Raymond Mare

	Jeanne* et Raymond Mare* source photo : Coll. Yad Vashem crédit photo : D.R.

Jeanne* et Raymond Mare* habitaient à Sens.

En mai 1941, Szmul Asenhejm, un fourreur juif né le 24 août 1902 à Varsovie (Pologne) habitait avec sa famille 1 rue Blondel dans le 3e arrondissement de Paris. Il fut arrêté à Paris et interné à Pithiviers dans le Loiret. Sa femme Brandla, également originaire de Pologne, resta seule avec leur jeune fils Benjamin né en 1933.
Juste après que Szmul Asenhejm soit déporté à Auschwitz le 25 juin 1942 par le convoi n° 4, la concierge de leur immeuble prévint Brandla Asenhejm d’une nouvelle vague d’arrestations et de ne pas ouvrir sa porte quand on viendrait l’arrêter. Immédiatement après, Brandla Asenhejm décida de quitter Paris et se rendit à Sens dans l’Yonne où elle rencontra un boulanger, Raymond Mare*.

Jeanne* et Raymond Mare* étaient dans la Résistance et ils proposèrent à la mère et à l’enfant de rester chez eux. Ils présentèrent les réfugiés à leurs voisins comme étant des membres de leur famille et leur fournirent des faux papiers d’identité. Pour plus de sécurité, Brandla Asenhejm dormait dans le grenier et Benjamin fut envoyé chez une cousine des Mare, Madame Hinot dans un village à quarante kilomètres de Sens, où on lui donna le prénom de Teboul.

Quand la région fut libérée en août 1944, Brandla Asenhejm retrouva son fils et les deux familles restèrent en contact et se rencontrèrent régulièrement.

L’état-major des FTP avait confié à Jeannette Mare la réalisation d’un sabo- tage à l’entreprise sénonaise Model qui avait été « aryanisée » et qui fabriquait des filets de camouflage pour la Wehrmacht. L’usine employait 270 personnes dont Jeannette Mare qui y était ouvrière et qui en connaissait bien le plan et les issues. Le soir du jeudi 14 octobre 1943, Jeannette Mare et son amie Jeannine Servais pénètrent dans l’usine et y déposent des produits explosifs et inflammables préparés par leur soin. Elles sont interrompues par le bruit de coups de feu qui les contraint à se retirer avant d’avoir accompli intégralement leur tâche. Elles comprendront le lendemain qu’il s’agissait de l’arrestation de Léon Vernis par les Allemands.

En 2006 Jeanne Mare* reçut la médaille de la Résistance pour avoir participé à la libération de la ville de Sens.

Le 30 octobre 2007, l’Institut Yad Vashem Jérusalem a décerné le titre de Justes parmi les Nations à Jeanne* et Raymond Mare*.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem