touts ces années des relations avec la famille Pelaud* et surtout avec leur fille Arlette.
Rachel n’a gardé aucun contact avec ses sauveurs, mais dans les années 1970 elle est allé à Moutier-Rozeille et leur a rendu visite.

Sauvetage de la famille Copé
Marcu Hirsh Copelovici, fils de Copel et Zleta, originaires de Bessarabie, né en 1900 Iaşi (dans l'est de la Roumanie), arrive à Paris en 1926.
Son diplôme de médecin en poche, parfaitement francophone, Marcu Hirsh Copelovici doit faire trois ans d’études supplémentaires pour avoir le droit d’exercer en France.
Naturalisé en 1929, il prend le nom de Marcel Copé.
Il épouse Gisèle Lazarovici (fille de Ghidale Lazerovici, comptable, et de Anna Stern), rencontrée à Paris, et s'installe comme médecin chirurgien gastro-entérologue proctologue rue du Faubourg Saint-Antoine. Ils ont deux enfants, Roland, né en 1930 et Danielle.
Le 4 novembre 1943, Marcel Copé, Gisèle son épouse et leurs deux enfants, réfugiés à Aubusson, apprennent qu'une grande rafle va avoir lieu. Ils frappent chez leurs voisins du dessous, Émilie* et Hippolyte Léonlefranc*, qui les accueille et les cachent.
Quelques jours après, aidés par Justin* et Léone Pelaud*, secrétaire de mairie à Moutier-Rozeille, la famille trouvera refuge dans une ferme, chez Monsieur et Madame Bouchardy.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem